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En Egypte, sur les rives de la mer Rouge à Noueiba, un village à 2h de la station balnéaire de Sharm El Sheikh, une ferme écologique défie les lois du désert.
Non seulement ses légumes bio poussent sans problème mais en plus elle est parvenue à diffuser ses techniques qui sont répliquées par de nombreux habitants de la région.
A gauche, les vaguelettes de la mer rouge viennent rafraichir les quelques rares baigneurs.
A droite, le mont Sinaï et un vaste désert de cailloux brulent les yeux et au milieu c'est la ferme Habiba (chérie en arabe).
Youssef El Sayed, est le fils du propriétaire qui a planté le premier arbre il y a 7 ans…
On l'appelle l'arbre-miracle, c'est du moringa. Il a beaucoup d'atouts, il est très riche en protéine, si vous mangez ses feuilles c'est comme si vous mangiez de la viande ou poisson et il s'adapte très bien ici, il n'a pas besoin de beaucoup d'eau. C'est le meilleur qui pousse dans le désert. Vous plantez la graine, et un mois après il pousse déjà et au bout de trois mois vous pouvez déjà.
Un peu plus grande qu'un terrain de foot, cette ferme sans produits chimiques cultive aussi des melons, olives, tomates, mangue et même du coton. Elle puise son eau dans des réserves enfouies à quelques dizaines de mètres sous le sable. Ce puit formé naturellement est un peu salé à cause de la mer toute proche. Mais ce n'est pas un obstacle pour le jeune agriculteur.
On dit aux gens que le bio peut pousser dans le désert, ça ne change rien. Il faut juste prendre soin de la terre et mettre du compost et s'occuper des plantes parce qu'un arbre c'est comme un humain ça a besoin de nourriture.
Autour de ce champ expérimental, le père de Youssef… Maged el sayed a aussi organisé un réseau d'une vingtaine familles bédouines qui utilisent ces mêmes techniques sur leur terrain…
"On se réunit et on décide ensemble du calendrier de nos plantations… pour organiser une rotation des cultures pour le bien-être des sols et des plantes. Par exemple dans la ferme d'Hassan, il a cultivé principalement des tomates. La saison prochaine, il fera des concombres. Donc on fait tourner les cultures entre nous pour ne pas épuiser la terre. On a créé aussi notre banque de graines pour distribuer les graines dans la communauté. Maintenant, ces graines de deuxième et troisième génération sont devenues plus adaptées au climat désertique. On pense que l'union fait la force, on aimerait que ça soit repris ailleurs dans d'autres pays du monde, tout le monde est bienvenu pour voir et partager. C'est une interaction, on apprend et on enseigne" témoigne Maged.
Les légumes récoltés servent en partie à alimenter les restaurants et camps touristiques.
A la ferme Habiba, des étudiants et des bénévoles viennent aussi aider autant qu'apprendre comme ce dentiste originaire du Caire.
Je suis Peter Sahm, j'ai travaillé pendant trois mois à Habiba. Je vais planter des plantes et des légumes dans mon appartement et je vais les planter exactement comme ils m'ont appris. Avant ça, je n'avais jamais pensé à jardiner », a-t-il expliqué.
Aujourd'hui à cause de la chute du tourisme qui pénalise cette région du sud Sinaï, les volontaires et vacanciers sont rares.
Malgré tout, les comptes de la ferme Habiba sont à l'équilibre et la ferme mise à l'avenir sur l'exportation et le développement du tourisme vert en Egypte.
1 Commentaires
Taxawsiggi
En Août, 2017 (10:39 AM)Participer à la Discussion