Est-il besoin de rappeler, que les Sénégalais votent en réalité depuis 174 ans. Par-delà l’ancienneté, l’histoire des élections au Sénégal a connu plusieurs facettes qui démontrent à la fois une richesse et une solidité indéniables.
Elle est loin l’époque, où seuls les mulâtres votaient au Sénégal particulièrement à Saint Louis. C’était en 1848, année où cette colonie d’Afrique devait être représentée au parlement Français. Cette restriction qui dura 20 ans, fut supprimée en 1868 avec l’extension du système de vote à trois communes que furent Gorée, Dakar et Rufisque. Cette période des quatre communes faisait que seuls les habitants de ces villes étaient des citoyens Français. C’est 1957 que l’exclusivité du vote, accordé depuis 1868 aux quatre communes, fut levée. Depuis lors chaque Sénégalais a le droit de s’exprimer par les urnes sur le choix des dirigeants politiques du pays.
Loin d’être un fait nouveau dans le landernau politique, la violence politique et électorale a toujours existé au Sénégal,bien avant même l’indépendance. Pour rappel, dans son quatrième recueil intitulé « Nocturnes », Léopold Sedar Senghor dédie une élégie à la mémoire de son ami Aynina FALL. Responsable de la subdivision syndicale de Dakar, Aynina FALL militant BDS, fut assassiné au cinéma Agora de Thiès par les bérets rouges de la SFIO de Maître Lamine Guèye, qui y tenait un meeting. Du reste, une avenue de Thiès porte son nom pour immortaliser son courage et sa détermination politiques.
A cette époque, la SFIO et le BDS fondés par Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor se regardaient en chien de faïence.
Dans le cycle de la violence politique, on se rappelle la bataille sanglante de Kagnobon en Casamance de 1951.
Après l’indépendance, l’adversité politique s’est exacerbée à l’image de la crise du 17 décembre 1962 entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. De cette époque trouble de l’histoire politique du Sénégal,on garde en mémoire l’assassinat de Demba Diop ancien Ministre des Sports et Députe Maire de Mbour en 1967 à Thiès.
Dans ce sillage, la grève mémorable de mai 1968 est encore gravée dans nos mémoires. La Présidentielle de 1963 fut la plus sanglante de l’histoire politique de notre pays avec son important lot de morts. Les élections Présidentielles de 1968 et 1973 avaient également connu des remous.
C’est en 1974 que le champ politique fut officiellement élargi avec la reconnaissance en plus du PS de Léopold Sédar Senghor, du PDS de Me Abdoulaye Wade, du MRS de Boubacar Gueye et du PAI de Majhmouth Diop. L’arrivée du Président Abdou Diouf au pouvoir en 1981 sonne l’heure du multipartisme intégral. La Présidentielle 1988 fut une élection mouvementée entre Diouf et Wade marquée par l’arrestation des opposants les plus en vue avec l’instauration d’un état d’urgence assorti d’un couvre-feu. En 1993 l’élection Présidentielle est marquée par la démission du juge Kéba Mbaye et l’assassinat du magistrat Maître BabacarSeye, vice-président du Conseil constitutionnel, lors des législatives de la même année.
En 1994 six policiers ont été tués sur l’Avenue du Général De Gaulle après une manifestation de l’opposition dirigée par Maître Wade en compagnie des disciples du mouvement religieux des moustarchidines du marabout SerigneMoustapha Sy qui fut également emprisonné.
En 2000, on note une menace sur l’élection présidentielle avec le fameux slogan « Alternance ou la mort ». LePrésident Abdou Diouf est défait par Abdoulaye Wade. Une victoire qui consacre la première alternance démocratique au Sénégal.
En 2012, l’élection présidentielle fût mouvementée avec son lot de morts notamment lors des manifestations du 23 juin 2012 et des sanglantes manifestations durant la campagne électorale. Une Présidentielle remportée par Macky Sall.
La séquence historique 2021-2024, avec plus de 80 morts dans le duel fratricide entre Ousmane Sonko et Macky Sall a connu son dénouement avec l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir au soir de la présidentielle de mars 2024.
Ainsi, le jeu politique a toujours connu une violence politique et électorale marquée par une bipolarisation entre les deux acteurs politiques les plus en vue.
La violence politique et électorale est en réalité une tare qui entache la belle qualité de la démocratie sénégalaise, incontestablement marquée sa vitalité et sa résilience.
Une vitalité de la démocratie sénégalaise qui se signale par des alternances au sommet de l’Etat à la faveur d’élections transparentes, libres, démocratiques et crédibles.
Qu’il me soit permis lancer un message à l’Etat qui détient le monopole de la force qui est mise au service de l’ordre et de la sécurité publique.
Aucune tolérance ne doit être accordée aux milices et autres nervis.
Les élections législatives du 17 novembre 2024 ne doivent pas déroger à la règle. Les Sénégalais méritent de voter dans la paix et le fair-play. Et que le meilleur gagne !
Par Habib Kebe
Elle est loin l’époque, où seuls les mulâtres votaient au Sénégal particulièrement à Saint Louis. C’était en 1848, année où cette colonie d’Afrique devait être représentée au parlement Français. Cette restriction qui dura 20 ans, fut supprimée en 1868 avec l’extension du système de vote à trois communes que furent Gorée, Dakar et Rufisque. Cette période des quatre communes faisait que seuls les habitants de ces villes étaient des citoyens Français. C’est 1957 que l’exclusivité du vote, accordé depuis 1868 aux quatre communes, fut levée. Depuis lors chaque Sénégalais a le droit de s’exprimer par les urnes sur le choix des dirigeants politiques du pays.
Loin d’être un fait nouveau dans le landernau politique, la violence politique et électorale a toujours existé au Sénégal,bien avant même l’indépendance. Pour rappel, dans son quatrième recueil intitulé « Nocturnes », Léopold Sedar Senghor dédie une élégie à la mémoire de son ami Aynina FALL. Responsable de la subdivision syndicale de Dakar, Aynina FALL militant BDS, fut assassiné au cinéma Agora de Thiès par les bérets rouges de la SFIO de Maître Lamine Guèye, qui y tenait un meeting. Du reste, une avenue de Thiès porte son nom pour immortaliser son courage et sa détermination politiques.
A cette époque, la SFIO et le BDS fondés par Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor se regardaient en chien de faïence.
Dans le cycle de la violence politique, on se rappelle la bataille sanglante de Kagnobon en Casamance de 1951.
Après l’indépendance, l’adversité politique s’est exacerbée à l’image de la crise du 17 décembre 1962 entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. De cette époque trouble de l’histoire politique du Sénégal,on garde en mémoire l’assassinat de Demba Diop ancien Ministre des Sports et Députe Maire de Mbour en 1967 à Thiès.
Dans ce sillage, la grève mémorable de mai 1968 est encore gravée dans nos mémoires. La Présidentielle de 1963 fut la plus sanglante de l’histoire politique de notre pays avec son important lot de morts. Les élections Présidentielles de 1968 et 1973 avaient également connu des remous.
C’est en 1974 que le champ politique fut officiellement élargi avec la reconnaissance en plus du PS de Léopold Sédar Senghor, du PDS de Me Abdoulaye Wade, du MRS de Boubacar Gueye et du PAI de Majhmouth Diop. L’arrivée du Président Abdou Diouf au pouvoir en 1981 sonne l’heure du multipartisme intégral. La Présidentielle 1988 fut une élection mouvementée entre Diouf et Wade marquée par l’arrestation des opposants les plus en vue avec l’instauration d’un état d’urgence assorti d’un couvre-feu. En 1993 l’élection Présidentielle est marquée par la démission du juge Kéba Mbaye et l’assassinat du magistrat Maître BabacarSeye, vice-président du Conseil constitutionnel, lors des législatives de la même année.
En 1994 six policiers ont été tués sur l’Avenue du Général De Gaulle après une manifestation de l’opposition dirigée par Maître Wade en compagnie des disciples du mouvement religieux des moustarchidines du marabout SerigneMoustapha Sy qui fut également emprisonné.
En 2000, on note une menace sur l’élection présidentielle avec le fameux slogan « Alternance ou la mort ». LePrésident Abdou Diouf est défait par Abdoulaye Wade. Une victoire qui consacre la première alternance démocratique au Sénégal.
En 2012, l’élection présidentielle fût mouvementée avec son lot de morts notamment lors des manifestations du 23 juin 2012 et des sanglantes manifestations durant la campagne électorale. Une Présidentielle remportée par Macky Sall.
La séquence historique 2021-2024, avec plus de 80 morts dans le duel fratricide entre Ousmane Sonko et Macky Sall a connu son dénouement avec l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir au soir de la présidentielle de mars 2024.
Ainsi, le jeu politique a toujours connu une violence politique et électorale marquée par une bipolarisation entre les deux acteurs politiques les plus en vue.
La violence politique et électorale est en réalité une tare qui entache la belle qualité de la démocratie sénégalaise, incontestablement marquée sa vitalité et sa résilience.
Une vitalité de la démocratie sénégalaise qui se signale par des alternances au sommet de l’Etat à la faveur d’élections transparentes, libres, démocratiques et crédibles.
Qu’il me soit permis lancer un message à l’Etat qui détient le monopole de la force qui est mise au service de l’ordre et de la sécurité publique.
Aucune tolérance ne doit être accordée aux milices et autres nervis.
Les élections législatives du 17 novembre 2024 ne doivent pas déroger à la règle. Les Sénégalais méritent de voter dans la paix et le fair-play. Et que le meilleur gagne !
Par Habib Kebe
6 Commentaires
une fois dans une télé francaise quand un journaliste a noté une démocratie un peu plus installée au sénégal par rapport aux pays de la sous région, son analyste lui a rappelé ces mêmes violences électorale pour le calmer.
Deug
En Novembre, 2024 (16:58 PM)Ano Nyme
En Novembre, 2024 (17:17 PM)Le Sénégal En Danger
En Novembre, 2024 (17:38 PM)Yoff
En Novembre, 2024 (20:10 PM)Participer à la Discussion