Sur le plan économique, le Sénégal a vécu d'un côté, une excellente nouvelle qui va durablement impacter le développement du pays et de l’autre une situation ‘’catastrophique’’ jusqu’ici inimaginable.
Le Sénégal a connu une année économique 2024 difficile à qualifier. Selon l’angle d’analyse de la situation, on peut affirmer qu’il s’agit d’une excellente année ; sans doute la meilleure depuis l’indépendance. Sous un autre angle, on peut dire que c’est une année noire, une année qui sera sans doute enregistrée dans les annales pour des faits retentissants.
Le mardi 11 juin 2024, le Sénégal a officiellement intégré le club des pays producteurs de pétrole. La production a démarré en réalité le 2 juin, mais c’est le 11 du mois que l’information a été rendue publique par le gouvernement. Depuis lors, l’extraction se poursuit. Au premier décembre, le Sénégal était à 14 millions de barils avec l’espoir d’atteindre 15 à 16 millions à la fin de l’année, soit au-delà des prévisions qui s’arrêtaient à 11,7 millions de barils.
A ce jour, tous les 12 puits sont actifs, soit la totalité du potentiel. « Ils sont tous disponibles pour être connectés aux lignes de production, selon le planning optimisé de production de chaque puits. L'objectif, c'est d'assurer l'extraction globale de 100 000 barils de pétrole brut par jour », précise le ministère de l’Energie.
Les perspectives sont donc prometteuses, d’autant plus que le projet gazier GTA démarre début 2025. Vu sous cet angle de la production pétrolière, l’année 2024 est sans équivalent dans l’histoire moderne du Sénégal.
La fin des accords de pêche avec l'Union européenne est aussi un événement à prendre en compte.
Par contre, cette performance est jusqu’ici plus une affaire de chiffres. Dans le quotidien des Sénégalais, il n’y a aucun impact positif. Au contraire, le pays a connu une année économique assez difficile en 2024. « La croissance économique pour 2024 est maintenant projetée à 7,1 % contre 8,3 % auparavant, reflétant une activité économique impactée au premier trimestre par le contexte électoral et un démarrage retardé de la production de gaz jusqu'en décembre 2024 », notait le Fmi en mai dernier, à l’issue d’une mission de ses services.
Ce climat de tension politique a été certes suivi d’une accalmie et même une euphorie après la victoire de Pastef, mais l’incertitude persistait toujours du fait que le pouvoir en place n’avait pas de majorité à l’Assemblée nationale pour gouverner. La majorité parlementaire s’est opposée à toute initiative avant la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko, nommé en avril. En juin, à la place d’une loi de finance rectificative (LFR), le gouvernement opère une levée de fonds de 508 milliards à travers des eurobonds, au grand dam du Fmi.
Le budget 2025 sera alors bloqué par l’opposition parlementaire avant que l’Assemblée ne soit dissoute par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye. Son camp, le Pastef, va remporter largement les élections législatives anticipées du 17 novembre. Mais à ce jour, le Sénégal n’a pas encore de budget pour 2025. Les projets de loi portant LFR 2024 et LFI 2025 n’ont été adoptés que le mardi 3 décembre lors d’un conseil des ministres anticipé en raison de l’agenda du chef de l’Etat (voyages).
Coup de tonnerre
En plus, pour faire face à la spoliation foncière et à l’occupation illégale du sol, le président Bassirou Diomaye Faye a pris un décret de suspension de tous les chantiers de construction dans certaines zones sensibles ou à problème (le littoral, à Thiès…). Cette mesure a eu un impact certain dans le secteur du bâtiment, un des secteurs les plus dynamiques de l’économie sénégalaise.
Mais le coup de tonnerre a surgi en septembre. Dans une conférence de presse retentissante, le Premier ministre Ousmane Sonko, accompagné des membres du gouvernement, accuse l’ancien régime d’avoir falsifié les comptes publics. « Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière, qui n’a rien à voir avec la réalité ».
Selon le PM, le déficit budgétaire réel est de 10,4% et non 7,1%. La dette publique, dit-il, s’élève à 76,3 %, loin des 65,9% déclarés par le régime de Macky Sall. « Nous étions loin de nous imaginer que les choses étaient aussi catastrophiques », s’étonne le chef du gouvernement. Une sortie présentée par le Pm comme un exercice de transparence dont il mesure lui-même les risques à l'international.
Le Fmi prend acte et presse le gouvernement à prendre des mesures correctives, notamment en agissant sur les subventions à l’énergie. Sur le marché financier, la réaction ne s’est pas fait attendre. Début octobre, l’agence Moody's abaisse la note du Sénégal de Ba3 à B1 et le pays est classé ‘’sous surveillance’’. Autrement dit, cette dégradation de la signature du Sénégal va rendre le crédit plus difficile et plus cher pour Dakar.
Dans la foulée, le Fmi annule un décaissement prévu en octobre, obligeant le gouvernement à recourir au marché de l’Uemoa pour 300 millions de dollars, soit 181 milliards F Cfa. Selon l’agence Reuters, reprise par la presse locale, le Sénégal devra attendre au plus tôt en juin 2025 pour éventuellement un nouveau décaissement du Fmi.
13 Commentaires
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il y a 12 heures (10:20 AM)Reply_author
il y a 10 heures (12:21 PM)Donc on dirait le problème des finances publiques c'est partout.
Ce problème dépasse le gouvernement, il faut bien réfléchir comment gérer ce souci qui va impacter les Sénégalais au lieu de parler de la politique à chaque fois.
Grognon
il y a 12 heures (10:46 AM)Reply_author
il y a 12 heures (10:58 AM)Reply_author
il y a 6 heures (16:11 PM)Reply_author
il y a 10 heures (12:13 PM)Le Sénégal En Danger
il y a 11 heures (11:44 AM)Budget Finance
il y a 10 heures (12:32 PM)Le gouvernement doit vraiment prendre ce problème au sérieux et agir, car cela va impacter les Sénégalais. Il est crucial de réfléchir à la manière de gérer cette situation, surtout avec le taux de chômage élevé et le coût de la vie qui grimpe. Si la France rencontre des difficultés économiques, je ne sais pas où nous en serons, surtout avec la sortie de Sonko qui a bouleversé beaucoup de choses.
Quand je vois des DG ou des ministres se perdre dans des futilités ou passer leur temps sur Facebook, je me dis qu'ils ont trop de temps libre. Il faut qu'ils trouvent des solutions pour les Sénégalais, au lieu de passer du temps sur les réseaux sociaux.
Dame Mbodj Dg
il y a 10 heures (12:56 PM)Le gouvernement doit vraiment prendre ce problème au sérieux et agir, car cela va impacter les Sénégalais. Il est crucial de réfléchir à la manière de gérer cette situation, surtout avec le taux de chômage élevé et le coût de la vie qui grimpe. Si la France rencontre des difficultés économiques, je ne sais pas où nous en serons, surtout avec la sortie de Sonko qui a bouleversé beaucoup de choses.
Quand je vois des DG ou des ministres se perdre dans des futilités ou passer leur temps sur Facebook, je me dis qu'ils ont trop de temps libre. Il faut qu'ils trouvent des solutions pour les Sénégalais, au lieu de passer du temps sur les réseaux sociaux.
Quantbusiness
il y a 9 heures (13:41 PM)Quantbusiness
il y a 7 heures (15:54 PM)Vous n'avez pas parlé du plus important problème.
Il y aura forcément une inversion de conjoncture dans quelques mois, ce ne sont pas ces jeunes fougueux qui pourront y faire face. Tout va alors s'écrouler comme des châteaux de carte.
Les sachants ont très peur pour ce pays.
Il faut garder l'œil sur l'économie mondiale.
Dia
il y a 6 heures (16:27 PM)Participer à la Discussion