La Banque mondiale initie un atelier d’évaluation d’impact de programmes

La Banque mondiale a initié un atelier régional d’évaluation d’impact de programmes, intitulé "Qualité de l’éducation, compétences et productivité chez les jeunes en Afrique", ouvert lundi à Dakar pour permettre aux équipes des pays représentés de travailler ensemble sur les meilleures pratiques en la matière.Des représentants de 22 pays en développement vont échanger sur l’évaluation d’impact des programmes pour faciliter la prise de décision dans la mise en œuvre des programmes notamment ceux qui visent l’amélioration de la qualité dans le domaine de l’éducation pour les enfants pauvres, 

le développement des compétences des jeunes et la promotion de l’emploi, selon la responsable du Réseau pour le développement humain de la Banque mondiale, Linda English. ‘’Il y a différentes expériences dans le monde qui montrent les approches qui marchent mieux pour l’amélioration de la qualité des apprentissages et les pays représentés vont travailler ensemble pour échanger sur les meilleures pratiques d’évaluation d’impact qui peuvent être utilisées’’, a-t-elle expliqué à l’ouverture de la rencontre Dans le secteur de l’éducation au Sénégal, a-t-elle expliqué, 

‘’il y a 1,6 million d’enfants qui ne sont pas à l’école selon l’enquête de ménage’’. Ainsi l’évaluation d’impact permet de savoir pourquoi ces enfants ne sont pas scolarisés. ‘’A travers cet exercice, l'idée est de voir si c’est une question de financement, de situation géographique (distance des écoles) ou de travail des enfants’’, a ajouté Mme English. ‘’L’évaluation d’impact peut porter sur ces questions pour essayer de renverser la tendance et optimiser ainsi les ressources engagées dans le domaine de l’éducation’’, a-t-elle fait valoir. 

Elle a donné l’exemple du programme des bourses familiales lancé par la Direction générale de la solidarité nationale du Sénégal avec l’octroi d’une enveloppe de 100.000 francs FCFA accordée à des familles démunies chaque année, avec notamment l'obligation de la scolarisation des enfants du ménage assisté. Pour Linda English, l’évaluation d’impact permet de voir si cela a une incidence sur le taux de scolarisation, la couverture sanitaire et le relèvement du niveau sociale des familles bénéficiaires. Venu présider l’ouverture de l’atelier, le ministre de l’Education nationale, 

Serigne Mbaye Thiam, a rappelé avoir pris part à Washington au mois d’août dernier à une réunion de la Banque mondiale où il a discuté avec les autorités de l’institution financière de cette rencontre de Dakar. ‘’Il s’agit pour la Banque mondiale de former un certain nombre de cadres en charge de la mise en œuvre des politiques publiques et de leur supervision sur l’évaluation d’impact des programmes de développement en éducation et santé’’, a expliqué Serigne Mbaye Thiam. 

En effet, a-t-il souligné, ‘’beaucoup de ressources sont investies dans le secteur de l’éducation et il faut une évaluation pour une meilleure efficacité des projets et programmes’’. Ainsi, a-t-il assuré, ‘’la rencontre vient à son heure avec quatre cadres du ministère qui prennent part à la rencontre’’. Le ministre espère qu’à la fin de la rencontre ces responsables auront les outils pour donner à son département les capacités à évaluer l’impact des projets et politiques qui seront mis en œuvre dans le cadre de ce programme sectoriel. 

Déjà, a relevé Serigne Mbaye Thiam, le ministère de l’éducation avait pris cette option parce que le Programme décennal de l’Education et de la Formation (PDEF) qui a pris fin en 2012 a fait l’objet d’une évaluation qui a permis de dégager les défis et les insuffisances rencontrés sur la dernière décennie et de jeter les bases du nouveau programme. Le Sénégal a engagé un nouveau Programme d’amélioration de la qualité de l’équité et de la transparence dans l’éducation (PAQUET) qui couvre la période (2013-2025), a-t-il rappelé. 

Pour les participants du Sénégal, il y a une équipe pour l’éducation et une équipe pour la protection sociale. L’atelier qui prend fin vendredi regroupe près de de 150 participants et couvre le domaine de l’éducation, de la santé et de la protection sociale. Le Réseau pour le développement humain de la Banque mondiale soutient et diffuse les travaux d’évaluation d’impact des projets de développement destinés à lutter contre la pauvreté. 

L’objectif est de ‘’collecter et d’exploiter des données empiriques afin d’aider les gouvernements et les organismes de développement à concevoir et à mettre en œuvre les politiques les plus appropriées et les plus efficaces pour améliorer les opportunités en matière d’éducation, de santé et d’emploi dans les pays en développement’’.