C’est par la voix de son secrétaire général Papa Mamadou Kane que le Sydels, le Syndicat démocratique des enseignants Libres du Sénégal a apprécié la situation de l’éducation nationale, notamment celle des enseignants qui disent attendre du gouvernement le respect des accords signés. Seneweb News est allé à la rencontre du Sydels.
« On fait moins de 500 heures au Sénégal au lieu de 900 heures »
L’enseignement élémentaire et moyen secondaire se porte mal. Très mal, à en croire Papa Mamadou Kane, qui ne mâche pas ses mots quand il parle du président Sall ou de son gouvernement. « Macky Sall a ses enseignants au détriment des enseignants du Sénégal», a d’emblée regretté le secrétaire général du Sydels, un syndicat membre du Cuse, le cadre unitaire des Syndicats d'enseignants qui regroupe 80% des enseignants. Les revendications non satisfaites des enseignants ne seraient pas sans conséquence, selon lui, sur la qualité de l’enseignement, notamment le respect des quotas horaires. « On fait moins de 500 heures au Sénégal au lieu de 900 heures », regrette-t-il. Parce que le gouvernement tarde à signer les protocoles ratifiés avec les syndicats et à payer les salaires.
« Youssou Touré a dévoyé sa mission »
« Nous sommes à notre troisième plan d’action », a ensuite renchéri le syndicaliste, qui a récemment rencontré et soutenu à Mbour « des enseignants restés trois mois sans salaire ». Papa Mamadou Kane d’informer que « de 2003 à 2013, tous les accords signés avec le gouvernement sont violés ». Violation aussi de l’accord global de 2009 octroyant des parcelles aux syndicats dans les Zac des régions, peste-t-il.
Quid de Youssou Touré, le leader du Conseil national du réseau des enseignants apéristes ? « Il a dévoyé sa mission », fustige Papa Mamadou Kane, dénonçant ce qu’il conçoit telle une politisation de l’espace éducatif. Un environnement miné par des grèves interminables d’enseignants qui tardent à percevoir leur dû. « Ils veulent diaboliser les enseignants ; un travailleur qui n’a pas son salaire avant le 8 doit aller en grève. Si nous fermons l’école, c’est parce que tous nos droits ont été bafoués par le gouvernement. L’Etat viole ses propres lois. Et selon le Code du travail, un travailleur doit être payé avant le 8 de chaque mois », a rappelé le Sydels.
« Nous ne réclamons pas des assises »
Le syndicat de regretter aussi, qu’ « au même moment, l’Etat est en train d’acheter des véhicules de luxe, il est en train de payer des milliards aux entreprises privées, entre 100 et 200 milliards. C’est de l’injustice », relève-t-il. Réclamant au passage le paiement des indemnités de déplacement liées au Bfem et au baccalauréat.
Toutefois, « nous ne réclamons pas des assises mais l’application correcte des revendications légitimes et protocoles d’accord signés entre 2003 et 2009 », a martelé Papa Mamadou Kane, qui dit dénoncer l’implication de Mahmout Saleh dans le dossier : « il est disqualifié pour mener une médiation », a botté en touche le Sydels.
Recueillis par Seneweb News
7 Commentaires
Minerve8
En Février, 2013 (11:40 AM)Volai414
En Février, 2013 (11:53 AM)Cela doit faire des décennies qu’on ne leur assure plus une année remplie aux trois cinquièmes et je suis loin de la réalité qui est encore pire. Ils s’indignent à leur façon (souvent très maladroite) mais sans succès et surtout dans une espèce de mépris irresponsable de la part de ceux qui sont les plus indexés.
La cause syndicale existe et doit demeurer mais dans une honnêteté qui doit honorer ses défenseurs. La manière de mener les combats par le plus gros de la troupe des enseignants m’interroge et m’inquiète. Dans l’état de délabrement de notre système éducatif, la part de responsabilité des enseignants (ceux qui se réclament comme tels) est loin d’être négligeable. Nombreux sont les enseignants qui ne partagent pas ce qui se passe dans leurs rangs. Malheureusement, ils ne sont pas ceux que l’on entend le plus.
Je fais peut-être parti de ceux qui sont hantés par l’interpellation de Marie Elie. Qui se rappelle encore de cette petite collégienne qui, par son geste, a pointé les dérives d’un système qui ne pénalisent que les enfants d’une patrie ? Quand j’entends qu’une élève brillante échoue au BFEM et abrège sa souffrance en quittant la vie sans qu’on ne lui laisse pas une seule chance de vérifier s’il y a erreur ou pas, je me dis que le corps enseignant accepte avec lâcheté une injustice à l’égard des élèves. Cela doit être un droit pour les candidats de recevoir leur relevé de notes après chaque examen. Droit pour l’élève et exigence pour l’enseignant. Au Sénégal, aujourd’hui, les enseignants défendent leur poche, pas leurs élèves raison d’être de leur noble métier. Il est temps que cela change. Dans plein de pays, vos collègues sont entendus, mènent les mêmes combats que vous sans faire autant de dégâts que vous. Cherchez donc l’erreur de méthode et peut-être de motivation.
J’assume entièrement le désaccord que je peux susciter chez certains. La seule chose que je souhaite, c’est que le débat se fasse dans le respect. Un individu qui n’a comme arme que les insultes ou l’agressivité (pour ne pas dire la haine) ne saurait être digne de porter le nom d’enseignant.
Volai414
En Février, 2013 (11:54 AM). Droit pour l’élève et exigence pour l’enseignant. Au Sénégal, aujourd’hui, les enseignants défendent leur poche, pas leurs élèves raison d’être de leur noble métier. Il est temps que cela change. Dans plein de pays, vos collègues sont entendus, mènent les mêmes combats que vous sans faire autant de dégâts que vous. Cherchez donc l’erreur de méthode et peut-être de motivation.
J’assume entièrement le désaccord que je peux susciter chez certains. La seule chose que je souhaite, c’est que le débat se fasse dans le respect. Un individu qui n’a comme arme que les insultes ou l’agressivité (pour ne pas dire la haine) ne saurait être digne de porter le nom d’enseignant.
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En Février, 2013 (12:37 PM)Abou
En Février, 2013 (12:40 PM)Vision_sudest
En Février, 2013 (21:36 PM)Abbkry
En Février, 2013 (23:49 PM)Participer à la Discussion