Des tirs similaires, non revendiqués, avaient abouti, début janvier, à une escalade entre les Etats-Unis et l’Iran à la suite de l’assassinat, par les Américains, du général Soleimani.
Deux soldats, l’un américain et l’autre britannique, ainsi qu’un sous-traitant américain ont été tués, mercredi 11 mars au soir, dans les tirs de dix roquettes sur la base irakienne de Taji, au nord de Bagdad, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable militaire américain.
Après cette attaque ? la plus meurtrière recensée contre une base abritant des soldats américains depuis plusieurs années ?, des raids aériens ont visé des positions de supplétifs de l’Iran à la frontière entre l’Irak et la Syrie, a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. « Trois avions probablement de la coalition internationale ont visé des positions iraniennes et des factions armées alliées, dont le Hachd Al-Chaabi irakien », a indiqué le directeur de l’OSDH, en référence à cette coalition de paramilitaires désormais intégrés aux forces régulières irakiennes. Au moins « 18 combattants Irakiens » du Hachd Al-Chaabi ont été tués, a rapporté M. Abdel Rahmane.
22e attaque depuis la fin octobre
Ces tirs de roquette sont la 22e attaque depuis la fin octobre contre des intérêts américains en Irak. Ils n’ont pas été revendiqués mais Washington ? qui dirige la coalition internationale antidjihadiste en Irak ? attribue régulièrement ces attaques aux factions irakiennes pro-Iran.
Après les raids aériens, qui pourraient être des représailles, le spectre de nouvelles violences plane en Irak, où les tensions entre les deux grands alliés du pouvoir à Bagdad, Téhéran et Washington, ont déjà dégénéré ces derniers mois.
La coalition internationale antijidhadiste emmenée par les Etats-Unis a indiqué que 18 roquettes avaient été tirées, faisant également 12 blessés, sans préciser leur nationalité. La coalition compte des dizaines d’Etats membres, dont les Etats-Unis qui ont déployé 5 200 soldats sur diverses bases militaires en Irak.
Régulièrement, une ou plusieurs roquettes s’abattent sur des bases accueillant des soldats américains ou sur l’ultrasécurisée « zone verte » de Bagdad où siège l’ambassade américaine. Mais le nombre de roquettes tirées mercredi est particulièrement élevé.
Une escalade début janvier
Deux jours après la mort d’un Américain dans les tirs de 30 roquettes sur une base militaire irakienne à Kirkouk (nord) fin 2019, l’armée américaine avait frappé cinq bases, en Irak et en Syrie, d’une faction armée pro-Iran, les brigades du Hezbollah, faisant 25 morts dans ses rangs.
Les tensions s’étaient ensuite accentuées entre Washington et Téhéran, menant à l’assassinat à Bagdad du puissant général iranien, Ghassem Soleimani, et de son lieutenant irakien dans une frappe américaine, ainsi qu’à des bombardements iraniens de bases irakiennes abritant des soldats américains en représailles.
La coalition internationale formée contre l’organisation Etat islamique (EI) en 2014 continue de combattre et d’apporter un appui aérien aux troupes irakiennes car, si l’EI a perdu son territoire, il conserve des cellules clandestines toujours capables de mener des attaques.
Dimanche, deux soldats américains ont été tués dans des combats contre des djihadistes dans le nord irakien, alors même que la coalition avait annoncé suspendre ses activités en Irak en raison des tensions entre Téhéran et Washington.
Le Parlement irakien a récemment voté l’expulsion des 5 200 soldats américains du pays, une décision qui doit encore être appliquée par le gouvernement. Mais l’Irak est plongé depuis des mois dans le marasme politique et est en proie depuis début octobre à un mouvement de contestation antigouvernemental inédit.
Le gouvernement démissionnaire depuis décembre n’a toujours pas été remplacé faute d’accord au sein du Parlement le plus éclaté de l’histoire récente de l’Irak.
0 Commentaires
Participer à la Discussion