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Jugement de Hissène Habré : Les victimes doutent du Sénégal

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Jugement de Hissène Habré : Les victimes doutent du Sénégal

Le dernier Sommet de Banjul de l’Union africaine a ouvert une fenêtre sur le dossier Habré : son jugement au Sénégal. Mais, l’absence de date dudit procès ne rassure pas et suscite des inquiétudes chez les victimes et les organisations de défense des droits de l’Homme. Ainsi, elles exigent des autorités sénégalaises le respect de leur engagement.

Le Sommet de l’Union africaine (Ua) semble avoir donné des ailes aux organisations de défense des droits de l’Homme et aux présumées victimes de l’ex-président tchadien. Ces dernières ont décidé de ne pas afficher la passivité à la suite de la décision de l’Ua de faire juger Hissène Habré par la Justice sénégalaise.

Mais, le retour du dossier Habré au Sénégal inquiète, souligne Jacqueline Moudeina, avocate des victimes et présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme.

L’idée est certes prometteuse, mais ne suscite pas autant de goût et de fiabilité chez les défenseurs des victimes. En effet, «vu le caractère versatile du Président Wade dans ce dossier», ces derniers n’accordent pas trop de crédit à ses propos. «La Justice sénégalaise nous a déçus, à deux reprises», tonne le représentant de Human rights watch, Reed Brody. Et, de lancer un avertissement : «Nous resterons vigilants et si le Sénégal faillit à sa mission, la Belgique va saisir la Communauté internationale.»

A deux reprises, Me Wade a-vait rejeté, souligne-t-on, l’idée selon laquelle Hissène Habré doit être jugé au Sénégal. Selon le représentant de Human rights watch, qui rappelle que Me Wade avait déclaré en 2003 : «Monsieur Habré ne sera pas jugé au Sénégal parce que les faits ont été commis ailleurs et que les victimes se trouvent, elles aussi, ailleurs qu’au Sénégal. Je ne veux pas me re-trouver avec un procès où les parties civiles et la défense produiront deux mille témoins. Cela ridiculisera la Justice sénégalaise.» Et, en octobre 2005, poursuit-il, le Président Wade, à propos de ce dossier, avait encore dit : «Hissène Habré ne peut pas être jugé à Dakar parce que le juge de Dakar, qui veut connaître des crimes ou des faits qu’on impute à Habré qu’est-ce qu’il peut faire ? Il ne peut pas se déplacer pour aller au Tchad et les victimes vont amener mille témoins.»

Voilà autant de déclarations faites par Me Wade, qui ont fini par installer le scepticisme chez les défenseurs des victimes. Ainsi, ils demandent au Sénégal de respecter ses engagements devant la Communauté internationale et de «procéder au jugement le plus tôt possible». Ils pensent que ce procès ne saurait être équitable, si des réformes ne sont pas apportées au niveau de la Constitution.

Ainsi, déclare M. Brody : «Le Sénégal doit d’abord modifier sa législation pour permettre que les crimes d’Hissène Habré soient jugés.»

«Il doit indemniser les victimes et assurer leur sécurité, de même que celle de ceux qui les défendent, œuvrer pour une justice transparente afin d’aboutir à un procès équitable», ajoute Ismaïl Hachim Abdallah, président de l’Association des victimes des crimes et répressions politiques au Tchad.

Pour Mme Moudeina, c’est la date du procès qui, jusque-là indéfinie, pose problème. «Je suis sceptique. Et, l’Union africaine doit exiger un délai au Sénégal, afin que Habré soit jugé, le plus tôt possible.» Et, de faire la remarque : «Les gens s’appesantissent sur le côté de la dignité et de la fierté de l’Afrique sans se soucier du cri des victimes.»

Pour l’avocate, la dignité et la fierté ne doivent pas occulter le cri des victimes. L’ex-homme fort de Ndjamena n’aurait pas fait seulement des victimes au Tchad, mais aussi au Sénégal. La probable tenue du procès réjouit beaucoup l’une de ses présumées victimes.

Abdourahmane Guèye, orifére de métier, avait connu aussi les sévices d’Hissène Habré. Au fait, Abdourahmane Guèye et son compatriote Demba Guèye auraient été arrêtés, en plein exercice de leur métier, pour être conduits, ensuite, en prison où ils auraient passé six mois. Mais, Demba qui aurait succombé de ses blessures, finira par se rendre en France, après sa libération pour se faire soigner, informe-t-il. Il leur aurait été reproché par les autorités tchadiennes d’être des agents secrets libyens. Ce qui leur aurait valu leur arrestation, après laquelle ils auraient perdu tous leurs biens.

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:36 PM)
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