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Il est devenu le troisième homme. Au lendemain de la primaire républicaine dans l'Iowa, qui lance la course à la Maison-Blanche, Marco Rubio est devenu le troisième homme, derrière Ted Cruz et Donald Trump. Dans les faits, il est sans doute le grand vainqueur de cette première consultation. Ancien proche de Jeb Bush, dont il est devenu la cible préférée, le fils d'une famille modeste cubaine a largement dépassé son maître. Avant ses deux autres adversaires?
Le camp républicain doit être soulagé. Entre l'ultra-conservateur Ted Cruz, vainqueur avec 28% des voix du caucus de l'Iowa, et le controversé Donald Trump, champion des sondages mais crédité de 24% des suffrages, le Great Old Party (GOP) a sans doute trouvé le candidat le plus crédible dans la course à la Maison Blanche.
Entre Tea Party et modérés
Arrivé troisième, à un point du fantasque milliardaire, Marco Rubio est, de l'avis des observateurs, le grand vainqueur de ce premier "round". "Pendant des mois, on nous a dit que je n'avais aucune chance car je portais un message optimiste ou que mes cheveux n'étaient pas gris", a déclaré le candidat de 44 ans, routinier de ce genre de coup, comme le souligne le HuffPost.
En 2010, lors de l'élection au Sénat américain, le Floridien, modeste élu local, part de rien face au candidat naturel de son parti et gouverneur du "Sunshine State" (2007-2011), Charlie Crist. Son infatigable travail, sa rhétorique et son charisme séduiront les électeurs républicains et le propulseront à Washington.
Ancien protégé de Jeb Bush, dont il est devenu la cible préférée dans des spots de campagne qui semblent n'avoir aucun effet, Marco Rubio ménage les susceptibilités des deux camps de son parti.
Fils de barman et de soubrette
Comme l'énumère Mediapart, pour s'attirer la sympathie des conservateurs du GOP et les ultra du Tea Party, il milite pour les baisses d'impôts, s'attaque aux dépenses consacrées à la sécurité sociale, aux soins de santé ou encore à l'Obamacare, le plan de protection sociale initié par Barack Obama. Sur l'immigration, en dépit de ses origines cubaines, il fait volte-face et épouse aujourd'hui une ligne dure (contrôle des frontières, fin de l'amnistie visant les illégaux de longue date).
Mais son parfait bilinguisme anglais-espagnol et ses origines modestes en font le représentant idéal de l'électorat hispanique, dont la population dépasse les 55 millions sur l'ensemble du territoire.
Issu d'un milieu modeste, Marco Rubio est fils d'un barman d'hôtel et d'une femme de chambre. Il incarne le rêve américain comme il se plaît à le rappeler à chacun de ses discours. Si l'on en croit la légende, il aurait promis à son grand-père, exilé cubain au lendemain de la révolution castriste, de renverser le pouvoir cubain et de devenir le président de Cuba. Il vise désormais nettement plus haut.
Course à trois
Fan de Ted Kennedy, il tombe pourtant sous le charme de Ronald Reagan et rejoint naturellement le camp républicain.
Deux ans après avoir décroché son diplôme d'avocat, il est élu en 1998 au conseil municipal de West Miami et un an plus tard, à la chambre des représentants de Floride, qu'il présidera de 2006 à 2008. Aujourd'hui, il se présente comme le candidat le plus crédible pour barrer la favorite démocrate Hillary Clinton. Comme l'observaient les médias américains, la course à l'investiture républicaine se fera désormais à trois. Et à ce petit jeu, Marco Rubio a prouvé dans le passé qu'il sortait rarement vaincu. La primaire du 9 février New Hampshire s'annonce passionnante.
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