La criminelle quinquagénaire belge Hilde Van Hacker, en cavale avec son compagnon Jean-Claude Lacote après avoir tué un homme d’affaires britannique à la Côte en 1996, figure parmi les visages masqués mis en scène dans la nouvelle campagne “Crime has no gender” (soit “le crime n’a pas de sexe”) lancée vendredi par l’agence européenne de police criminelle Europol et visant à capturer les femmes les plus recherchées d’Europe. “Les gens pensent que d’habitude ces crimes ne sont pas commis par des femmes, mais ils le sont, et ils sont aussi graves que ceux commis par les hommes”, a commenté Tine Hollevoet, porte-parole d’Europol.
Hilde Van Hacker, qui était déjà sur la liste “Belgium’s Most Wanted” de la Fugitive Active Search Team de la police fédérale belge, est recherchée pour le meurtre de Marcus John Mitchell, commis le 23 mai 1996 à De Haan (Le Coq) et pour lequel elle a été condamnée le 15 décembre 2011 par la cour d’assises de Flandre occidentale à une peine de prison à perpétuité, resitue Europol dans sa campagne assez spectaculaire, dont les pages principales sont rédigées en anglais et les fiches traduites dans une vingtaine de langues au moins partiellement.
Après le résumé succinct, l’agence requiert l’aide des citoyens pour retrouver la fugitive et les appelle à envoyer toute information utile. Le site internet propose un formulaire de contact et mentionne un numéro de téléphone belge.
Une évasion digne d’un mauvais film
En 1996, le corps de Marcus Mitchell, tué de deux balles dans la tête, avait été retrouvé dans un bois par des enfants, rappelle HLN. L’homme d’affaires avait investi beaucoup d’argent auprès de Jean-Claude Lacote et avait découvert avoir été dupé. Hilde Van Hacker aurait mené la victime dans le bois, où Jean-Claude Lacote aurait fait feu.
Le couple avait été arrêté, puis libéré après interrogatoire. Quand la justice obtint des preuves à leur encontre, Lacote et Van Hacker vivaient déjà dans une villa cossue dans un quartier riche de Johannesburg. Après avoir tenté d’enlever le fils d’un homme d’affaires en Afrique du Sud, Jean-Claude Lacote s’est finalement retrouvé derrière les barreaux. La Belgique a demandé son extradition, mais sans succès. Hilde Van Hacker est parvenue à le faire évader en 2008. Elle s’est présentée à la prison en tant qu’agent avec une lettre d’un juge d’instruction requérant la sortie de Lacote pour un interrogatoire.
Le personnel a appelé le numéro figurant sur le document et un complice a confirmé la demande à l’autre bout du fil. Depuis cette machination réussie, Lacote et Van Hacker restent introuvables. Ils n’étaient pas présents à leur procès à Bruges, en 2011.
La liste d’Europol reprend entre autres Jessica Edosomwan, une Nigériane recherchée par les autorités françaises pour blanchiment et traite d’êtres humains, qui pourrait se trouver en Belgique. Chaque pays membre ne disposant pas de femmes sur sa liste des personnes les plus recherchées, la campagne est en réalité mixte et compte aussi trois hommes dans le lot.
1 Commentaires
Abasalon
En Octobre, 2019 (11:26 AM)La femme la plus recherchée en France est l'un des 18 visages des "Most wanted criminelles" d'Europol. Cette dernière n'est autre que Jessica Edosomwan, une Nigériane mise en cause dans une affaire de traite d'êtres humains et proxénétisme aggravé. Née en 1993, Jessica Edosomwan est la seule personne manquante dans cette tentaculaire affaire jugée à Lyon à partir du 6 novembre. Vingt-six personnes ont été arrêtées et mises en examen dans le démantèlement d'un réseau de prostitution contrôlé par un pasteur nigérian vivant à Montpellier, qui exploitait une soixantaine de femmes en France.
Elles ont depuis été prises en charge par des associations. Jessica Edosomwan était une "mama" de ce réseau, a expliqué Jacques Croly Labourdette, patron de la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF). La "mama", "s'occupait des filles" mais avait aussi pour mission de prospecter au Nigéria, dans la région de Benin City, pour trouver de nouvelles recrues. Celles-ci étaient acheminées en France clandestinement, via la Libye.
Un réseau bien structuré
Arrivées en France, elles se voyaient assigner une dette de 50 000 à 60 000 euros et devaient se prostituer à Lyon, Nîmes ou Montpellier dans des camionnettes. Pour assurer leur emprise, les proxénètes menaçaient les prostituées de représailles sur leurs familles au pays. Elles étaient également soumises à un "rite vaudou", le "juju", qui était "terrible pour elles, bien plus que les menaces", selon le patron de la BNRF.
Jessica Edosomwan s'occupait aussi du transfert et du blanchiment d'argent au Nigéria. En lançant cet appel à témoins via les "most wanted" d'Europol, les enquêteurs français espèrent obtenir de nouveaux renseignements. La jeune femme pourrait en effet se trouver au Benelux, en Italie ou en Allemagne où existent des réseaux similaires. Lors du premier coup de filet des enquêteurs de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) en septembre 2017, seize premières personnes avaient été arrêtées à Lyon, au Havre, à Nîmes mais aussi au Portugal et en Italie.
Après quinze mois d'enquête, les policiers avaient estimé que l'argent récolté par le réseau, entre 100 000 et 150 000 euros par mois, repartait très rapidement vers le Nigeria. La "tête de réseau", le pasteur, possédait également plusieurs biens immobiliers à Lyon et au Nigeria, selon une source policière. Dans son rapport annuel présenté en juillet, le service de renseignement criminel de la police nationale constatait "l'implantation durable des filières étrangères : Nigeria, Roumanie, Chine et Brésil" dans la prostitution en France.
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