Six ans de travaux forcés, voici la peine que risque Oumar Sow qui a comparu à la barre de la chambre criminelle de Kaolack, mardi. Accusé de meurtre, il aurait tué son neveu Ilo Diallo avec une daba.
Les faits remontent au 29 octobre 2017, à Sarré Pathé (commune de Ngathie Naoudé), lorsque Omar Sow a croisé sur le chemin menant aux champs, son neveu avec qui d'ailleurs il n'était plus en bon termes depuis des années. Une altercation entre les deux protagonistes avait eu lieu, suivie d'une violente bagarre qui a occasionné des blessures aussi bien sur Omar que sur sa victime. C'est ainsi qu'ils ont été tous les deux évacués au poste de santé de Ngathie Naoudé. Blessé grièvement à la tête, Ilo qui avait été évacué d'urgence à l'hôpital régional de Kaolack, finit par succomber à ses blessures deux jours plus tard.
Entendu hier, devant la barre, Omar Sow a déclaré avoir tué son neveu par mégarde. Il a reconnu l’avoir frappé avec une daba, ce qui a certainement causé la mort. Sow soutient avoir croisé ce jour-là Ilo Diallo, sur le chemin menant aux champs. « Au moment de le dépasser, ce dernier m'a mis un bâton sur la gorge. C'est alors que je lui ai demandé s'il avait l'intention de me blesser mais il m'ignora totalement en appuyant sur le bâton. C'est en voulant éviter qu'il me blesse que je l'ai poussé brusquement et il est tombé par terre. J'ai donc repris tranquillement mon chemin, mais il m'a suivi avec un coup de coupe-coupe. Alors, sous le coup de la colère, je n'ai pas hésité à lui asséner un violent coup de daba à la tête. Et quand il est retombé par terre, j'ai ramassé son coupe-coupe qu'il avait laissé tomber et je suis allé directement chez le chef du village pour lui expliquer les faits. Et ce dernier a fait appel à mes frères qui nous ont amenés tous les deux au poste de santé de Ngathie Naoudé. Comme j'avais des blessures légères, je suis rentré à la maison après les premiers soins alors que lui était évacué à Kaolack à cause de son état. Mais c'est moi qui ai payé tous ses frais médicaux », a narré le présumé meurtrier d'Ilo Diallo.
Entendu en qualité de partie civile, Fatou Diallo, l'épouse du défunt a déclaré qu'elle était dans la cuisine lorsque son mari est apparu soudainement, le corps ensanglanté, en lui demandant d'attacher sa tête à l'aide d'un foulard. Elle a alors alerté la famille. Dans son réquisitoire, le procureur a qualifié les faits d'homicide volontaire compte tenu de la fatalité du coup et la partie vitale visée (la tête). Selon lui, si Omar n'avait aucune intention d'ôter la vie de sa victime, il aurait visé une autre partie du corps différent de la tête. Ainsi, il a requis une réclusion criminelle de 10 ans de travaux forcés.
Quant à la défense, elle réfute l'excuse de provocation et évoque la légitime défense. Selon Me Ndiaye, « l'accusé n'avait aucune intention de tuer sa victime, car si c'était le cas, il ne l'aurait pas assisté et payé ses frais médicaux. Mais il a juste blessé sa victime involontairement sur le coup de la colère et c'est sans doute ces blessures qui ont entraîné sa mort. Parce que pour qualifier un fait d'un meurtre volontaire, il faut que la personne ait l'intention de tuer. Ce qui n'est pas le cas avec Omar. D'abord, il a été provoqué, gêné et attaqué. Alors, voulant donc sauver sa vie, il s'est défendu autant qu'il peut ».
Dans son réquisitoire, le maître des poursuites a d'emblée indiqué que cette affaire est un drame familial. Il a qualifié les faits initialement retenus contre l'accusé, et a requis 6 ans de travaux forcés et une amende de 2 millions pour réparation.
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