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La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour a appelé finalement l'affaire Moussa Kondé. Pour rappel, en décembre 2021, l'affaire avait été appelée à la barre de la chambre criminelle, mais l’avocat de la défense a soulevé une nullité qui a conduit la chambre à renvoyer l’affaire.
Les faits qui ont valu à Moussa Kondé sa comparution devant la chambre criminelle se sont déroulés à Joal. Le 5 août 2017, des femmes qui cherchaient du bois de chauffe dans un champ y avaient découvert le corps sans vie d'une femme dissimulé dans le buisson. La victime, identifiée sous le nom de Ndèye Lissa Diop, avait été vue pour la dernière fois en compagnie de Moussa Kondé, un guérisseur de nationalité guinéenne.
Abdoulaye Ndiaye, un conducteur de moto-Jakarta, avait conduit, le vendredi 4 août 2017, vers 17 h, Ndèye Lissa Diop chez le féticheur Moussa Kondé. Vers 21 h, il est retourné la chercher, mais ne l’a pas trouvée. Ce jour-là, le féticheur s’était retranché dans la brousse pour faire prendre à la dame un bain mystique. Mais il est rentré seul.
Devant la barre, Moussa Kondé raconte que la dame n'était pas en mesure de lui payer les 45 000 F CFA convenus pour le bain mystique. La victime a alors tenté de proposer un paiement en nature au guérisseur. "Elle a caressé ma tête et je l'ai frappée. Elle m'a poussé et je suis tombé. Comme j'avais pris de l'alcool, je me suis fâché et en me relevant, j'ai pris un bâton et je l'ai frappée à la tête", explique le guérisseur.
En examinant la tête de la victime, le légiste a constaté un hématome du cuir chevelu au niveau occipital et pariétal. Ayant subi un traumatisme crânien et des hémorragies, et n’ayant pas reçu de secours pendant plusieurs heures, elle a succombé à ses blessures, 36 heures après.
Pour le procureur, il est constant que Moussa Kondé a été la dernière personne à avoir vu Ndèye Lissa Diop vivante. Il a été vexé. Il a voulu laver son honneur. Les faits de l'espèce sont constants. Le maitre des poursuites dit noter une désinvolture de la part de l'accusé. Il a requis la perpétuité contre le guérisseur guinéen, qui sera fixé sur son sort le 21 mars 2025.
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