L’incarcération de Karim Wade continue
d'alimenter grandement les pages des quotidiens à travers notamment des
sujets connexes à l’inculpation de l’ancien ministre d’Etat suspecté
d’enrichissement illicite.
‘’Karim Wade passe, depuis mercredi, ses
premières nuits à la prison de Rebeuss. Une preuve que l’impunité est
peut-être bannie à jamais au Sénégal ? En tout cas, le respect de
certains principes de droit laissent des militants des droits de l’Homme
sur leur faim’’, analyse Le Soleil.
Deux jours après la mise aux arrêts de Karim Wade, de nombreux
quotidiens ne peuvent s’empêcher de revenir sur certains aspects
anecdotiques de cette affaire qui occupe grandement la presse
quotidienne depuis le début de cette semaine.
A la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, où il a été incarcéré,
non loin du centre-ville dakarois, ‘’le fils de l’ancien président de la
République a été logé à la +cellule spéciale+ qui, ironie du sort, a
accueilli un certain Idrissa Seck, en 2006, lorsqu’il fut emprisonné
dans le cadre du dossier politico-judiciaire des +Chantiers de Thiès+’’,
signale ainsi Libération.
Sud Quotidien essaie de son côté de plonger son lecteur dans l’ambiance
de la formation fondée par Me Wade et au sein de laquelle Karim Wade,
son fils, peut encore compter sans doute sur des soutiens déterminés.
‘’Au lendemain du placement sous mandat de dépôt de l’ancien ministre
Karim Wade, par Alioune Ndao, écrit-il, le procureur spécial près la
Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), le siège du
Parti démocratique sénégalais (PDS) affiche une ambiance morose.’’
L’Observateur évoque pour sa part l’instruction du dossier de Karim Wade
en rapportant que ‘’la commission d’instruction de la Cour de
répression de l’enrichissement illicite a 6 mois, donc jusqu’au 17
octobre 2013 pour boucler son enquête’’. En attendant, Karim Wade, et
ses présumés complices ont la possibilité de déposer des demandes de
liberté provisoire à tout moment’’, précise-t-il.
Mais si les membres de la commission d’instruction de la Cour de
répression de l’enrichissement illicite (CREI) ‘’peuvent s’imprégner
désormais du dossier de Karim Wade et Cie, placés sous mandant de dépôt
depuis avant-hier 17 avril, pour enrichissement illicite et complicité
de ce délit, écrit L’As, la quinzaine de conseils constituée dans cette
affaire retentissante ne peut pour l’instant que remonter le moral aux
mis en cause’’.
‘’Jusqu’à hier (jeudi), les avocats n’ont pas encore reçu le
réquisitoire introductif’’ du procureur spécial près la Cour de
répression de l’enrichissement illicite (CREI), ajoute le même
quotidien, affichant à sa Une : ‘’Karim et Cie en forme, leurs avocats
en ordre de bataille’’.
Pourtant, L’Observateur juge que les conseils de Karim Wade ‘’+cachent +
leur jeu’’ ? ‘’Pour assurer la défense de leur client’’, ils
‘’concoctent des plans de lutte qu’ils préfèrent taire, pour le
moment’’, écrit le quotidien du groupe Futurs médias.
Le Quotidien, en ce qui le concerne, révèle que l’incarcération de Karim
Wade ‘’met Touba dans tous ses états’’. ‘’Karim Wade est à Rebeuss
depuis mercredi, mais a laissé Touba dans la colère. La visite que le
fils du khalife lui avait rendue au deuxième jour de sa garde à vue a
suscité le courroux de Serigne Sidy Mokhtar Mbacké’’, écrit ce
quotidien.
Selon Le Quotidien, ‘’l’entourage du marabout indexe Me Madické Niang
qui aurait +manipulé+ Serigne Moustapha Mbacké’’. Mais le dernier
ministre des Affaires étrangères de Me Wade assure n’avoir rien fait de
tel. ‘’Je prends Dieu à témoin que je ne l’ai pas manipulé’’, dit-il
dans des propos rapportés par le même journal.
Malgré tout, Serigne Sidi Mbacké Mame Mor Massamba, un dignitaire
mouride, estime que Karim Wade a été ‘’sacrifié par des politiques et
trahi par des Mbacké-Mbacké’’, rapporte le quotidien L’Office. Le
marabout cite ceux que le fils-Wade ‘’soignait lorsqu’ils étaient
malades’’, ceux dont il assurait la dépense quotidienne et ceux qui ont
bénéficié de la part de Me Wade des passeports diplomatiques et qui leur
avaient promis une victoire lors de la dernière présidentielle de
février-mars 2012.
Pendant ce temps, Walfadjri souligne à sa Une les craintes de
représailles auxquelles se trouve exposé le procureur spécial près la
Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et fait état d’un
dispositif sécuritaire d’exception autour de Alioune Ndao.
Le magistrat se trouve ainsi ‘’entouré de toutes les garanties
nécessaires (pour qu’il ne soit pas l’objet de représailles) venant du
camp des personnes traquées pour enrichissement illicite’’, écrit
Walfadjri. ‘’La BIP et le GIGN assurent sa garde rapprochée tandis que
le GMI se charge de la garde quotidienne de ses domiciles. Et dans tous
ses déplacements, sa bagnole est suivie par deux véhicules de la
police’’, précise le journal.
Alors que Le Populaire annonce une loi ‘’pour rendre inéligible les
détourneurs de deniers publics’’, le quotidien Direct Info, citant Me El
Hadj Diouf, un avocat proche du pouvoir, révèle que des dignitaires de
l’ancien régime suspectés d’enrichissement illicite sont prêts à
transiger pour éviter d’éventuelles poursuites.
‘’Des ténors du PDS négocient en douce’’, renchérit le quotidien
Enquête. ‘’Arguments de force, le pouvoir en place ne gagne rien en
envoyant certains dignitaires de l’ancien régime en prison, s’ils
acceptent de rembourser’’, écrit ce quotidien.
Grand place ouvre sur un autre volet de la traque des biens supposés mal
acquis et titre : ‘’ce que risquent les +sociétés écrans+ de Karim
(Wade)’’.
L’As creuse le même sillon en annonçant que le procureur spécial demande
à la commission d’instruction de la Cour de répression de
l’enrichissement illicite (CREI) le placement sous mandat de dépôt des
sociétés, biens et comptes bancaires de Karim Wade.
BK/ASG
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