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15e législature : Enjeux et attentes !

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15e législature : Enjeux et attentes !
41 listes de candidats sont engagées dans la course pour le contrôle de l’Assemblée nationale, ce dimanche 17 novembre 2024. Si le nouveau régime a à cœur de glaner une majorité confortable pour mener à bien son ‘’projet’’ socio-économique et les réformes promises pour un changement systémique, l’opposition cherche coûte que coûte à imposer une cohabitation. Appelé à choisir ses 165 représentants, le peuple, pour sa part, espère voir émerger un nouveau type de député qui assume pleinement son rôle pour enfin rompre avec les anciennes pratiques à bannir du parlement.

Les Sénégalais sont convoqués aux urnes le dimanche 17 novembre 2024 pour élire les 165 hommes et femmes qui les représenteront, pour les 5 prochaines années, au sein de la chambre monocamérale : l’Assemblée nationale. Ces élections législatives anticipées qui interviennent à la suite de la dissolution de la 14e législature -qui n’aura survécu que deux ans- par le nouveau Président de la République Bassirou Diomaye Faye, seront un rendez-vous décisif pour le nouveau régime en quête de majorité à l’Assemblée nationale.

 

Pour le Pastef les enjeux sont énormes. En effet, l’avenir du ‘’Projet’’ de développement plébiscité par 54% des électeurs sénégalais au soir du 24 mars dernier, dépend de ces élections législatives anticipées aux relents de second tour de la présidentielle 2024. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre et mentor politique Ousmane Sonko -qui ont déjà subi, pendant quelques mois, les contrecoups d’une cohabitation avec une opposition majoritaire à l’assemblée nationale (blocage du projet de suppression du CESE et du HCCT) -, ont impérativement besoin d’une majorité confortable (au moins deux tiers des sièges) pour mener à bien leur référentiel dénommé Vision Sénégal 2050 issu du ‘’Projet’’.

 

Ce document politico-économique, selon le Chef de l’État, jette les bases d’un développement durable supporté par une croissance endogène (une croissance moyenne de 6,5% entre 2025 et 2029) portée par une économie compétitive, elle-même adossée à une politique d’industrialisation dont le but ultime est de transformer les matières premières sur place afin d’en tirer le meilleur profit tout en créant des milliers d’emplois pour une jeunesse compétente et bien formée. Il a été présenté, le 14 octobre dernier, aux sénégalais et aux partenaires qui hâtent le pas pour suivre le rythme de cette transformation systémique.

 

Le référentiel prévoit, entre autres, un Plan d’action prioritaire (PAP 2025-2029), d’un coût global estimé à 18 496,83 milliards de francs CFA. Sans une majorité pour mener toutes les réformes nécessaires à la réussite de son projet, le nouveau régime serait dans une mauvaise posture. Donc la détermination avec laquelle le premier ministre et tête de liste nationale de Pastef Ousmane Sonko s’est engagé dans cette campagne électorale, est à la hauteur des enjeux de ces joutes ô combien cruciales pour le régime. 

 

Pour l’opposition notamment Sámm Sa Káddu et sa tête de liste Barthélémy Dias, il s’agit de prendre une revanche sur un ex « brother from another mother » ou « Domou Ndèye » (frère d’une autre mère) devenu adversaire et/ou ennemi. L’animosité avec laquelle ils s’écharpent lors de cette campagne est assez révélatrice de la dent qu’ils gardent l’un contre l’autre. Plus pondéré, l’ancien premier ministre Amadou Ba (tête de liste de la coalition Jamm ak Ndieriñ) qui a récemment pris ses Nouvelles Responsabilité en rompant les amarres avec ses anciens frères-ennemis de l’Apr, s’engage dans la course pour jauger sa popularité d’ancien sous-couvert.

 

Les attentes pour la 15e législature

 

Les attentes des Sénégalais pour les futurs députés qui siégeront à l’hémicycle restent les mêmes depuis 2012. Le nouveau type de parlementaire qui assume son rôle dans sa plénitude (voter des lois, évaluer et contrôler l’action du gouvernement) loin de toute influence partisane, un nouveau type de député (NTD) au service exclusif du peuple et de ses intérêts, tarde à émerger.

 

Aussitôt installée, cette 15e législature issue des élections anticipées devra rapidement se mettre au travail pour d’abord voter le budget 2025 du gouvernement qui a déjà accusé un retard. Ainsi, les futurs députés n’auront pas le temps de prendre leurs marques puisqu’ils plongeront aussitôt dans le bain de la pratique parlementaire. A côté du marathon budgétaire qui se fera cette fois à une cadence plus soutenue qu’auparavant, les députés de la 15e législature auront certainement sur leur table le projet mort-né de dissolution du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) récemment rejeté par la 14e législature.

 

A cela s’ajoute une attente générale du peuple sénégalais : l’abrogation de la tristement célèbre loi d’amnistie qui couvre, selon le texte législatif adopté au mois de mars dernier (94 voix pour, 49 contre), « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non ».

 

Une apologie de l’impunité que la tête de liste de Pastef, Ousmane Sonko envisage de corriger une fois qu’il aura la majorité en poche. « Utiliser les moyens de l’État pour comploter, tirer, tuer des manifestants désarmés, on ne peut pas l’effacer comme si ça n’avait jamais existé. (…) Une loi d’amnistie qui crée l’impunité pour des assassins, on ne l’accepte pas », a lancé M. Sonko en meeting à Ziguinchor, la semaine dernière. « En prison, on m’a proposé de soutenir cette loi. J’ai refusé. J’ai dit à mes députés : “Si cette loi permet la libération des jeunes, votez oui. Si c’est pour couvrir les crimes de sang, votez non.” Tous les députés (Pastef, Ndlr) ont voté non », souligne-t-il promettant l’abrogation de cette loi.


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