Depuis plus de deux décennies, le Sénégal s’est engagé dans une lutte acharnée contre le trachome, une maladie infectieuse qui constituait autrefois la deuxième cause de cécité dans le pays. Aujourd’hui, grâce à des efforts coordonnés, le pays est à l’aube d’être reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme ayant éliminé cette maladie en tant que problème de santé publique.
D’ailleurs, il est prévu une soumission imminente du dossier d’élimination. « Nous avons finalisé la rédaction de notre dossier de validation pour l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique. Ce document, fruit d’un travail collaboratif entre l’État, les acteurs communautaires et les partenaires internationaux, sera prochainement soumis à l’OMS », a déclaré le docteur Moctar Badiane, coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire et responsable de la lutte contre le trachome au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
En effet, le Comité d’experts internationaux du trachome s’est réuni au Sénégal pour évaluer les progrès et partager les bonnes pratiques. Cet événement, qui a rassemblé plus de 65 participants de 15 pays, souligne le rôle du leadership du Sénégal dans la lutte contre le trachome en Afrique et dans le monde.
Maintenir les acquis
Bien que l’élimination du trachome représente une étape majeure, le Sénégal prévoit de mettre en place un plan de surveillance post-validation. Ce plan vise à garantir que les acquis soient préservés et que la maladie ne réapparaisse pas.
Il faut noter que les experts estiment que l’expérience du Sénégal dans la lutte contre le trachome illustre l’importance de l’engagement multisectoriel et communautaire. Avec l’appui de ministères clés tels que ceux chargés de l’Eau et de l’Assainissement, le pays a démontré qu’il est possible de résoudre des problèmes complexes de santé publique.
« La validation imminente par l’OMS marquera une nouvelle ère pour la santé oculaire au Sénégal et servira d’inspiration pour d’autres nations en lutte contre le trachome », a mentionné le Dr Badiane.
De 25 000 personnes affectées en 2000 à “l’élimination”
En l’an 2000, les enquêtes révélaient une prévalence élevée du trachome au Sénégal, avec plus de 25 000 personnes affectées par la cécité causée par cette maladie. Selon le docteur Moctar Badiane, « ce constat alarmant a conduit à la mise en place d’une stratégie nationale incluant des enquêtes de prévalence et une cartographie des zones les plus touchées ».
Les interventions se sont appuyées sur la stratégie SAFE de l’OMS, comprenant la chirurgie pour traiter les cas avancés de trichiasis, la distribution d’antibiotiques, notamment l’azithromycine pour réduire l’infection, la promotion de l’hygiène faciale pour prévenir la transmission et l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
Entre 2004 et 2014, des enquêtes ont été menées dans toutes les régions prioritaires, notamment dans les districts de Kédougou, Saraya et Salimata. En 2017, le Sénégal a cessé la distribution d’antibiotiques contre le trachome, signe des progrès significatifs réalisés.
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1 Commentaires
Abdoul Aziz Faye
En Janvier, 2025 (07:28 AM)Il est inadmissible qu on parle de l élimination du trachome au Senegal sans citer cette ONG qui a joué un rôle majeur dans ce résultats.Des milliards ont été engloutis dans ce programme.
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