
La docteure Mbathio Dieng, fondatrice de l'ONG Agora, incarne l’excellence sénégalaise à l’international. Après des études en sciences économiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, elle bifurque vers la santé publique, sa véritable passion. Formée en Suisse puis en Australie, elle se spécialise en épidémiologie des cancers à l’Université de Sydney, combinant recherche et pratique clinique. Cette trajectoire, bien que hors du commun, reste profondément ancrée dans un désir de contribuer au développement du Sénégal, un pays qui, selon elle, a largement participé à sa formation. Invitée du "Jury du dimanche" sur iRadio, elle est revenue sur plusieurs sujets.
Système de santé sénégalais
En effet, pour ce qui est de la vision pour le système de santé sénégalais en comparaison avec celui australien, la Dre Dieng met en avant l’importance de la prévention et de l’accessibilité aux soins. “En Australie, les citoyens bénéficient d’un système public gratuit, financé par l’impôt, tandis que les étrangers accèdent aux soins par le biais d’assurances”. Elle appelle à renforcer la prévention, en particulier pour les maladies non transmissibles comme le diabète, l’hypertension et le cancer, qui constituent des défis majeurs pour l’Afrique. « L’éducation pour des modes de vie sains doit être au cœur de notre stratégie de santé publique », insiste-t-elle. Sur les leçons du Covid-19 et perspectives, l’invitée souligne que la maladie a mis en lumière l'importance des épidémiologistes. Pour Dre Dieng, cette pandémie fut une opportunité d’apprentissage pour les pays africains, bien que des lacunes subsistent, notamment en matière de gouvernance et de transparence des fonds. Elle avertit également que de nouvelles épidémies pourraient survenir, et prône une approche intégrée entre santé humaine, environnementale et animale, connue sous le concept de One Health.
Fuite des cerveaux
Installée à Sydney, Dre Dieng fait partie de cette diaspora sénégalaise hautement qualifiée qui illustre la fuite des cerveaux. Elle rappelle toutefois que cette émigration n’est pas un abandon, mais une opportunité d’acquérir des compétences à réinvestir dans son pays d’origine. Face au phénomène de la "fuite des cerveaux", elle plaide pour des politiques publiques attractives permettant aux jeunes de croire en leur avenir au Sénégal. « Il faut redonner espoir à cette jeunesse », dit-elle en évoquant les drames liés aux migrations clandestines. Selon elle, la jeunesse sénégalaise, véritable richesse, mérite un accompagnement pour contribuer activement au développement national. D’ailleurs à travers son ONG Agora, elle ambitionne d’apporter des solutions concrètes, en matière de santé publique et d’éducation, pour un Sénégal et une Afrique prospères. Elle conclut sur un appel à l'action collective : « Nous devons tous, où que nous soyons, œuvrer pour un avenir où nos jeunes resteront non par défaut, mais par choix. ». Par ailleurs, elle soutient que la diaspora sénégalaise joue un rôle clé dans l'amélioration des conditions sanitaires du pays. “Leur expérience à l’étranger leur permet d’apporter des solutions innovantes et adaptées aux réalités locales”, dit-elle. Et d’ajouter, par exemple avec l’ONG Agora on se concentre sur la nutrition, la santé maternelle et infantile, et l’éducation sanitaire, cette initiative montre comment une approche locale peut répondre à des problématiques globales. À l’en croire: “, l’idée que les maladies puissent être une solution à la surpopulation choque par son manque d’humanité. La santé publique repose sur le principe fondamental du respect de la vie et de la dignité humaine. Chaque individu a droit à la prévention, aux soins et à une vie de qualité, indépendamment de son état de santé ou de son impact économique”.
Mettre en place des stratégies de prévention et de prise en charge
Le monde traverse une transition épidémiologique marquée par un changement des causes de mortalité. Les maladies infectieuses reculent progressivement au profit des maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, etc.). “Ces pathologies sont souvent liées à des modes de vie modernes : alimentation transformée, sédentarité, stress. Elles ne sont pas un « moyen » de régulation démographique. Elles reflètent plutôt “l'évolution des sociétés et des environnements”. C’est pour cette raison que le docteur Dieng estime que, face à cette montée des maladies, la priorité ne doit pas être d'accepter leur survenue, mais de mettre en place des stratégies de prévention et de prise en charge. Pour elle, cela inclut l’éducation à la santé avec une sensibilisation dès populations aux modes de vie sains, le renforcement des infrastructures qui implique l’adaptation des systèmes de santé pour répondre à la demande croissante, mais aussi et surtout, le soutien aux malades chroniques avec la mise en place des programmes pour aider les patients à gérer leur condition.
9 Commentaires
Reply_author
En Janvier, 2025 (15:21 PM)Professeur En Santé Publique
En Janvier, 2025 (20:19 PM)Un Passant
En Janvier, 2025 (15:12 PM)Salam
En Janvier, 2025 (15:33 PM)Ce ministère doit poursuive certains changements et placer davantage de profils de conduite du changement de communication....
C'est dommage de financer des former des spécialistes surtout les internes médecins et en fin de leurs formations tu les laisses partir servir un autre pays alors que l'état aurait dû faire un effort de leur assurer une insertion. Tu vois des gynécologue en France des cardiologue et tout un tas de spécialistes formé au Sénégal et venir ici ndeysan exercé c'est dommage.
c'est surtout de la "prevention"
celà necessite des sciences humaines, sociales, sociologie, economie, psychologie, droit, etc
concernant les fuites de cerveaux, aucune idee!
se boucher soigneusement les oreilles et se rendre des que possible directement, à pieds, en reanimation.
Participer à la Discussion