Au Mali, l’imam Mahmoud Dicko n’est pas un griot de la junte au pouvoir. Le leader religieux a conservé sa liberté de ton et critique comme bon lui semble les militaires. En 2022, il leur reprochait leur arrogance.
Aujourd’hui, c’est plutôt les "travers" de la junte et la laïcité que prône le projet de constitution qui l’horripilent. L’imam trouve que cette laïcité est radicale et menace l’islam. C’est au nom de cette laïcité que le Coran est piétiné et que Allah et son prophète sont profanés. estime-t-il.
« Je ne collabore jamais avec des gens qui ont confisqué la lutte du peuple »
Mahmoud Dicko a tout naturellement battu campagne pour le "Non" lors du référendum constitutionnel. Au sommet de l’Etat , on ne réagit pas aux discours enflammés du religieux sur le sujet, même quand il décide de s’en prendre à Assimi Goita et aux colonels au pouvoir.
En effet, lors du meeting organisé par la Ligue malienne des Imams (LIMAMA) vendredi dernier, Mahmoud Dicko a accusé la junte de « bâillonner » le peuple. « Je ne collabore jamais avec des gens qui ont confisqué la lutte du peuple, et qui sont en train de bâillonner ce même peuple…Dans notre pays aujourd’hui , peut-on parler de justice, de démocratie, de droit de l’homme ? » s’est interrogé l’imam.
« Assimi Goïta a-t-il décidé de l’ignorer ? »
Il dénonce des pratiques comme le népotisme, le clientélisme et la corruption qui d’après lui, ont toujours pignon sur rue dans le pays. La justice est utilisée pour réprimer les voix dissidentes, condamne également le religieux qui jouit pourtant de sa liberté, malgré ses critiques à l’égard du régime.
Assimi Goïta a-t-il décidé de l’ignorer ? Ou tout simplement les colonels au pouvoir préfèrent lui laisser sa liberté de ton, du moment où ses critiques n’ont pas une grande incidence sur leur gouvernance. En tout cas, le clash entre Assimi Goita et l’imam n’a pas eu lieu, jusqu’au référendum constitutionnel. Une victoire du « Oui » serait déjà un véritable camouflet pour Mahmoud Dicko.
6 Commentaires
Kharijite
En Juin, 2023 (16:34 PM)Donc asemi sait ce qu'il doit faire contre ce gus ....
Ce n'est pas un concept qui combat les religions mais au contraire, il les protège plutôt en ce sens qu'elle permet une bonne coexistence de toutes les croyances et ideologies en instituant la "neutralité" de l'espace public.
L'Etat ne doit être d'aucune religion ou obédience spirituelle.
C'est triste pour le Mali, on entend jamais cet "imam" sur les "terroristes islamistes ( qui eux appliquent les principes de la charia) qui sont en train de décimer le peuple au nom duquel il prétend se battre.
J'ose espérer que les maliens ont plus de discernement que lui.
Paco
En Juin, 2023 (20:20 PM)Participer à la Discussion