Des centaines de personnes sont descendues, vendredi, dans les rues de Khartoum au Soudan, afin de soutenir le pouvoir militaire et pour le maintien de la charia.
Des centaines de personnes se sont moblisées, vendredi 31 mai, à Khartoum pour soutenir les militaires à la tête du pays et pour le maintien de la charia. Cette mobilisation intervient en réponse au mouvement de contestation qui réclame le transfert du pouvoir aux civils.
Un Conseil militaire a pris les rênes du Soudan après la destitution par l'armée du président Omar el-Béchir le 11 avril, à la faveur d'un soulèvement populaire inédit. Mais les manifestants, qui campent depuis le 6 avril devant le siège de l'armée, réclament désormais un transfert du pouvoir aux civils.
En parallèle, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi les militaires à la tête du Soudan et les manifestants à revenir à la table des négociations pour trouver rapidement un accord sur le transfert du pouvoir à un gouvernement civil.
"Un pouvoir militaire à 100%"
Les leaders du mouvement de contestation ont entamé des négociations avec le Conseil militaire mais elles achoppent sur la composition du futur Conseil souverain censé assurer la transition post-Béchir. "Un pouvoir militaire à 100%", a scandé vendredi une foule essentiellement composée de jeunes hommes islamistes, en réponse au slogan de la contestation pour un "pouvoir civil".
Certains ont brandi des photos du chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, et de son adjoint, Mohamad Hamdan Daglo, dit "Hemeidti". Les manifestants ont également entonné des chants en faveur de la charia, la loi islamique actuellement en vigueur, mais ne figurant pas dans l'agenda politique du mouvement de contestation.
"Liberté, paix, justice, la charia est le choix du peuple"
Alliés d'Omar el-Béchir, les islamistes sont restés discrets depuis le début du soulèvement en décembre mais soutiennent de plus en plus explicitement l'armée au pouvoir. "Liberté, paix, justice, la charia est le choix du peuple", ont lancé les protestataires, prenant le contrepied d'un autre slogan de la révolte: "Liberté, paix, justice, le pouvoir civil est le choix du peuple".
Cette manifestation intervient dans un contexte de multiplication de mises en garde du Conseil militaire vis-à-vis du mouvement de contestation. Dans une conférence de presse retransmise à la télévision, il a parlé jeudi de "menace pour la sécurité et la paix publiques", promettant d'agir "avec détermination" face à cette situation.
Jeudi, Al-Jazeera a annoncé avoir été informée de la décision du Conseil militaire de "fermer" son bureau à Khartoum, alors que la chaîne d'information qatarie diffuse régulièrement des images des manifestations contre l'armée.
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