Le meilleur service que le premier président noir des Etats-Unis pouvait rendre à l'Afrique était de bien servir son peuple.
Anthony Lattier : Le monde connaîtra, dans la nuit du 8 au 9 novembre 2016, le nom du successeur de Barack Obama à la Maison-Blanche. En novembre 2008, l’Afrique était très enthousiaste à l’avènement du premier président noir des Etats-Unis. Huit ans plus tard, peut-on dire qu’il a aidé le continent africain ?
Jean-Baptiste Placca : Certains Africains plaçaient, en effet, en Barack Obama des espoirs immenses. On entend, aujourd’hui, quelques réflexions, suggérant qu’il a déçu, parce qu’il n’aurait pas apporté à l’Afrique du développement – par l’aide –, et de la démocratie – par son influence. La seule question sérieuse que l’Afrique doit se poser devrait être de savoir si Obama a réussi à bien gouverner son pays, les Etats-Unis. Si la réponse est oui, alors, il aura tellement aidé l’Afrique !
Et la réponse est oui ! On pourrait décliner toutes les réformes marquantes opérées par ce président, sur le plan politique, sur les grands sujets de société, sur les droits, la protection des citoyens, notamment par rapport aux banques, à la bourse… Et, indicateur universel de bien-être de l’économie, le taux de chômage, le mois dernier, est tombé à 4%. Il tournait autour de 10%, au moment où Obama entrait en fonction, en janvier 2009.
Vous ne pourrez empêcher de nombreux Africains de déplorer qu’il n’a rien fait, concrètement pour l’Afrique…
Pour l’Afrique ? Sérieusement ? Ce que Obama avait de mieux à faire pour l’Afrique était de ne pas échouer. Et il termine son second mandat plus rayonnant que jamais, et pas que dans les sondages ! Ceux qui se plaignent de ce que Obama n’a pas accordé une multitude de facilités à l’Afrique ont doublement tort. D’abord, parce que cette mentalité qui consiste à attendre de ce président des faveurs spéciales, sous prétexte qu’il est noir ou que son père venait d’Afrique est exactement ce que la plupart des Africains reprochent à leurs propres dirigeants : ce népotisme qui consiste à « dévier » vers sa famille ou vers son clan l’essentiel de la richesse nationale. Le président immensément riche ! Les enfants du président de plus en plus riches, et qui n’ont même pas la décence de le cacher !...
Obama aurait desservi l’Afrique, s’il avait gouverné les Etats-Unis avec une telle mentalité. L’honneur de l’Afrique (et des Noirs américains) réside dans ce que Obama achève ses deux mandats sans aucun scandale, et ce n’est pas faute, pour ses détracteurs, d’avoir cherché. Pour ce qui est de l’argent, les choses sont si bien faites, dans la démocratie américaine, que le président des Etats-Unis n’est presque jamais en contact avec le moindre dollar d’argent public.
Que faut-il comprendre, lorsque vous dites que ce n’est pas faute, pour ses détracteurs, d’avoir cherché ?
Dès le premier jour de sa présidence, certains républicains se sont juré de le faire échouer. Vous aurez remarqué que l’homme que les républicains ont choisi parmi tant d’autres candidats pour porter le flambeau de leur parti à cette présidentielle est celui qui aura passé le plus clair des huit dernières années à vouloir démontrer que Obama n’est pas né sur le sol américain. Qu’il aurait donc frauduleusement conquis la magistrature suprême.
Il n’empêche que ce pourfendeur, devenu le candidat Donald Trump, a choisi comme slogan : « Let America be great again »…
Oui, parce qu’il est réellement persuadé que la présidence d’Obama a diminué, sinon rabaissé les Etats-Unis. Tout aussi grave, tout aussi pitoyable est la démarche de ces leaders républicains qui, le soir même de l’investiture d’Obama, se sont réunis dans un célèbre restaurant de grillades de Washington, pour décider de comment ils allaient faire échouer le nouveau président. C’est à la limite de la haute trahison. Car miser sur l’échec du président, c’est miser sur l’échec de la patrie, ce qui ne se fait pas dans ce pays. Surtout dans le contexte de l’époque, marqué par la crise des prêts hypothécaires à risques, les subprimes. Une crise économique comme l’Amérique n’en avait pas connu depuis le « Jeudi noir », la crise boursière de 1929, et la Grande Dépression qui en a découlé. Les Américains perdaient leurs maisons, les banques s’écroulaient comme des châteaux de cartes, et l’industrie automobile tanguait dangereusement.
Ils étaient tellement amers, non pas tant à cause de l’échec de John McCain, un perdant plutôt élégant, qui n’était d’ailleurs pas de cette conspiration. Oui, par pure mesquinerie, ils ont décidé de déployer toute la mauvaise volonté du monde, pour empêcher Obama de réussir.
Et, l’Amérique n’a jamais cessé d’être grande, en tout cas pas sous la présidence Obama, bien au contraire, comme l’ont fait remarquer plus d’un à Donald Trump, dont le slogan, ici, sonne vraiment creux.
12 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2016 (18:53 PM)Héhé
En Novembre, 2016 (19:06 PM)Obama a été spectateur de la destinée du continent. Le fait qu'il soit métis (noir selon Placca) n'est pas un label ni de médiocrité ni d'excellence. Les intérêts de son pays ne croisent nullement ceux de notre continent (plus de 50 pays et autant d'intérêts), sinon cela se saurait.
Puisque le type ethnique est l'angle d'approche de Placca, qui ne nous est pas présenté (qui est-il, de quelle expertise peut-il se prévaloir ?) il serait plus avisé de nous dire comment il pourrait servir l'Afrique alors qu'il n'a pas servi la protection des Africains-Américains qui font l'objet de meurtres massifs de la part de ceux qui sont supposés les défendre : les policiers.
Bass
En Novembre, 2016 (19:15 PM)Anonyme
En Novembre, 2016 (19:18 PM)Liroudiane
En Novembre, 2016 (19:23 PM)Anonyme
En Novembre, 2016 (19:40 PM)Anonyme
En Novembre, 2016 (19:42 PM)Insaa
En Novembre, 2016 (21:24 PM)c'est le président qui moins fait pour l'afrique.
Anonyme
En Novembre, 2016 (21:26 PM)One takeaway advice from him : "Africa doesn't need strong leaders but strong Institutions.
Alioune
En Novembre, 2016 (21:58 PM)Senegal Emergent
En Novembre, 2016 (22:30 PM)Il faut savoir que les pays n'ont ni amis ni ennemis mais que des intérêts ok et si le Roi du Maroc vient au Sénégal c'est pas pour venir juste manger notre Bon Thiebou Dieune légendaire, il vient pour son business pour le business de son royaume qui se développe a pas de géant et qui aujourd'hui se rapproche du niveau de développement du Portugal,de la Grèce ou de la Turquie. Donc nos relations bilatérales économiques doivent être gagnantes gagnantes et le Sénégal doit aussi promouvoir nos hommes d'affaires (cheikh Amar, Serigne Mboup CCBM , Baba Diaw ITOC, Bara Tall, Yerim Sow Ngom SEDIMA, Ameth Amar de la NMA. ......)
Le Sénégal ne peut se développer qu'avec un secteur prive sénégalais fort , arrêtons de rêver les marocains viennent ici et en Afrique Noir ( Cote Ivoire , Guinee, Rwanda, Tanzanie) pour leur propre intérêt comme les colons Européens l'ont fait et continuent de le faire et la Chine aujourd'hui OK
Et au nom de quoi l'Université Cheikh Anta Diop refuse la faculté de Médecine a un Sénégalais et accorde la quasi totalité des places a des étudiants marocains qui après une formation au frais des contribuables Sénégalais retournent exercer dans leur pays . Je peut comprendre que 25% ou moins des places soit accordées a des étudiants maghrébins mais tel n'est pas le cas il faut aller voir dans les classe de spécialisation en médecine ( cardiologie, Chirurgie, ophtalmologie , dermatologie ..) les Sénégalais sont minoritaires et de sources sures les nouveaux étudiants marocains grâce a la corruptions au seins de la faculté de médecine arrivent a y être orientes comme si le Sénégal n'etait pas en manque de médecins c'est vraiment absurde
Donc xénophobie a part il faut une préférence nationale comme ca se fait partout dans le monde et arrêter d'être stupide seul des Sénégal vont développer le Sénégal
Comme disait l'autre c'est bien d'être bon une fois mais si on est bien deux fois on devient
Bon+Bon = Bonbon et onc on se fait manger
Vive le Sénégal
Patriote
En Novembre, 2016 (18:20 PM)Participer à la Discussion