L'opposant et avocat Nicolas Tiangaye a été nommé Premier ministre du gouvernement d'union nationale de la Centrafrique, comme proposé par l'opposition civile et rebelle, selon un décret signé jeudi par le président François Bozizé au terme d'une cérémonie réunissant toutes les parties du conflit centrafricain à Bangui. "Nous allons nommer Me Nicolas Tiangaye; Tiangaye veut de ce poste et nous lui souhaitons bonne chance" a affirmé le président Bozizé juste avant de signer le décret en présence de la presse, des rebelles du Séléka, de l'opposition et de la société civile. "C'est un soulagement pour le peuple centrafricain, nous voyons la paix poindre à l'horizon", a déclaré pour sa part Nicolas Tiangaye. "Le problème que le gouvernement doit résoudre en urgence, c'est la pacification du pays et la restructuration de l'armée", a ajouté le nouveau Premier ministre, juriste réputé et défenseur des Droits de l'homme respecté de tous. Sa nomination, attendue depuis plusieurs jours, faisait l'objet d'un consensus entre l'opposition démocratique et les rebelles du Séléka, qui ont confirmé ce choix lors d'une rencontre avec le président (médiateur) congolais Denis Sassou Nguesso à Brazzaville mardi. "Je ne peux pas vous dire quand la liste du gouvernement sera rendue publique, on en discutera, il faut entamer les négociations (...) avec toutes composantes qui étaient présentes à Libreville", a précisé M. Tiangaye. Les négociations dans la capitale gabonaise avaient réuni la semaine dernière le pouvoir, l'opposition démocratique, la société civile et les rebelles qui avaient conquis une grande partie du pays après leur soulèvement le 10 décembre. L'accord de sortie de crise signé le 11 janvier à Libreville prévoyait la nomination d'"un nouveau Premier ministre issu de l'opposition". Le texte prévoit également que M. Bozizé restera en place jusqu'à la fin de son mandat en 2016 mais qu'il ne "pourra pas révoquer" le nouveau Premier ministre pendant la période de transition de douze mois. Ancien président de la ligue centrafricaine des droits de l'Homme, Me Tiangaye a notamment défendu l'ex-empereur Bokassa en 1986-1987 mais aussi... M. Bozizé, accusé d'un complot sous le régime d'Ange-Félix Patassé en 1989. Il a été président du Conseil national de transition (CNT, parlement de transition) en 2003 après la prise de pouvoir de Bozizé et a surtout été un des principaux rédacteurs de la Constitution adoptée en 2004.
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