Le président du Nigeria, Muhammadu Buhar, a décrété dimanche le confinement total des populations de la capitale Abuja et de la mégalopole de Lagos pour enrayer la propagation du coronavirus. Une centaine de cas de Covid-19 sont recensés dans le pays.
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a ordonné dimanche soir un confinement total des populations d'Abuja, la capitale fédérale et Lagos, mégalopole tentaculaire de 20 millions d'habitants, alors que les cas officiels d'infection au Covid-19 frôlent la centaine.
"J'ordonne la cessation de tout mouvements à Lagos et Abuja pour une période initiale de 14 jours, qui prendra effet lundi 30 mars à partir de 23h00", a déclaré le chef d'État dans une allocution télévisée.
"Tous les habitants de ces États doivent rester à la maison. Les voyages dans d'autres États doivent être annulés. Tous les magasins dans ces deux villes doivent être fermés", a dit Muhammadu Buhari. Les villes d'Abuja et Lagos représentent chacune l'un des 37 Etats du pays.
Mais "les commerces alimentaires, les stations d'essence, les compagnies de distribution d'électricité, et les compagnies de sécurité seront exemptés", a-t-il souligné. Cependant, leur "accès sera très restreint et surveillé".
"Nous savons que ces mesures vont causer beaucoup de difficultés (...) mais c'est une question de vie ou de mort", a expliqué l'ancien général de 77 ans.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec près de 200 millions d'habitants enregistrait dimanche soir 97 cas déclarés, mais leur nombre pourrait rapidement exploser grâce à l'importation de nouveaux kits de tests cette semaine, a prévenu le ministre de l'Information Lai Mohammed jeudi. Vingt mille tests doivent être réceptionnés.
Le pays était dans l'attente d'une allocution du président qui ne s'était pas exprimé depuis que son bras droit avait été testé positif au Covid-19 en début de semaine.
Des confinements difficiles en Afrique
Les mesures de confinement suscitent de nombreuses incompréhensions et contestations en Afrique sub-saharienne, où une grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour et dépend de l'économie informelle pour survivre.
Dimanche matin, Patrice Talon, président du Bénin, pays voisin du Nigeria, avait déclaré que son pays "n'a pas les moyens des pays riches (...) pour accompagner les réductions de mobilité ou les confinements".
"L'impossibilité d'imposer des quarantaines totales dans les bidonvilles ou dans les quartiers défavorisés signifie que cela ne sera pas une option en Afrique", note le cabinet de conseil économique international, NKC African Economics.
"Une mauvaise gestion de la situation pourrait entraîner un coût en vie humaine bien plus important que les pertes économiques", précise cette étude publiée cette semaine alors que l'Afrique sub-saharienne enregistre une hausse inquiétante du nombre de cas sur un continent dépourvu de système de santé solide.
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