Malgré un agenda international allégé en raison de la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a maintenu sa visite officielle dans ce pays stratégique.
Emmanuel Macron débute ce dimanche 27 janvier une visite officielle de trois jours en Egypte. Le président français est accompagné de son épouse et d’une importante délégation de personnalités culturelles et économiques et de plusieurs ministres : Jean-Yves Le Drian, Florence Parly, Franck Riester et Gérald Darmanin.
Entre deux étapes de son tour des régions dans le cadre du « Grand débat » – il était dans la Drôme le 24 janvier et effectuera un nouveau déplacement le 31 janvier – Emmanuel Macron doit arriver dans l'après-midi en Egypte, au lendemain du 11e samedi de manifestation des « gilets jaunes ».
Comme il l’avait fait en Chine, le président français se rend d’abord sur un site symbolique de la culture du pays au sud, à Abou Simbel. Une entrée en matière en forme d’hommage à la civilisation égyptienne et à la relation entre les deux pays, rapporte notre envoyée spéciale au Caire, Valérie Gas.
Une relation stratégique, car l’Egypte est un partenaire diplomatique essentiel sur les questions régionales, notamment sur la Libye et en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. L’Egypte va par ailleurs prendre la tête de l’Union africaine le 1er février. La visite d’Emmanuel Macron arrive donc à point nommé pour aborder tous ces sujets avec son homologue Abdel Fattah al-Sissi. Le président français devrait aussi évoquer publiquement la situation des droits de l’homme, selon l’Elysée.
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Un programme chargé et des sujets sensibles pour ce déplacement d’Emmanuel Macron qui, depuis le G20 en Argentine au début du mouvement des « gilets jaunes », avait limité ses voyages pour se consacrer à la crise en France.
Les Egyptiens « s'attendent à une réelle prise de position concrète » sur les droits de l'homme
De leur côté, les défenseurs des droits de l'homme exigent une prise de position ferme et concrète de la part du président français.
« Les Egyptiens attendent impatiemment cette visite, affirme Bahey el-Din, directeur de l'Institut du Caire pour les droits de l'homme. Lors de la venue du président al-Sissi à Paris, le président Macron avait montré son indifférence quant au respect des droits de l'Homme en Egypte. Le silence persiste également quant à l'usage d'armes françaises de Sissi contre son propre peuple. Aujourd'hui, les Egyptiens demandent plus qu'un entretien avec des défenseurs des droits de l'Homme. Il s'attendent à une réelle prise de position concrète. »
Depuis l'arrivée au pouvoir du Maréchal al-Sissi en 2013, 60 000 personnes ont été arrêtées et systématiquement torturées, selon Human Rights Watch. Ahmed Benchemsi représente l'ONG et reproche à la France de fournir l'arme du crime :
« Les armes vendues par la France, si je comprends bien, sont vendues sous couvert d'opérations militaires, mais un rapport d'Amnesty International et d'une autre organisation a démontré clairement que des blindés français qui avaient été prétendument vendus pour des opérations militaires ont en fait été vus dans des places publiques dans des dispersions violentes des manifestants. Là il s'agit de violations claires des droits humains ! »
Aujourd'hui les entreprises françaises fournissent également le matériel de surveillance nécessaire pour mettre sur écoute toute voix dissidente, prévenir tout rassemblement social et le réprimer le plus rapidement possible.
Emmanuel Macron au pied des sculptures monumentales des Pharaons à Abou Simbel, ce sera la première image de son voyage en Egypte. Une fois de plus, le président français va scénariser son arrivée dans le pays qui l’accueille.
En Chine, il s’était rendu à Xi An pour voir l’armée des soldats de terre cuite avant d’aller à Pékin. En Inde, Emmanuel Macron n’avait pas non plus raté l’étape du Taj Mahal où il s’était rendu avec son épouse Brigitte. A chaque fois, des images ont été diffusées pour montrer le président dans ces lieux historiques et culturels prestigieux. Pas de mots, juste des photos. Ce sera aussi le cas à Abou Simbel.
Si ce site a été choisi, ce n’est pas par hasard : les deux temples situés au sud d’Assouan et réalisés à l’époque de Ramsès II, menacés par la montée des eaux, ont été démontés et remontés plus loin grâce à l’aide internationale et notamment celle de la France il y a tout juste 50 ans. Un anniversaire à fêter alors que s’ouvre l’année culturelle franco-égyptienne.
Avant une journée diplomatique intense lundi et sa rencontre avec le président Sissi, Emmanuel Macron fait donc une arrivée en Egypte en douceur, dans la chaleur du désert, avec un message en faveur du développement de la coopération culturelle. Et surtout de belles images.
9 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2019 (08:05 AM)Anonyme
En Janvier, 2019 (08:05 AM)Anonyme
En Janvier, 2019 (08:05 AM)Anonyme
En Janvier, 2019 (10:49 AM)Les Arabes qui controlent maintenant L'Egypte doivent faire preuve de vision et de leadership.
La France est un vampire pour l'Afrique, cette situation doit s'arrêter!
Anonyme
En Janvier, 2019 (13:59 PM)Anonyme
En Janvier, 2019 (13:59 PM)Anonyme
En Janvier, 2019 (15:31 PM)Sonko Rek
En Janvier, 2019 (16:15 PM)Sonko rek
Sonko Rek
En Janvier, 2019 (16:15 PM)Sonko rek
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