Une vingtaine de détenus est parvenue à s’échapper du palais de justice d’Abidjan mardi, provoquant la stupéfaction de la population et la colère des autorités. Des gardes pénitentiaires et des policiers ont été suspendus et incarcérés.
Il est environ 11 heures du matin mardi 09 août, lorsqu’une vingtaine de détenus entre dans le palais de justice d’Abidjan, escortée par des gardes pénitentiaires. Dans le brouhaha de ce tribunal situé au Plateau, le centre des affaires de la capitale économique, ils sont conduits au « violon », où se trouvent les cellules, en attendant de rencontrer la juge d’instruction de permanence. Dix d’entre eux ont été déférés depuis des commissariats et postes de police de la ville, une dizaine d’autres viennent de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), parmi lesquels figurent des délinquants récidivistes jugés dangereux.
Tout se passe alors en quelques minutes. Profitant d’un moment de flottement, un des détenus s’empare de l’arme d’un des policiers présents puis, aidé par d’autres prisonniers, il désarme les membres de forces de l’ordre présents. Tous fuient, une fois dans la cour du palais, ils tirent en l’air, semant la panique, puis braquent un juge d’instruction en civil et s’emparent de sa voiture. Le véhicule a été retrouvé à Adjamé, un quartier populaire et commerçant proche.
Manquements des forces de l’ordre
« Ils ont profité de nombreux manquements, mais ce n’est en rien une évasion préméditée, ils n’ont pas été aidés par des complices », assure une source sécuritaire. Dès mardi soir, le procureur de la République a annoncé que sept agents pénitentiaires dont le commandant du palais de justice avaient été relevés de leurs fonctions et incarcérés.
Mercredi, des mesures similaires ont été prises à l’encontre des policiers en poste au tribunal. D’après les premiers éléments de l’enquête, plusieurs erreurs semblent avoir été commises, empêchant les forces de l’ordre de réagir. De nombreuses armes des forces de l’ordre, dont les kalachnikovs, avaient en effet été enfermées à la poudrière du palais de justice par le commandant du détachement de police. Les gardes pénitentiaires quant à eux avaient laissé leurs armes de poing dans leurs véhicules.
Attaques à répétition
Si certains responsables sécuritaires tentent désormais de réduire l’importance de cette évasion, évoquant un « fait banal », cet incident en pleine journée et au cœur de la capitale économique ne fait que renforcer les craintes des populations et la colère des autorités ivoiriennes.
Après les soulèvements de militaires qui ont à plusieurs reprises secoué le pays depuis janvier, plusieurs attaques de commissariat et de gendarmerie ont eu lieu ces dernières semaines. Dimanche dernier, cinq détenus se sont également évadés de la prison de Gagnoa, dans le centre du pays.
1 Commentaires
Anonyme
En Août, 2017 (18:58 PM)Participer à la Discussion