Au Gabon, un jour heureux commence ce mercredi 14 août pour 153 désormais anciens détenus de la prison centrale de Libreville. En effet, les syndicats des magistrats et des ONG ont multiplié ces dernier temps la pression contre le gouvernement à propos du surpeuplement des prisons gabonaises. En cause, beaucoup de détenus sont oubliés dans les cellules. Rien qu’à Libreville, 153 personnes avaient dépassé la durée légale de la détention préventive ou avaient déjà purgé la totalité de leur peine. Ali Bongo a décidé de les libérer immédiatement et ils sont tous sortis ce mardi 13 août.
Ils viennent de franchir le seuil de la prison. Ils marquent leurs premiers pas d’hommes libres. Certains ont les mains en l’air. D’autres ont des baluchons sous les bras. Bref, ils sont tous heureux.
« J'ai souffert là-bas. Trente huit mois de prison, c'est pas trois semaines ou trente jours ! » s'esclame l'un des détenus libérés. « Je suis vraiment contente, l'émotion est forte », confie une autre détenue, la voix blanche.
Avant de quitter la cellule, chacun a reçu une attestation de mise en liberté. Georges Mpaga est l’un des défenseurs des droits de l’homme qui a dénoncé le surpeuplement des prisons à l’origine de la décision du président Ali Bongo de libérer ceux qui y séjournaient encore de façon irrégulière.
« C'est un premier pas dans la bonne direction, reconnaît Georges Mpaga. Mais nous exigeons d'aller au-delà de ces 153 cas. Je demande aussi par la même occasion que les prisonniers politiques, qui croupissent sans jugement en violation de leurs droits contitutionnels, de leurs droits civils et politiques, que ceux-là doivent être immédiatement libérés. »
Très peu de détenus libérés ont trouvé des parents à la sortie. Preuve que la réinsertion sociale s’annonce difficile.
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