L’ex-Premier ministre de Guinée-Bissau doit se mettre à l’écart du processus de règlement de la crise qui secoue ce pays. C’est du moins l’avis de l’avocat de la famille du Président Nino Vieira. A travers une correspondance, Me Boukounta Diallo informe le président en exercice de la Cedeao, Alassane Ouattara que M. Gomez «aurait commandité l’assassinat de Nino Vieira».
Rebondissement dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Président bissau-guinéen. L’ex-Premier ministre Carlos Gomez serait accusé d’être derrière ce meurtre du Président Joao Bernado Nino Vieira, perpétré le 2 mars 2009 à Bissau. Dans une correspondance adressée au Président en exercice de la Cedeao et datée de ce mardi 8 mai 2012, dont Le Quotidien a obtenu copie, Me Boukounta Diallo, avocat de la famille du défunt Président Nino Vieira, porte à l’attention du chef de l’Etat ivoirien les faits qui suivent : «L’enquête diligentée par le Procureur général (de Guinée-Bissau) Amin Saad et l’audition des présumés auteurs de cet assassinat ont révélé que l’ordre d’assassiner le Président Joao Bernado Nino Vieira aurait été donné par le Premier ministre Carlos Gomez qui prétend aujourd’hui vouloir diriger le pays (Ndlr : La Guinée-Bissau)».
«Sans porter entrave au principe de la présomption d’innocence», Me Diallo poursuit en estimant «toutefois que la gravité de ces révélations doit amener aujourd’hui le Premier ministre Gomez à se mettre en dehors du processus de règlement du conflit qui déchire le pays (la Guinée-Bissau), tout en privilégiant sa comparution devant les juges».
L’avocat de la famille Vieira, qui espère «que la priorité au traitement de ce dossier sera donnée par les instances compétentes de la Cedeao», précisera à l’attention du Président en exercice de la Cedeao : «Ces faits sont d’autant plus graves qu’aucun suspect n’a été arrêté depuis la date de cet assassinat, soit quatre (04) ans, du fait que l’éventuel commanditaire reste impuni».
«Nous sommes dans un pays où l’Armée a son Etat, mais l’Etat n’a pas son armée», rappelle Me Boukounta Diallo au Président Alassane Ouattara avant de lui faire comprendre que cela «pourrait compromettre dangereusement le retour à la paix et à la stabilité du pays, après tant d’efforts, si seuls les militaires devaient répondre de ce crime odieux, en l’absence du civil (présumé) commanditaire».
Enfin, Me Diallo informe encore le Président Ouattara : «L’ensemble de ces faits ont été portés à l’attention des cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies, lors d’une rencontre programmée à Dakar par le Procureur général (de Guinée-Bissau) Amin Saad, assisté d’autres magistrats impliqués dans la gestion du dossier» de l’assassinat du Président Vieira.
Les chefs d’Etat membres de la Cedeao, en réunion extraordinaire sur les crises malienne et bissau-guinéenne à Dakar le 3 mai dernier, avaient préconisé entre autres mesures pour la Guinée-Bissau : une transition de 12 mois et l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée nationale, qui devrait assurer l’intérim de la présidence du pays ; mais aussi le déploiement de la Force en attente de l’organisation, qui devait suppléer la Mission militaire d’assistance angolaise (Missang).
Pour rappel, le Président Nino Vieira a été assassiné le 2 mars 2009 à Bissau. Un groupe de militaires lui reprochait d’être l’un des responsables de la mort, le 1er mars 2009 au soir, du chef d’Etat-major de l’armée bissau-guinéenne, le général Batista Tagme Na Wai.
10 Commentaires
Deugantanne
En Mai, 2012 (19:30 PM)Raf
En Mai, 2012 (19:40 PM)Occupons nous de notre Casamance en flamme au lieu de nous mettre (Journalistes et Politologues incensés surtout l'arrogant ignare Cheikh Yérim Seck et l'incencé Babacar Justin Ndiaye), à dire que Carlos Gomes Junior ne fait pas les affaires du Sénégal et on se met à le combattre dans toutes les instances internationales quand la majorité de la population bissao-guinéenne est derrière lui.
Nous ne ferons qu'envenimer la situation, destabiliser la République de Guinée-Bissau et surtout créer une plus grande instabilité en Casamance.
RAF
Sdf
En Mai, 2012 (20:05 PM)Halte!
En Mai, 2012 (20:14 PM)A cause de pseudos-journalistes et d'avocats véreux, nous serons la cible de toute sortes d'attaques venant de nos voisins les plus proches. Pfff!
Mbass waay!
Mendy Jean
En Mai, 2012 (20:53 PM)Il n'y a qu'au Sénégal que les avocats font fi de la présomption d'innocence. Le conditionnel utilisé par Me Boucounta dans sa lettre ne suffit pas à dédouaner ce Monsieur qui se prétend être avocat. Car en droit, on ne peut pas accuser quelqu'un tant que l'on apporte pas les preuves de ce que l'on affirme. Dans le cas contraire, on commet un délit de diffamation, qui dans d'autres cieux autres qu'au Sénégal, est sévèrement sanctionnée. Il y a une semaine ce Monsieur, Me Boucounta , dans son pays (le Sénégal) assure la défense d'un dignitaire "religieux" accusé de meurtre et incarcéré à Thiès depuis lors et accusait M.Le Procureur de Thiès de ne pas respecter la présomption d'innocence de son client. Cet avocat a-t-il de l'éthique? J'en doute fort, il me semble que seul " le franc cfa" est sa seule raison qui l'a mené vers des études de droit.Cet "avocat" qui est toujours du côté, non pas des victimes mais des clients qui ne tremblent pas quand il faut aligner des chiffres en signant les chèques. Avait-t-il demandé que Me Wade soit écarté de l'élection présidentielle de 2000, car des Sénégalais l'avait accusé d'être le commanditaire du meurtre de Me Babacar Seye? L'accusation de Me Boucounta est grave, et a certainement influencé le grand machin qu'est la CEDEAO à cautionner le coup d'état de la Guinée-Bissau qui a plongé ce pays dans une situation d'instabilité aux conséquences imprévisibles pour la sous région. En effet, ce pays n'est plus dirigé. Car le peuple digne de la Guinée-Bissau n'a pas accepté la honteuse manoeuvre des chefs d'état de la CEDEAO ( qui ont préconisé l'institution d'une année de transition qui permet de mettre hors course le dirigeant librement choisi par le peuple Bissau-Guinéen, en l'occurrence le premier ministre Carlos Gomes Jr. Peut-t-il (Me Boucounta) gagner un procès en diffamant? Rappelons qu'il est l'avocat de veuve Vieira, qui a intérêt à se trouver un véritable avocat qui n'ignore pas l'éthique de sa profession. Laissons la justice Bissau-Guinéenne se prononcer librement et sans à priori.
Babs
En Mai, 2012 (21:19 PM)Thieuyh
En Mai, 2012 (07:25 AM)Bossoudiambour
En Mai, 2012 (16:38 PM)Vrais
En Mai, 2012 (13:39 PM)Ukam
En Mai, 2012 (15:18 PM)Participer à la Discussion