Les élections présidentielle et législatives nigérianes de ce week-end ont été marquées par la confusion et la violence. L’opposition a récusé les résultats dans l’État pétrolier de Rivers avant même la fermeture des bureaux de vote.
Les Nigérians se sont rendus aux urnes ce week-end pour des élections présidentielle et législatives, dans un climat général de violence en raison des attaques répétées de la secte islamique Boko Haramdans le nord du pays.
Avant même la fermeture des bureaux de vote, l’opposition a dénoncé les résultats des élections dans l'État pétrolier de Rivers (sud). Le parti All Progressive Congress (APC) mené par Muhammadu Buhari, un musulman du Nord, a accusé des partisans du chef de l'État sortant, Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, d'avoir tué plusieurs de ses militants dans cet État, haut lieu de l'industrie pétrolière nationale.
"Des milices armées [...] multiplient les meurtres de membres de l'APC. Beaucoup ont déjà été tués", indique le mouvement dans un communiqué. "Quelles que soient les bêtises qui seront annoncées en guise de résultats du scrutin d'aujourd'hui, elles ne sont pas acceptables pour nous", poursuit-il, dénonçant une "parodie" d'élection.
Des manifestants se sont rassemblés devant le siège de la commission électorale à Port-Harcourt, la capitale de l'État, pour réclamer la tenue d'un nouveau scrutin. La police a dû tirer des coups de semonce pour repousser les manifestants.
Le Parti démocratique populaire (PDP) du président Jonathan a accusé pour sa part ses adversaires de l'APC d'avoir fait voter des Nigérians trop jeunes pour être inscrits sur les listes électorales.
Des centaines de problèmes techniques
Le président de la Commission électorale, Attahiru Jega, a annoncé dimanche soir, alors que des opérations de vote étaient toujours en cours à cause de problèmes techniques, que les premiers résultats seraient donnés lundi.
Des retards de livraison de matériel électoral et des problèmes techniques liés à l'utilisation, pour la première fois, de lecteurs de cartes électorales biométriques, ont contraint la Commission électorale indépendante (Inec) à suspendre samedi les opérations de vote dans certains bureaux, pour les reprendre dimanche. Ces incidents auraient touché 348 bureaux de vote (sur 150 000 au total dans le pays), dont 90 à Lagos (sud-ouest), la capitale économique.
Attahiru Jega a dit avoir reçu des accusations de fraudes et notamment la présence d'électeurs mineurs. Il a aussi confirmé avoir reçu une plainte de l'APC, qui demande une nouvelle élection dans l'État de Rivers.
Lors du précédent scrutin, en 2011, la défaite de Muhammadu Buhari face à Goodluck Jonathan avait donné lieu à des violences qui avaient fait 800 morts et chassé de chez eux 65 000 habitants du Nord musulman.
La victoire d'un candidat de l'opposition serait une première dans le pays le plus peuplé d'Afrique, en proie depuis six ans aux violences des islamistes de Boko Haram, qui avaient menacé de s'en prendre à tous ceux qui iraient voter. Ils ont tenté de perturber le déroulement des élections. Leurs attaques dans les États de Yobe et de Gombe ont fait 14 morts en tout, dont un candidat de l'opposition.
Avec AFP et Reuters
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Ferty
En Mars, 2015 (16:31 PM)Participer à la Discussion