La situation humanitaire est "alarmante" à Bria, ville du centre de la Centrafrique vidée de ses habitants, où de violents combats entre milices ont fait une centaine de morts il y a une semaine, selon l'ONG Médecins sans Frontières. Les besoins sont "énormes" en termes de latrines ou encore d'accès à l'eau, alors que 40.000 des 47.000 habitants se sont déplacés dans la ville ou dans ses environs, a observé Mumuza Muhindo, de retour de Bria, où il était coordinateur de projet pour MSF depuis janvier 2016. Un camp installé à proximité d'une base de la Minusca à 3 km du centre-ville, prévu pour 3.000 personnes, en accueille désormais 25.000, a-t-il déclaré.
Pic de paludisme Les derniers combats sont tombés au pire moment, quand Bria est en situation de "pic de paludisme" et que la Centrafrique est en pleine saison des pluies. "La surpopulation et le manque d'eau" exposent la population à "un grand risque d'épidémies, notamment de choléra", a-t-il regretté. Quelque 6.000 autres habitants se sont réfugiés dans l'enceinte de l'hôpital, où ils risquent d'être "contaminés" par diverses maladies, dans un confort plus que rudimentaire, a-t-il ajouté. Le reste des déplacés se divise entre deux quartiers, dont l'un est enclavé, a expliqué M. Muhindo.
Entre 40 et 50% des maisons de la ville ont été incendiées et pillées, ce qui crée nombre de "difficultés" pour le retour des familles qui y vivaient, a-t-il souligné. "La situation humanitaire est alarmante", dans un contexte inquiétant en termes de "stabilisation du pays", s'est inquiétée Axelle de la Motte, responsable de la cellule Centrafrique pour MSF. "On n'est pas du tout dans une situation de normalisation, mais bien de conflit", a-t-elle poursuivi. Une centaine de personnes ont été tuées le 20 juin à Bria lors d'affrontements entre groupes armés. Du 15 au 18 mai, des incidents avaient déjà fait cinq morts et 29 blessés. MSF a soigné plus de 80 blessés durant ces deux pics de crise. Un accord de paix avait été signé le 19 juin à Rome entre treize groupes rebelles et les autorités centrafricaines.
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