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Afrique

MADAGASCAR : Du sexe pour survivre

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MADAGASCAR : Du sexe pour survivre

Dans la ville portuaire de Toamasina, à Madagascar, environ un résident sur sept travaille dans l’industrie du sexe.

Entre 1993 et 2012, soit en l’espace de moins de 20 ans, le nombre de travailleurs du sexe enregistrés dans la ville – qui compte environ 200 000 habitants – est passé de 17 000 à 29 000. L’augmentation s’explique par l’aggravation de la pauvreté ainsi que par la proximité de la ville avec la nouvelle mine de nickel d’Ambatovy.

La construction de la mine et les récentes améliorations apportées au port ont entraîné un afflux de milliers de travailleurs étrangers. Les investissements, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, ont également donné lieu à une augmentation du coût de la vie et à l’effondrement des activités commerciales traditionnelles comme la collecte et la vente de clous de girofle et de café, incitant de plus en plus de jeunes femmes à se tourner vers l’industrie du sexe.

« Les filles viennent de la campagne pour travailler comme bonnes. Puis, lorsqu’elles ont un problème avec leur employeur, d’autres filles originaires de la même région les initient à la prostitution », a dit à IRIN Germaine Razafindravao, présidente de FIVEMITO (‘Fikambanaina Vehivavy Miavotena Toamasina’ ou Women’s Future), l’association des travailleurs du sexe locale.

L’augmentation du nombre de travailleurs du sexe à Toamasina s’inscrit dans une tendance nationale qu’on attribue à l’augmentation de la pauvreté observée depuis le début de la crise politique déclenchée en 2009 par l’éviction du président Marc Ravalomanana, qui avait été élu à deux reprises, par Andry Rajoelina, qui bénéficiait du soutien de l’armée. Selon les chiffres du gouvernement, plus des trois quarts de la population malgache vivent maintenant avec moins d’un dollar par jour, contre 68 pour cent avant la crise.

Un moyen de survivre

« La prostitution est devenue un phénomène normal à Madagascar |…]. Le sexe est désormais un produit, un moyen de survivre », a dit Ratsarazaka Solomandresy, qui est responsable des programmes jeunesse du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) à Madagascar.

La prostitution est légale à Madagascar, et, même si le taux de prévalence du VIH/SIDA est faible par rapport à d’autres pays du sud de l’Afrique – selon l’ONUSIDA, environ 0,2 pour cent des personnes âgées de 15 à 49 ans vivent avec le virus –, l’incidence des infections transmissibles sexuellement (ITS) comme la syphilis est bien au-delà des normes régionales. Selon les chiffres du gouvernement, 4 pour cent des femmes enceintes et 12 pour cent des travailleuses du sexe sont infectées par la syphilis.

Jusqu’à il y a six ans, la ville d’Antsohihy, la capitale de la région de Sofia, dans le nord, était isolée du reste du pays, mais, en 2006, la remise en état d’une route menant à la capitale, Antananarivo, a rouvert la région au commerce et à l’industrie du sexe.

On ignore le nombre de travailleurs du sexe qui exercent à Antsohihy, mais « on voit presque tous les jours de nouveaux visages aux arrêts d’autobus », a dit Mme Solomandresy.

Nadine, 15 ans, a abandonné l’école primaire en 2011 et quitté son village natal, Befandriana, environ 50 kilomètres plus loin, pour rejoindre sa sœur de 18 ans à Antsohihy. Les deux filles sont maintenant des travailleuses du sexe.

Nadine gagne 15 dollars par client et dit qu’elle ne retournerait pas à l’école même si on lui en offrait la possibilité. Elle pratique ce métier depuis plus d’un an et personne ne lui a encore dit qu’elle était trop jeune. « Je n’ai pas peur des policiers. Ce sont aussi mes clients », a-t-elle dit à IRIN.

Accès aux services et à la protection

Au cours des dernières années, les gouvernements communaux ont créé un système de cartes d’identité afin de fournir aux travailleurs du sexe des soins de santé spécialisés et des protections légales.

Angela, une jeune femme de 30 ans qui vit à Antsohihy, s’est tournée vers la prostitution lorsque, après son divorce, elle a dû s’occuper toute seule de ses deux enfants. Elle a dit à IRIN qu’elle avait déposé une demande pour obtenir la carte d’identité. « J’ai une amie qui a déjà la carte. Elle a intenté un procès à un de ses clients qui avait refusé de la payer et l’avait frappée au visage. Elle a fini par toucher plus d’argent que ce qu’ils avaient convenu au départ. »

Les cartes sont seulement distribuées aux travailleurs du sexe de plus de 18 ans qui en font la demande. Si le système semble offrir une certaine protection aux prostituées d’Antsohihy, il s’est révélé inefficace à Toamasina. En effet, les organisations de défense des droits des travailleurs du sexe affirment que les policiers harcèlent les prostituées qui n’ont pas la carte. Les cartes avaient pourtant été conçues non pas comme un permis de travail, mais pour faciliter l’accès de cette population à certains avantages.

« Les policiers utilisaient le système pour abuser de leur pouvoir sur les travailleurs du sexe. S’ils trouvaient une prostituée qui n’avait pas sa carte d’identité, ils l’amenaient au commissariat et la maltraitaient. Nous avons donc remplacé les cartes officielles par des livres rouges non officiels », a dit à IRIN Mme Razafindravao, de FIVEMITO.

Les livres rouges permettent aux travailleurs du sexe d’avoir accès à une clinique judiciaire dans la ville voisine de Mahambo, qui est aussi une destination touristique. « Il arrive souvent que des hommes viennent à Toamasina et ramènent une fille à Mahambo. Une fois là-bas, ils voient une fille qu’ils préfèrent et abandonnent la première dans la rue. Elle se retrouve sans argent et sans moyen de rentrer chez elle. Nous avons donc dû créer un centre là-bas pour négocier avec les clients et venir en aide aux filles. »

L’association a également mis sur pied des groupes de discussion avec les policiers afin de dissiper les préjugés. « Nous leur disons que ces femmes exercent un métier, comme eux », a dit Mme Razafindravao.

Tout comme les cartes d’enregistrement officielles, les livres rouges sont accordés aux travailleurs du sexe de plus de 18 ans seulement. La loi interdit aux mineures de se prostituer, mais cela n’empêche pas plusieurs d’entre elles de le faire.

Selon une étude réalisée en 2007 par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à Toamasina et sur l’île de Nosy Be, entre 30 et 50 pour cent des travailleuses du sexe auraient moins de 18 ans.

« Les employés du projet minier voisin viennent passer le week-end à Toamasina. Ils cherchent des jeunes filles, car elles sont prêtes à tout pour obtenir un peu d’argent, a dit à IRIN Mme Razafindravao. Un hôtel fréquenté par des prostituées mineures a été fermé par les autorités en 2011.

Aucune alternative

FIVEMITO gérait auparavant un centre de formation professionnelle pour permettre aux travailleurs du sexe de quitter la rue, mais le centre a dû fermer ses portes à cause du manque de financement. « Nos cours de justice aidaient beaucoup. Les filles étudiaient et obtenaient un certificat qui leur permettait de travailler dans l’industrie du tourisme, comme serveuses ou comme réceptionnistes dans un hôtel. Et elles faisaient suffisamment d’argent avec le salaire et les pourboires qu’elles touchaient », a dit Mme Razafindravao.

L’association rend maintenant visite aux familles pour convaincre les parents d’empêcher leurs filles de se prostituer. « Je leur parle de toutes les conséquences que peuvent avoir les grossesses précoces et les ITS sur la santé de leurs enfants. Mais le problème, c’est que je n’ai pas de solution. Je peux parler, mais il n’y a aucune alternative », a-t-elle ajouté.

Pour lutter contre les ITS et éviter une augmentation de la prévalence du VIH/SIDA dans le pays, l’UNFPA distribue des préservatifs et des conseils aux travailleuses du sexe, surtout dans les quartiers plus pauvres. « Ces femmes ne font presque pas d’argent et n’ont donc pas les moyens d’acheter des préservatifs », a dit Mme Solomandresy.

À Antsohihy, l’ONG locale Vilavila fait la promotion de l’usage du préservatif dans les bars fréquentés par les travailleurs du sexe. Cette campagne a notamment permis de sensibiliser Angela à la problématique.

« L’utilisation du préservatif fait maintenant partie du processus de négociation », a-t-elle dit à IRIN. « Lorsque le client refuse d’en mettre un, j’emploie le préservatif féminin, car je ne veux pas retomber enceinte. »


17 Commentaires

  1. Auteur

    Avis

    En Septembre, 2012 (00:07 AM)
    C'est aussi présent au Sénégal, au pays de la grande morale et des Saints, donc c'est un non événement.
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  2. Auteur

    Ramanavalaran

    En Septembre, 2012 (00:17 AM)
    MANDATGASPAR KON NEKH NE DEH   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">  VIVE LES MANDJOGOS  :-D  :-D 
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    Auteur

    Mada Nosy-bé Nééx

    En Septembre, 2012 (00:17 AM)
      <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">   Mada c'est trop loin, et au Sénégal il se passe quoi le long de la corniche.  :?:  Prostitué de brise de mer.

     :haha:  :haha:  :haha:  :haha:  :haha:  :tala-sylla: 
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    Pharou Ngor Luciole

    En Septembre, 2012 (00:30 AM)
     :haha:  :tala-sylla:  :haha:  @ Sergent Sarr du genre Morse comme signal et guide. :) :-D  :haha:  :haha:  :haha:  :haha: 
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    Auteur

    La Pute Mamy

    En Septembre, 2012 (00:44 AM)
    senegal mo naih avec ces faux journalistes...c comme si cetait different au senegal .

    on vit ca au senegal chaque quartier , coin ,maison et ces mbaraneuses de gauche a droite ....c koi exactment ?
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    Auteur

    Richo Bohringero

    En Septembre, 2012 (00:50 AM)
    Ah! les belles signars! A voire les aquarelles, sa tape sur l’imagination. Les dames de la haute société sur leur fauteuil bascule se balançant, leur longue robe indigo sous la brise marine, de leur longues pipes fumaient le long des balcons de taxoussanou Ndarr Guédj.   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">   :up:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">  
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    • Auteur

      Reply_author

      En Août, 2023 (21:12 PM)
      Yaw tammit, je supporte pas sonko et ses fanatisés, mais n'exagére pas aussi .Macky a tenu sa parole,il est passé à autre chose, surement il a déjà reçu des propositions internationales pour son aprés mandat. DIoko ndial Sall torodo
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    Auteur

    Thieuye

    En Septembre, 2012 (01:06 AM)
    Popole   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/khelou.gif" alt=":khelou:">  
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    Packou

    En Septembre, 2012 (01:13 AM)
    j'aimerai connaitre un peu plus sur les signares. origines, location, impact sur la societe etc etc.
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    Bene Guel

    En Septembre, 2012 (01:54 AM)
    Aanne K0 KanguadOo :( :( :(
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    Auteur

    @ Packou

    En Septembre, 2012 (07:01 AM)
    Achetes toi des romans de Aboulaye Sadji. PRESQUE TOUS SES ROMANS , decrivent elquemment la vie des signares a St Louis , a l'epoque forte de la colonisation. En ces temps la , St Louis etait la capitale de l' AOF !

    AOF : Afrique de l'Ouest Francaise. { tu peux essayer sur Google ou ...wikipedias , en tapant le mot SIGNARES SENEGALAISES...!

    Bonne lecture...!
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    Sénégalais à Madagascar

    En Septembre, 2012 (08:04 AM)
    je vis à madagascar depuis 1ans, mais je vous assure k les malgaches sont des fous en ce qui concerne le sexe. heureusement k les MST sont au niveau bas sinon ça serait pire ke La South africa....

    Les malagaches aiment trop la fete et malgrès la prauveté la vie n'est pas chère. Avec 200000frs CFa tu p vivre comme un roi avec une grande maison, gardien, bonne, chauffeur. tout.

    Si les Fétards sénégalais connaissaient ce pays, ils seront nombreux pour y vivre.
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    Mme Fall

    En Septembre, 2012 (08:19 AM)
    j' ai une collège de travail musulmane ( divorcée avec deux enfants ) qui sort avec un homme chrétien (blanc ) juste pour son argent et sa situation ! vous pensez a quoi quant vous priiéz quant vous faites le ramadan ? lisez le coran et regardez toutes vos punitions !!
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    Luno123

    En Septembre, 2012 (08:32 AM)
    Vous êtes très marrants mes chers.

    Pourquoi aller jusqu'à Ladagascar? Au Sénégal, et surtout à Dakar, les prostitués ne sont plus seulement celles qui sont d'hors, à trainer le long des rues. Ce sont vos sœurs, cousines, nièces, tantes etc...qui ne travaillent pas (ou peu par rapport à leurs besoins) et qui ont des revenus dont personne ne se pose la question de leurs sources.

    Demandez aux gens qui gèrent les hôtels ou chambres d'hôtes. Comme le dit le vieil adage:" il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir".



    Ce pays est peuplé d'hypocrites.



    Sénégalement vôtre, ce pays est aussi le nôtre.
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    Auteur

    Askan Wi

    En Septembre, 2012 (09:04 AM)
    mais suis je le seul a remarque que ce site fait une propagande de la debauche il ne ce passe pas une semaine sans qu'il nous parle de sexe reveiller chers senegalais

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    Auteur

    Zzzzzzzzzzzz

    En Septembre, 2012 (09:17 AM)
    Je peux vous assurer que 80% des sénégalaises sont des prostituées! faire du mbarane ce n'est rien d'autre que de la prostitution que la société tolère! Le seul point positif c'est que la fille connait bien ses clients et ils sont réguliers.
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    Auteur

    Khady123

    En Septembre, 2012 (10:23 AM)
    je cannè une fille qui vis en italie, elle est logè et nouri par un chretien blanc mariè, sa mere est si fiere d'elle, le jour que j ai sue qu'elle faisè de la prostitution je nè plus voulu d'elle comme amie. sa mere qui vis elle aussi en suisse me traite de tou les noms , en disant que je suis jalouse de sa fille parck'elle as plain de fring de mark...lol j envie la puretè chez les persones!
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    Auteur

    Sarr

    En Septembre, 2012 (11:54 AM)
    man senegalis diakhalnama koi danoy touk si baregou de wakh libaro diamour dakar gi lefe nek nekol madagascar waaaaaaaaaaaaaay
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