Au Niger, les acteurs de la société civile arrêtés dimanche devraient passer ce mardi soir leur première nuit en prison. Ils ont été inculpés par le doyen des juges d'instruction qui les a reçus ce matin au tribunal après l'ouverture d'une information judiciaire par le procureur. Au total, 23 personnes ont été arrêtées dimanche dont des leaders de la société civile après une tentative de manifestation contre la loi de finances. Un rassemblement interdit par les autorités.
Les premiers inculpés sont des leaders de plusieurs organisations de la société civile. Tous sont poursuivis pour « organisation et participation à une manifestation interdite » et « complicité de destruction de biens publics et privés ». Ils ont tous été mis sous mandat de dépôt et les autorités ont fait le choix de les séparer. Ils dormiront ce mardi soir chacun dans une prison différente, à plusieurs dizaines de kilomètres de Niamey.
Ali Idrissa, le président du Rotab, est envoyé à Filingué. Nouhou Arzika, le président du mouvement pour la promotion de la citoyenneté, à Tillabéry. Moussa Tchangari, le secrétaire général d'Alternatives espace citoyen à Ouallam et maître Lirwana Abdourahamane, un avocat et activiste, à Daïkaina sur le fleuve Niger.
Les manifestants devant le juge
Les avocats contestent la procédure et envisagent de demander un changement de juge d'instruction, car ils disent ne plus avoir confiance dans l'actuel. Manifestement, le doyen des juges avait préparé les mandats de dépôt avant même d'écouter les prévenus. Ce qui veut dire, pour les avocats, qu'il avait déjà décidé qu'ils iraient en prison. Ils devraient donc demander dans l'après-midi son dessaisissement.
En attendant, les prévenus ont pris la route de leur prison respective alors que le juge continue ses auditions. Au total, 23 personnes ont été arrêtées dimanche, dont de nombreux manifestants qui ne sont pas encore fixés sur leur sort.
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