La commission électorale nigériane a commencé, lundi 30 mars dans l’après-midi, à communiquer, au compte-goutte, les premiers chiffres des élections présidentielle et législatives de samedi. La présidentielle, en particulier, s'annonçait serrée entre le sortant Goodluck Jonathan et son principal adversaire, Muhammadu Buhari. La Commission électorale indépendante (Inec) a commencé à égrener les premiers résultats. Buhari serait en tête dans au moins trois Etats.
C’est à partir de la mi-journée que la Commission électorale a commencé à donner des chiffres. Pour le moment, c’est encore insuffisant pour se donner une idée très claire sur un candidat ou bien un parti qui se distingue des autres. Chaque représentant de la Commission électorale de chaque Etat déclare publiquement les résultats engrangés pour les sénatoriales, les législatives et la présidentielle. Or jusqu’à présent, seuls huit des 36 Etats et la capitale, Abuja, ont donné leurs résultats.
Le candidat d'opposition Muhammadu Buhari, chef de file du parti All Progressive Congress (APC) serait en tête dans trois Etats du Nord (Kaduna, Kano et Borno), selon l'agence Reuters, devant son challenger et président sortant Goodluck Jonathan.
La séance a été suspendue en fin d’après-midi et devrait reprendre vers 20h, heure locale. Cela laisse du temps aux Commissions qui n’avaient pas fini de collecter leurs résultats d’arriver à Abuja pour les présenter publiquement. Le centre de conférence international a été hautement sécurisé par la police pour éviter tout débordement en cas de contestation.
Les observateurs satisfaits
Bien loin d’Abuja, en marge des négociations sur le programme nucléaire iranien à Lausanne, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a exprimé de vives inquiétudes quant à des indications d’une possible manipulation lors de ce scrutin.
A l'instar de l'Union africaine, la Commission électorale s'est dite satisfaite du scrutin, et repoussé les craintes « d'interférences politiques » formulées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. L'Union africaine a par ailleurs appelé à recourir « aux moyens légaux existants » au cas où il y aurait contestation des résultats.
De son côté, Chrys Fomunyoh, observateur du National democratic institut (NDI) au Nigeria, se dit satisfait du déroulement du scrutin et estime que les résultats devraient être publiés assez rapidement. « Je crois que c’est dans l’intérêt du Nigeria que les résultats soient connus assez rapidement pour ne pas créer une psychose ; pour ne pas laisser prospérer des rumeurs comme quoi un parti politique ou un autre soit en train de vouloir influencer les résultats qui seront annoncés par la Commission électorale », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le couvre-feu a été imposé dans l'Etat de Rivers (Sud) pour des raisons de sécurité, a annoncé le gouvernement.
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