Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a défendu samedi par la voie de son porte-parole son choix de l'ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad comme émissaire de l'ONU en Libye, une nomination qui a été bloquée par les États-Unis.
Sa candidature « reposait uniquement sur les qualités personnelles reconnues de M. Fayyad et sur sa compétence pour ce poste », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. « Les employés des Nations Unies servent à titre strictement personnel et ne représentent aucun gouvernement, ni aucun pays », a-t-il ajouté.
Blocage américain
L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, s’est opposée vendredi à la nomination de Salam Fayyad, déclarant dans un communiqué que les États-Unis n’étaient pas « en faveur du signal que cette nomination enverrait aux Nations Unies », où l’État de Palestine n’est pas reconnu comme un membre à part entière.
« Pendant trop longtemps, l’ONU a été injustement biaisée en faveur de l’Autorité palestinienne et au détriment de nos alliés en Israël », peut-on lire dans le communiqué.
L’ambassadeur israélien a applaudi la décision américaine, la décrivant comme « le début d’une nouvelle ère dans laquelle les États-Unis se tiennent fermement aux côtés d’Israël contre toute tentative de s’en prendre à l’État juif ».
Stéphane Dujarric a rappelé qu’aucun Israélien, ni Palestinien n’ont servi dans un poste de haut niveau aux Nations Unies et que « c’est une situation que le secrétaire général juge nécessaire de corriger » en fonction du mérite personnel et des compétences des candidats.
Les nominations des représentants spéciaux du secrétaire général de l’ONU doivent obtenir l’approbation unanime des 15 membres du Conseil de sécurité.
Guterres pris par surprise
La décision américaine de bloquer Salam Fayyad a pris le chef de l’ONU par surprise. « Sur la base des informations qu’il avait reçues, le secrétaire général avait le sentiment, qui s’est avéré faux, que cette proposition était acceptable pour les membres du Conseil de sécurité », a dit Stéphane Dujarric à l’AFP.
Salam Fayyad, 64 ans, a été Premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013 et ministre des Finances à deux reprises. Il devait remplacer l’Allemand Martin Kobler, émissaire de l’ONU en Libye depuis novembre 2015.
La Palestinienne Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, a condamné la décision américaine comme étant une « discrimination flagrante ».
Le président américain Donald Trump avait menacé les Nations Unies de mesures de rétorsions après l’adoption, en décembre, par le Conseil de sécurité d’une résolution condamnant les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens. « A partir de maintenant, les États-Unis agiront et ne feront pas que parler pour soutenir nos alliés », a ajouté Nikki Haley.
Soutien de la France
L’ambassadeur français François Delattre a apporté son soutien au choix de Salam Fayyad, « une personnalité de grande qualité, unanimement appréciée pour son expérience et son expertise », a t-il déclaré.
« La France renouvelle sa pleine confiance au Secrétaire général pour identifier la personnalité qui représentera les Nations unies sur le dossier libyen, sur lequel la communauté internationale doit être plus que jamais mobilisée », a-t-il ajouté.
Le Conseil de sécurité discutera du conflit israélo-palestinien mercredi, jour où Donald Trump doit recevoir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.
1 Commentaires
Anonyme
En Février, 2017 (00:53 AM)C'est d'ailleurs pourquoi certains juifs évoquent l'antisemisme du gouvernement de Trump qui s'est opposé contre le palestinien pro israélien durant le vote de l'ONU en plus de l'élimination du juif Abraham eliot comme second aux affaires étrangères.
pour la première fois le Hamas et USA s'accordent
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