Quatre fois la superficie d’un pays comme le Mali. C’est l’équivalent des terres arables vendues dans les pays du Sud et essentiellement en Afrique entre 2008 et 2009. En Mozambique, les terres concernées représentent plus de deux fois la superficie des Pays -Bas.
En l’espace d’une année, 45 millions d’hectares de terre dans le monde ont été vendus à des investisseurs étrangers, entre octobre 2008 et août 2009, ce qui représente environ quatre fois la superficie d’un pays comme le Malawi. L’ONG Oxfam qui publie ces chiffres tire la sonnette d’alarme en direction des dirigeants africains car plus de deux tiers des terres vendues sont situées en Afrique, «continent où l’insécurité alimentaire est plus importante ». Par rapport aux années précédentes, ce chiffre a été multiplié par dix. Cette année au Mozambique, l’on estime qu’environ 10,9 millions d’hectares ont été concernés par ce phénomène. Cela représente, relève Oxfam, plus de deux fois la superficie des Pays Bas (4,2 millions d’hectares) ou de la Suisse (4,1 millions d’hectares). «Par accaparement des terres nous entendons, l’acquisition à grande échelle par des investisseurs privés (compagnies ou pays) de terres, avec un impact négatif sur le bien-être et la sécurité alimentaire des populations locales » a affirmé Lamine Ndiaye porte-parole d’Oxfam à la réunion de l’Union Africaine au Malawi. « Alors que les directives de l’Union Africaine dans ce sens sont un pas dans la bonne direction, Oxfam reste inquiet par le fait que l’accaparement des terres ne soit pas adéquatement pris en compte de manière urgente au niveau national, régional et global. »« Les petits agriculteurs qui verraient des opportunités dans ces nouveaux investissements agricoles constatent que ces investissements sont très peu régulés et mal exécutés » selon Mariam Sow de Enda-Pronat, un partenaire d’Oxfam.
L’agence appelle les gouvernements africains à protéger leurs populations contre de mauvais contrats. Pour ces gouvernements, «reconnaître et renforcer toutes formes de droits de la terre, dans le but de s’assurer l’accès des communautés aux ressources naturelles dont leur bien être dépend, doit être une priorité ». A noter qu’un document 2009 de l’Union Africaine intitulé «Cadre et Lignes directives de la politique foncière en Afrique » sera lancé à partir d’aujourd’hui à Lilongwe au Malawi. Permettra-t-il d’encadrer enfin les investissements privés agricoles en Afrique ?
2 Commentaires
Pd_a_letranger
En Octobre, 2010 (04:54 AM)Jbus
En Octobre, 2010 (14:08 PM)Participer à la Discussion