Le gouvernement de transition du Burkina Faso, issu d'un coup d'Etat, a adopté un "plan d'actions" pour la "stabilisation" du pays confronté à la violence jihadiste jusqu'à l'organisation d'élections devant permettre le retour à l'ordre constitutionnel, prévu en juillet 2024.
Intitulé Plan d'actions pour la stabilisation et le développement (PA-SD), ce document de 188 pages consulté jeudi par l'AFP développe quatre axes: la lutte contre "le terrorisme", la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’État et la réconciliation nationale.
Ce plan détaillé se fixe comme objectif principal la libération des zones occupées par les groupes jihadistes armés - environ 40% du territoire - et la création des conditions sécuritaires nécessaires au retour de l’État et des populations dans ces zones.
Il s’agira de procéder à la "réinstallation des services de l'État dans les localités libérées de l'emprise des groupes armés terroristes, notamment les services de sécurité, les sièges de circonscriptions administratives et des collectivités territoriales", hauts-commissariats, préfectures, mairies, selon le PA-SD.
Le gouvernement espère ainsi "porter le taux de maillage du territoire en services de sécurité opérationnels de 69% en 2020 à 77% en 2025" et ainsi "faire baisser l’indice global d’insécurité".
La proportion des collectivités territoriales dont les services publics essentiels sont encore fonctionnels devra être porté de 40% en 2020 à au moins 50% en 2025.
Pour y parvenir, le gouvernement entend procéder à "l'assèchement des sources d'approvisionnement des groupes armés terroristes en ressources de tout genre avec un suivi renforcé des circuits informels de commercialisation des motos, des produits pétroliers et réseaux de transfert informel d'argent".
Des actions de sensibilisation et de formation des jeunes au civisme et à la culture de la paix, ainsi que l’amélioration de la participation citoyenne "dans la lutte contre le terrorisme", sont également prévues.
Pour "assurer une réponse urgente" et efficace à la crise humanitaire provoquée par l’insécurité, le plan prévoit en outre de porter en 2025 à 50% la proportion des personnes déplacées retournant volontairement dans leurs régions d'origine confrontées à la violence jihadiste qu'elles ont dû fuir.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d'un coup d'Etat militaire le 30 septembre 2022 - le deuxième en huit mois - s'est donné pour objectif "la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes".
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