Conduit à l'hôtel du Golf d'Abidjan, quartier général de son rival Alassane Ouattara, après son arrestation lundi, l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a depuis été emmené hors de la ville, "dans un autre lieu en Côte d'Ivoire où il est en sécurité", a annoncé un porte-parole des Nations unies, Farhan Haq, à New York, mardi 12 avril.
La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) "continue d'assurer sa protection", a précisé Farhan Haq qui n'a pas voulu dire où M. Gbagbo avait été conduit. Les forces de l'Onuci ont "contribué à le transporter". Selon des responsables de l'Onu, il devait être transféré dans le nord du pays, bastion d'Alassane Ouattara.
Au lendemain de son arrestation, la tension restait forte dans les rues d'Abidjan après dix jours de combats, mardi 12 avril.
Si le sud de la ville était davantage sécurisé grâce notamment à la présence de l'ONU et de la force française Licorne, la partie nord de la ville, particulièrement les quartiers pro-Gbagbo, était, mardi, en proie aux pillages : dans le quartier de Cocody-Deux Plateaux, les maisons autour de l'élégante rue des Jardins ont été attaquées dans la nuit, ont indiqué des témoins. "A une heure du matin (heure locale et GMT, 3 heures à Paris ), des individus armés sont arrivés à bord de plusieurs 4 x 4 , ont défoncé le portail d'entrée d'une maison, sont entrés et sont ressortis quelques instants après avec la télé, les appareils électro-ménagers, et même le véhicule 4 x 4 qui était garé", a raconté un résident.
FORTES DÉTONATIONS
Après des jours de combats, et alors que les armes n'ont jamais été aussi nombreuses dans les rues de la capitale économique, le Plateau, qui abrite le palais présidentiel, demeure un quartier dangereux.
Des tirs d'armes lourdes ont retenti mardi en fin de matinée dans ce quartier ainsi qu'à Cocody, deux bastions de l'ex-président ivoirien, ont indiqué plusieurs témoins. "Pas question de sortir pour le moment", a glissé un résident du Plateau, quartier administratif, désert depuis une dizaine de jours de combat. "Ce matin, on a vu un cortège de voitures avec beaucoup de 4x4 : les gars de Cherif Ousmane [chef militaire des forces du président Alassane Ouattara] nous ont dit qu'ils allaient déloger les snipers postés sur toutes les tours du Plateau. Quelques temps après leur passage, les fortes détonations ont commencé", a rapporté une jeune femme.
"RÉCONCILIATION", "RETOUR À L'ORDRE ET AU CALME"
A Cocody, quartier de la résidence officielle où M. Gbagbo a été arrêté lundi, "après des tirs sporadiques d'armes légères dans la matinée, on a entendu pendant plusieurs minutes des tirs de roquette et de mitrailleuse lourde", a déclaré un habitant. "Un hélicoptère d'observation de l'ONU a survolé le secteur", a-t-il ajouté. On entendait aussi des coups de feu dans certains quartiers, de Cocody-Riviera à Yopougon, fief des partisans de M. Gbagbo. "Des miliciens (pro-Gbagbo) tirent en l'air parce qu'ils ont appris que les rebelles [FRCI] venaient vers eux", a déclaré un résident. Dans le secteur Niangon, "on a appris que les rebelles viennent faire leur ratissage, donc des gens ont commencé à fuir", selon un autre.
Mardi, d'anciens chefs militaires qui se sont battus aux côtés de l'ex-président Laurent Gbagbo ont cependant prêté allégeance au président Alassane Ouattara, selon des images de la Télévision de Côte d'Ivoire (TCI, proche de Ouattara). Il s'agit du général Philippe Mangou, chef d'état-major de l'armée restée fidèle à Laurent Gbagbo, ainsi que de "tous les généraux des forces terrestres, navales et aériennes", précise la TCI.
Mais cette situation de tension laisse présager de la difficulté du retour de cette nation divisée à la paix et à la sécurité. "Réconciliation", "retour à l'ordre et au calme", "espérance", les premiers mots d'Alassane Ouattara, lundi soir, après l'arrestation du président sortant qui refusait depuis quatre mois de quitter le pouvoir, ont exprimé sa volonté "de tourner une page".
En écho, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a estimé que la Côte d'Ivoire disposait désormais d'une "occasion historique" et devait promouvoir la réconciliation nationale, établir un gouvernement d'unité nationale et rétablir l'autorité de l'Etat.
11 Commentaires
Undefined
En Avril, 2011 (18:01 PM)Black Dick
En Avril, 2011 (18:03 PM)Palamala
En Avril, 2011 (18:07 PM)A380
En Avril, 2011 (18:11 PM)Undefined
En Avril, 2011 (18:31 PM)Listo
En Avril, 2011 (18:51 PM)A la place de Alassane Ouattara, je les mettrai tous à la retraite d'office et la Cote d'Ivoire batit une vraie armée républicaine!
Au fait, ou est l'ancien général Mathias Doué qui était en place vers les années 2000-02, on lui pretait beaucoup de qualités, n'est il pas atteint par la limite d'age?
Aida
En Avril, 2011 (19:08 PM)Tèèy Lèèn
En Avril, 2011 (19:26 PM)Dieme
En Avril, 2011 (20:14 PM)Senegalais Du Nord
En Avril, 2011 (21:44 PM)GBAGBO MORT OUATTARA ALLAIT ETRE FOUTU
Mamam
En Avril, 2011 (21:47 PM)tkt les senegalais aiment les blancs plus que leurs propres fréres africains, preuve a l'appui ils marient beaucoup de filles blanches; ils vont méme pas broncher car ils sont complexés
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