Au moins vingt personnes ont été tuées dans des attaques menées les 29 et 30 octobre par Boko Haram au Nigeria et au Cameroun, deux pays frontaliers du lac Tchad où les actions armées du groupe jihadiste sont fréquentes.
Dans l’extrême-nord du Cameroun, la région la plus démunie du Cameroun, onze civils ont été égorgés dans la nuit du 29 au 30 octobre à Gouderi, un village de l’arrondissement de Kolofata, dans une attaque attribuée aux jihadistes nigérians de Boko Haram.
Il s’agit d’un acte de représailles. Les jihadistes ont agi après l’arrestation dans cette localité de certains de leurs camarades. Depuis 2014, date à laquelle le Cameroun est entré en guerre contre Boko Haram, ce groupe a tué 2 000 civils et militaires et enlevé un millier de personnes dans la région.
Du côté nigérian de la frontière, un attentat-suicide contre une mosquée a fait cinq morts le 30 octobre. L’explosion a eu lieu à l’aube à 15 kilomètres au nord de Maiduguri, capitale de l’État du Borno.
Un kamikaze déguisé en fidèle est rentré dans la mosquée à l’heure de la prière du matin. Il a déclenché sa ceinture explosive, tuant 5 personnes et en blessant de nombreuses autres. La faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau n’a pas l’habitude de revendiquer ses attaques mais le procédé utilisé est la marque du groupe.
Les mosquées sont devenues des cibles privilégiées pour les insurgés extrémistes de Shekau, qui considère que tout civil qui n’a pas rejoint Boko Haram est un ennemi et soutient le gouvernement d’Abuja.
Grave crise humanitaire
Le jour même, quatre personnes dont une femme et ses deux enfants, ont été tuées lorsque le véhicule qui les transportait a sauté sur une mine près de la ville nigériane de Banki, à la frontière avec le Cameroun.
La veille, un milicien posté à un check-point dans le quartier de Muna, à Maiduguri, dans le nord du Nigeria, avait été tué et un autre blessé par deux femmes qui s’étaient faites exploser en fin d’après-midi. La semaine dernière, un triple attentat-suicide avait fait 14 morts à la sortie du camp de déplacés de Muna, toujours au Nigeria.
Depuis son apparition il y a huit ans, Boko Haram, qui lance des attaques et commet des attentats-suicides dans les pays frontaliers du lac Tchad a provoqué la mort d’au moins 20 000 personnes. Épicentre de l’insurrection jihadiste de Boko Haram, le nord-est du Nigeria est touché par une grave crise humanitaire après des années de conflit, qui a fait 2,6 millions de déplacés.
Combats entre armée nigériane et insurgés, embuscades et attentats-suicides restent quotidiens dans cette région désertique du lac Tchad aux confins du Cameroun, du Tchad et du Niger.
3 Commentaires
Anonyme
En Novembre, 2017 (20:46 PM)Toute la CEDEAO + MAROC a les moyens de nous défendre . L'Afrique de l'Ouest est notre pays, personne ne nous défendra à notre place.
Anonyme
En Novembre, 2017 (23:11 PM)Anonyme
En Novembre, 2017 (10:24 AM)Participer à la Discussion