Les pays européens mèneront à partir de lundi une vaste opération de contrôle de l'immigration clandestine, ressort-il d'un document confidentiel publié par le site statewatch.org.
L'opération "Mos Maiorum" (du nom d'une locution latine faisant référence aux moeurs vertueuses des anciens) sera menée du 13 au 26 octobre dans tous les pays de l'espace Schengen et associés. Elle vise à "affaiblir les capacités des groupes criminels organisés à faciliter l'immigration illégale dans l'UE". Elle doit aussi permettre de collecter des informations afin de mieux comprendre les routes de l'immigration clandestine à travers l'Europe.
Partage d'informations
Selon le document divulgué, les Etats devront collecter et se partager une série d'informations, notamment la date, le lieu d'arrestation, le moyen de transport et l'identité des clandestins. Les résultats de l'opération, qui est planifiée depuis plusieurs mois, seront communiqués en décembre.
Coordination
L'opération est coordonnée par la présidence italienne de l'Union européenne, en coopération avec l'agence européenne des frontières extérieures, Frontex. Contactées par Belga, ni la présidence ni Frontex n'ont souhaité donner davantage d'informations sur l'opération, pas plus que la Commission européenne.
Belgique
Côté belge, la police fédérale confirme qu'elle participera à l'opération, notamment sur les autoroutes et dans les trains. Mais vu que la police "organise déjà beaucoup de contrôles" tout au long de l'année, cette participation ne demandera pas d'effort supplémentaire, indique une porte-parole.
Immigration clandestine
Mos Maiorum s'inscrit dans le cadre d'un durcissement de la lutte européenne contre l'immigration clandestine. Jeudi, à Luxembourg, les ministres de l'Intérieur des 28 ont lancé une opération maritime baptisée Triton, qui patrouillera le long des côtes européennes de la Méditerranée. Elle remplacera de facto la mission italienne Mare Nostrum, dont les bateaux voguaient dans les eaux internationales pour venir en aide aux migrants en détresse. Cette mission, mise en place après la mort de 366 migrants dans le naufrage de leur embarcation au large de l'île de Lampedusa, sera interrompue.
Triton
Triton, quant à elle, restera dans les eaux territoriales italiennes. Les migrants secourus en mer seront débarqués dans les ports italiens, et les autorités italiennes seront chargées de les enregistrer et de traiter les demandes d'asile. "Nous demandons que chaque réfugié qui arrive en Europe soit fiché et que l'on prenne ses empreintes digitales, conformément aux règles en vigueur", a insisté le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
Engagement
Le gouvernement italien s'est engagé en ce sens. "Nous avons demandé la solidarité de nos partenaires et nous allons collaborer pour l'enregistrement des migrants", a assuré le ministre Angelino Alfano. "Mais les migrants refusent souvent d'être enregistrés", a-t-il soutenu.
Dénonciation
L'évolution de la politique européenne ont été dénoncées par plusieurs organisation non-gouvernementales. "Si l'Europe veut réellement empêcher des tragédies à l'avenir, elle doit donner à Triton le mandat et les ressources pour sauver des embarcations dans toutes la Méditerranée", a prévenu Amnesty International.
"Rafle"
Plusieurs groupes de soutien aux sans-papiers ont aussi dénoncé les contrôles attendus en octobre, qualifiés de "rafle". Ils appellent les clandestins à éviter les gares, autoroutes et frontières.
4 Commentaires
Californialove
En Octobre, 2014 (13:47 PM)sinon vous risquerez d'etre embetes.
Ndrane
En Octobre, 2014 (14:55 PM)Gueum Sa Boop
En Octobre, 2014 (16:33 PM)Janus
En Octobre, 2014 (12:26 PM)Participer à la Discussion