La volonté de faciliter l’accès au foncier à usage agricole aux investisseurs réaffirmée par le Président de la République en à Saint-Louis en février 2014 et plus récemment durant la réunion du Groupe consultatif sur le Plan Sénégal émergent (Pse) tenue à Paris en mars 2014, a créé de part et d’autres des réactions mitigées.
Cela résulte en partie des actes posés par Macky Sall qui a nommé un nouveau président à la tête de la Commission nationale de réforme foncière (Cnrf) pour relancer le processus de réforme et qui veut attirer les investissements privés pour développer l’agriculture. Ce, entre autres, pour «maîtriser les eaux de surface et des eaux souterraines ; développer les capacités de production et de stockage à travers la multiplication des fermes pilotes, dont le nombre sera porté à 150, et la réalisation de silos et entrepôts ; réaliser des infrastructures pour l’accès aux marchés ; atteindre l’autosuffisance en riz en 2017 en réalisant 60% de la production en zone irriguée et 40% en pluviale.
Face à ces perspectives qui, selon des acteurs concernés par cette réforme, «annoncent une pression accrue sur les terres arables», le Congad et ses partenaires ont estimé qu’«une participation efficiente des organisations de la société civile à la réforme foncière est nécessaire pour veiller au respect des droits fonciers des petits producteurs, y compris des femmes et des jeunes».
Pour cela, ledit conseil a organisé avec l’appui de Oxfam des fora régionaux d’information sur la gouvernance du foncier agricole et l’exercice des droits des femmes et des jeunes pour l’accès à la terre dans le cadre de la réforme foncière au Sénégal. Des fora qui, selon le Congad, visaient à renforcer le niveau d’information et de participation des acteurs régionaux, élus locaux et journalistes, au dialogue sur les enjeux et défis de la gouvernance foncière ; recueillir les perceptions et positions des acteurs régionaux sur la réforme foncière en vue de la formulation d’une contribution pertinente et d’une participation efficiente de la société civile au processus.
En dehors des Organisations de la Société civile (Osc) qui interviennent principalement dans l’espace rural, les fora ont, selon ses initiateurs permis d’enregistrer la participation d’élus locaux, de délégués d’organisations de producteurs, de chefs de village, de jeunes et des femmes mandatés par des associations. «Ces acteurs ont notamment souligné la nécessité d’une mise en cohérence des dispositions législatives, des enjeux du développement rural et des pratiques locales de bonne gouvernance foncière qui méritent d’être prises en compte dans le cadre de la réforme foncière. Mais, ils ont aussi analysé et confronté le cadre juridique à leurs pratiques et préoccupations, avant de souligner les insuffisances et manquements des lois et règlements régissant le foncier. Les propositions formulées durant les fora fonciers ont été synthétisées et consolidées dans le document soumis à l’appréciation de cet atelier organisé ce mardi. Un atelier «de partage, d’affinement et de validation en vue de l’adoption d’un produit consensuel» qui a réuni 50 acteurs intervenant dans la gouvernance du foncier, comme entre autres, ceux des Ong, associations de femmes, organisations de jeunes, producteurs ruraux.
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