Darou Mbapp, Accéder à ce village perdu dans les confins de Madina Sabakh n’est pas facile.
Il faut emprunter un chemin de campagne raviné par endroits et qui serpente à travers les champs de mil et d’arachide en jachère.
Darou Mbapp, rattaché à la commune de Ngayenne Sabakh, ne souffre pas que d’enclavement, elle manque presque de tout. Surtout d’une infrastructure de santé pour assurer une bonne prise en charge médicale des populations.
Des populations laissées longtemps à leur sort et qui avaient fini de se considérer comme des Gambiens. Car, ce pays voisin n’est qu’à 500 mètres de là. Et elles s’y rendaient, parfois, afin de bénéficier de certains services sociaux de base.
Fixer les populations de Darou Mbapp et de tous les autres villages alentours sur le territoire sénégalais en leur donnant les moyens de se soigner dans une structure digne de ce nom, c’est ce qui justifie, ici, l’intervention du PUMA.
A la sortie du village, un poste de santé trône majestueusement sur une superficie de 250 m2.
Il est composé d’un dispensaire, d’une maternité, d’un logement pour l’infirmier-chef de poste et d’un logement pour la sage-femme, d’un mur de clôture, d’un point d’eau.
Tout l’équipement est assuré par le PUMA qui a mis à la disposition de l’établissement une ambulance médicalisée.
De quoi ressusciter chez Aladji Lô et chez les 3402 habitants de Darou Mbapp et des cinq villages qui l’environnent, leur sentiment d’appartenance au Sénégal. « Quand on a posé la première pierre et que le chantier a réellement démarré, je me suis senti fier d’être Sénégalais.
Aujourd’hui, plus besoin d’aller en Gambie ou à 7 km d’ici pour bénéficier de soins de santé. L’Etat, à travers le PUMA est venu vers nous, nous en sommes contents car c’est cela que nous attendons des pouvoirs publics », soutient ce quinquagénaire.
Sorties massivement pour accueillir la délégation du PUMA, les populations se sont confondues en remerciements et en prières pour les autorités.
Car, disent-elles en chœur, pour la première fois dans l’histoire de ce coin reculé du Sénégal on voit une infrastructure d’une telle envergure.
Et avec ce poste de santé, c’est une vieille doléance qui vient d’être satisfaite, ajoutent-elles. Les propos du maire de Ngayenne Sabakh campent bien la situation d’avant et l’urgence qu’il y avait à y remédier.
« Les populations se tournaient naturellement vers la Gambie pour bénéficier de soins de santé.
D’ailleurs, certains se considéraient comme des Gambiens. Ils y amenaient leurs enfants pour se soigner et leur trouvaient des documents gambiens pour faciliter leur prise en charge sanitaire.
Donc en mettant à leur disposition ce poste de santé, au-delà de gommer les inégalités entre les villes et les zones rurales, le PUMA fait en sorte que ces populations se sentent Sénégalais.
Comment pouvez comprendre que même pour prendre un paracétamol, ces populations sénégalaises devaient aller en Gambie ? C’est inadmissible et c’est heureux que les autorités aient compris l’urgence de trouver une solution », martèle Ngoumba Gaye.
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