Terme scientifique non enseigné et souvent galvaudé à cause de ses nombreuses déclinaisons, le concept d’émergence est devenu un nouveau paradigme en politique grâce à la diversité des stratégies et des mécanismes qu’il offre aux gouvernants pour atteindre leurs objectifs.
Cette notion d’émergence est utilisée par les uns et les autres dans des contextes souvent différents. Cependant, sa représentation repose sur la constatation que dans un ensemble formé de parties différentes, le tout est davantage que la somme des parties. Dans mon domaine qui est la biologie, le comportement qu’adopte un organisme vivant par exemple, ne peut être déduit de ce que sont ses organes, même additionnés.
Cette explication paraît banale. Néanmoins, je veux signaler à travers cette contribution toute la subtilité, la perspicacité, voire le réalisme politique du Président Maky Sall qui, Chef de Gouvernement, avait déjà saisi la portée philosophique du concept d’émergence bien plus grande qu’on ne l’imagine a priori.
Il ne me semble pas nécessaire, pour étayer mon propos, d’épiloguer sur le concept dont les contours demeurent encore flous . J’essaie de mener ici une réflexion critique et peut être constructive sur les leviers susceptibles de rendre effective l’aspiration à l’émergence. Aussi, je tenterai de montrer quels sont-ils ces ingrédients de base de la recette de l’émergence que Maky Sall commence à utiliser pour faire du Sénégal un pays émergent en réalisant l’ensemble des transformations économiques, sociales, politiques, culturelles et éducationnelles que les sénégalais attendent de son mandat?
L’émergentisme de Maky Sall se manifeste d’abord par son opposition à cette vision réductrice de la gestion clanique du pouvoir. Il est conscient que la construction d’un Sénégal émergent intéresse et engage chaque citoyen. Il matérialise sa perception du « Le tout vaut plus que la somme des parties » avec son programme Yoonu Yookute ou la voie de l’émergence et avec Benno Bokk Yakar où il exhorte à la concertation, à l’union des forces et des coeurs pour gouverner le pays. Il faut noter par ailleurs que les luttes sociales et les conflits politiques s’opposent à la visée d’émergence.
Dans son approche économique du concept d’émergence, le Président Maky Sall est entrain de dérouler une politique de rupture d’une part, en réaffirmant la souveraineté du Sénégal sur le contrôle de nos ressources naturelles avec par exemple la résiliation des contrats miniers douteux dans le cas de l’exploitation de l’or de Sabodola et d’autre part, en renforçant nos liens de coopération avec tous les pays amis mais aussi en réduisant petit à petit notre dépendance vis à vis de l’aide.
Pour aller vers l’émergence, il faut également une rupture dans la manière de penser et d’agir des citoyens. C’est un processus qui implique une perpétuelle remise en cause de sa propre condition humaine. Il fait appel à des comportements dits émergents que chaque sénégalais se doit d’incarner.
Pour ma part, avoir une posture émergente, c’est assurer une gestion saine des deniers publics, c’est éteindre la lampe et le climatiseur de son bureau après le travail, c’est nettoyer sa devanture, c’est ne pas jeter le papier, le sachet et le verre en plastic dans la rue, c’est respecter le code de la route, c’est le rendement avant la revendication, c’est aider l’autre en difficulté, c’est rompre avec l’impunité et le clientélisme, c’est cultiver les valeurs essentielles qui fondent la nation.
Pour relever ce défi de l’émergence, Maky Sall doit s’appuyer sur des institutions fortes et bien dirigées, en respectant la formule « l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut », quitte à reconduire les compétences de l’autre camp. Il lui faut aussi mettre en place des mécanismes de la bonne gouvernance en veillant particulièrement à l’intégrité des hommes et des femmes qui vont diriger les administrations et les entreprises publiques.
Certains pensent qu’il ne peut pas y avoir d’émergence sans une politique d’Etat qui ne trouve de solution à la demande sociale. Maky Sall le sait bien et c’est la raison pour laquelle il a choisi de privilégier l’amélioration des conditions de vie des sénégalais à la place d’institutions impopulaires comme le Sénat et la Vice-Présidence.
Enfin, Maky Sall est convaincu que la route qui mène le Sénégal vers l’émergence est très longue et comporte plusieurs étapes successives. Senghor en a amorcé la phase culturelle avec le premier Fesman, Abdou Diouf, celle démocratique avec le pluralisme politique et avec Abdoulaye Wade, le volet infrastructure est entamé avec le NEPAD.
Avec Maky Sall, on peut espérer la réalisation de l’étape socio-économique. Seulement, nos compatriotes doivent de s’armer de patience et de détermination et l’aider d’abord à sortir le Sénégal de la pauvreté en utilisant cette panacée de l’émergence. Pour cela, Il a besoin de tous les bras pour hisser notre pirogue vers la berge si nous ne voulons pas d’un lumpen-développement à la place d’une véritable émergence.
8 Commentaires
Diam
En Octobre, 2012 (06:59 AM)La biologie humaine est très complexe et ne peut être réduite à une conception politicienne des choses.
Yunus
En Octobre, 2012 (13:22 PM)je m'en servirai comme support à débat avec de jeunes cadres et personnes en difficultés.
j'ai envie d'ajouter c'est grâce à des intervenants comme vous que je consulte senweb.
Sengal 2012
En Octobre, 2012 (17:11 PM)Omar
En Octobre, 2012 (00:24 AM)Deet Waay
En Octobre, 2012 (03:05 AM)Samsam
En Octobre, 2012 (23:48 PM)Arreter
Aller travailler et soyez pratique. Il faut qu'on arrete ces discours plagiat.
Si vous voulez virez et allez chez Macky, vas-tu mais arretez ce jeux. On en a assez des discours, seminaires.
Fall Thiandela
En Octobre, 2012 (19:26 PM)Ladada
En Octobre, 2012 (18:38 PM)Participer à la Discussion