1 sur 4. C’est la proportion d’ordinateurs d’occasion effectivement en état de marche qui parviendrait en Afrique.(1) Sur les millions de machines envoyées sur le continent chaque année ( entre 20 et 50 millions de tonnes de déchets électroniques en tous genres sont produits chaque année selon l’organisation écologique Greenpeace), cela fait beaucoup de déchets qui s’empilent dans des pays où rien n’est prévu pour les recycler.
Pourtant illégale, l’exportation de déchets électroniques vers les pays en voie de développement est donc toujours une réalité comme en témoigne une récente étude de Greenpeace réalisée au Ghana. Le Ghana et le Nigéria sont les deux pays les plus souvent cités pour ces décharges où des enfants font brûler à ciel ouvert et sans aucune protection des montagnes de matériel informatique usagé pour en retirer ce qui peut être revendu et particulièrement le cuivre. Cette activité, dangereuse pour la santé des populations et dommageable à long terme pour l’environnement, ne serait-elle pratiquée qu’en Afrique anglophone ? Quand nous avons demandé aux membres de l’Atelier des médias quel nouveau sujet d’enquête participative les intéresserait, c’est en tous cas celui-là qui est revenu le plus souvent dans leurs propositions. A propos de ces" ordinateurs d’occasion qui inondent le continent africain" Basile, de Dakar, se demande « s’ils participent à la lutte contre la fracture numérique ? Est-ce qu’il y a danger de pollution ? Qu’est-ce que l’Afrique y gagne ? » François, du Burkina Faso, est, pour sa part, plus affirmatif : ce sont « des flots de déchets informatiques qui se déplacent de plus en plus vers la Chine et certains pays africains (Nigeria, Ghana) - où il n'existe pas de législation, de contrôle, ni-même d'industries capables de récupérer les éléments toxiques de ces objets de manière sécurisée.» Qu’en est-il en Afrique francophone ? Serait-elle épargnée par ce trafic de matières dangereuses parfois maquillé en don d'ordinateurs de seconde main en état de marche ? Selon le Centre de recherche pour le développement international (la coopération canadienne) qui a lancé une étude en 2008 sur la question, « peu de connaissances sont encore disponibles sur l’ampleur du problème dans la sous région ouest africaine ». C’est pourquoi nous lançons une nouvelle enquête participative sur ce sujet. Sans oublier le besoin de plus en plus pressant des populations africaines pour des ordinateurs à des prix abordables, voire gratuits, mais sans oublier non plus que ces ordinateurs donnés n’ont de valeur que s’ils fonctionnent. La parole est à vous.
(1) Chiffres recueillis au Ghana et au Nigeria par l'organisation danoise DanWatch dédiée à la lutte contre le trafic de déchets électroniques
0 Commentaires
Participer à la Discussion