Derrière sa chevelure se cache un immense talent. Passionnée par le dessin depuis son enfance, la plupart de ses œuvres sont faites par des portraits à crayon et en acrylique. Artiste autodidacte, Caroline Guèye n'a jamais fréquenté une école d'art. Astrophysicienne de formation, elle baigne dans un environnement artistique mitigé. Influencée par son grand-père, le célèbre peintre africain Paul Ahy, avec qui elle a fait ses premiers pas dans le monde de l’art, aujourd’hui, Caroline Guèye fusionne ses deux passions en inscrivant la physique au cœur de son processus créatif. Elle est la seule femme sélectionnée pour représenter le Sénégal, dans le cadre de la 14e édition de la Biennale de Dakar, grâce à ses œuvres originales exposées dans les plus grands musées internationaux.
Dans un entretien accordé à Seneweb, l'artiste revient sur sa carrière et sur son œuvre ‘’Quantum Tunneling’’, considérée comme l'une des plus attractions du Dak'Art 2022.
Vous êtes artiste-peintre-astrophysicienne de formation. Qui est réellement Caroline Guèye ?,
Merci beaucoup, Seneweb, de me donner l'opportunité de m'exprimer. Je m'appelle Caroline Guèye. Je suis artiste-peintre, née au Sénégal. Je suis diplômée en astrophysique, raison pour laquelle j'allie physique et création dans mes installations. Mais je rappelle que je suis sénégalaise, bien vrai que ma mère est franco-togolaise. J'ai passé un bon moment en Chine et dans le reste du monde.
Comme en 2018, vous avez exposé "Performance participative". Cette année, vous êtes de nouveau sélectionnée pour une nouvelle œuvre. Laquelle ?
L'œuvre que j'ai exposée cette année est d'une importance capitale ; elle s'appelle ‘’Quantum Tunneling’’. Il nous a fallu un mois pour l'installation, comme c'est une œuvre d'art qui parle beaucoup de choses et comme j'ai été sélectionnée pour la Biennale en tant qu'artiste, il est de mon devoir d'être à la hauteur. J'ai bossé comme une folle pour mettre cette création. Il arrivait des moments où je dormais par terre pour pouvoir réussir et atteindre mon objectif.
Vous êtes astrophysicienne de formation. Pourquoi avoir décidé de laisser la science pour se consacrer à l'art ?
J'ai toujours fait de l'art, depuis toute petite. Ce n'est pas quelque chose de nouveau chez moi et en physique. J'en ai fait pour la première fois en classe de 4e. J'ai commencé à faire de petits dessins dans ma chambre, depuis que je suis toute jeune. Mais aujourd'hui, on est artiste en temps plein et la physique s'est imposée dans mon travail. Ce n'est pas quelque chose de forcé, mais qui est en moi. Je suis la petite-fille d'un artiste-peintre togolais, Paul Ahy. C'est lui qui m'a influencé à devenir l'artiste que je suis aujourd'hui. Mon grand-père m’a dit de faire de l’astrophysique, mais de ne jamais lâcher mon crayon.
Il y a 59 artistes dans l'exposition internationale et vous êtes la seule femme parmi ces exposants ! Quelle est votre impression ?
Franchement, je suis honorée d'être la seule femme dans l'exposition internationale pour représenter mon pays le Sénégal non seulement, mais je représente aussi toutes les autres femmes. Ce qui m'a fait plaisir le plus, c'est de faire mon œuvre primée dans cette Biennale.
En parlant de récompense, rappelez-nous la nature de votre prix que vous avez reçu à l'ouverture officielle de la Biennale !
Ce prix est celui de la Meilleure artiste d'Afrique de l'Ouest que la CEDEAO m'a remis. Ça me fait encore plaisir de voir ce prix décerné au Sénégal, parce que moi, je n'ai que mon pays et je m’en glorifie. Alors, ce prix n'est pas venu n'importe où, c'est énormément de travail et je suis très contente d'être la lauréate.
Quels sont vos projets ?
Maintenant, j'ai laissé de parler de mes projets. De toute façon, j'ai beaucoup de travail à faire, même après la Biennale. En tout cas, je remercie encore Seneweb d'être passé. L'exposition est ouverte jusqu'à la fin de la Biennale.
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