« Les monnaies uniques ne marchent que si vous avez un gouvernement fédéral ». Le point de vue est défendue par l'économiste Ndongo Samba Sylla qui analyse l'avènement de la nouvelle monnaie eco en remplacement du franc Cfa, annoncé par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron.
« Il faut aussi que nous puissions apprendre de l'expérience de la zone euro », campe d'emblée l'invité de Soir d’info sur Tfm. « Il faut que les pays aient des monnaies nationales et qu’il y ait des mécanismes complémentaires de coopération monétaire, dit-il, à savoir, mettre en place un fonds monétaire africain, un système de paiement de règlement continental et des politiques d'autosuffisance alimentaire et énergétique, pour économiser sur nos réserves de change et pouvoir financer notre industrialisation ».
Sur la mise en place de l'éco, « On n’a pas associé les peuples, ils se sont fait avoir par Ouattara et Macron qui, dit-il, ont compris que ce projet éco ne va pas loin parce que sa méthodologie le plombe ».
Or, « Si les Africains veulent s’intégrer d’un point de vue économique, ils doivent être prêts à s'intégrer sur le plan politique ». Le cas contraire, l’intégration monétaire n’ira pas aller loin, prédit l'économiste convoquant l’historien Cheikh Anta Diop.
Ndongo Samba Sylla de préciser que du fait de l'échec de la zone euro, « la Grève qui doit attendre 2034 pour atteindre son niveau de 2008. Le Sénégal qui était dans une monnaie unique, le Cfa en 2016, avait le niveau même niveau de revenus réels par habitant en 1960. La Côte d’ivoire en 2016 avait le niveau de revenus par habitant inférieur d'un tiers par rapport à son meilleur niveau de 1968. C'est comme ça que fonctionnent les monnaies uniques », explique-t-il.
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