Depuis avril 2013, Moïse Sarr dirige le Service de Gestion des étudiants Sénégalais à l’étranger (Sgee) basé à Paris. L’ancien chef de la Division « Formation » de l’Assemblée Nationale et ex-chargé de missions recherche, innovation et éco-activités à la Direction du développement économique et de la recherche du Conseil général de l’Essonne (Département français) a profité de son expérience pour révolutionner le Sgee. Il a, en effet, mis en œuvre, « sur instruction du président Macky Sall », une nouvelle politique de bourses. Il a signé de nombreuses conventions avec des écoles et universités internationales et amélioré de façon considérable la qualité des services offerts aux étudiants.
La commission d’attribution des bourses d’excellence démarre ses travaux demain mardi. Pouvez-vous nous indiquer les objectifs et le rôle de cette commission ?
Chaque année, à l’issue du baccalauréat, une commission nationale d’attribution se réunit pour identifier les nouveaux bacheliers à qui l’Etat attribue une bourse d’excellence. Cette bourse consiste en une indemnité mensuelle de 650 euros, à laquelle s’ajoutent une allocation annuelle de 243 euros pour les frais d’équipement, la mise à disposition d’un billet d’avion au début et à la fin du cursus académique ainsi que le remboursement des frais d’inscription aux examens et concours plafonnés à 750 euros. Sur une période de 5 ans, un étudiant bénéficiaire de la bourse d’excellence perçoit ainsi un total d’environ 27 millions de FCfa. Pour bénéficier de cette bourse d’excellence, il est nécessaire d’avoir réussi à l’examen du baccalauréat avec une mention très bien / bien ou d’avoir obtenu une distinction au concours général tout en disposant d’une préinscription, soit au sein d’une des 100 plus prestigieuses universités mondiales (classement de Shanghai), soit au sein d’une classe préparatoire aux grandes écoles pour la France. Notre objectif est de promouvoir l’excellence sénégalaise en offrant de belles opportunités aux meilleurs bacheliers pour faire rayonner le Sénégal dans le monde et revenir contribuer à la transformation économique et sociale de notre pays.
Grâce à nos conventions d’accueil avec certaines classes préparatoires de premières lignes françaises, nous mettrons en jeu (sur ordre de mérite) cette année une trentaine de places à ces « pépites en or » qui ne disposent pas de préinscription. Par ailleurs, il existe d’autres bourses comme la bourse pédagogique, la bourse sociale, la bourse de coopération et les aides d’Etat pour lesquelles une commission se réunira dans les prochains mois sur convocation du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Professeur Mary Teuw Niane.
Comment votre service accompagne les étudiants sénégalais de l’étranger ?
Le fait de quitter ses parents à 17 ou 18 ans pour aller étudier dans un autre pays, souvent dans un autre continent, constitue pour les nouveaux bacheliers sénégalais et leur famille à la fois une source d’espoir mais aussi d’inquiétude. Dans ce contexte, depuis trois ans, notre action est guidée par deux préoccupations majeures. Il s’agit de comment accompagner nos jeunes bacheliers en leur offrant de formidables perspectives de réussite dans des conditions de vie décentes ? Comment améliorer la qualité du service rendu aux étudiants tout au long de leur parcours à l’étranger ?
Notre réponse à la première question a été l’adoption, sur instruction de son Excellence le président de la République Macky Sall, d’une nouvelle politique nationale des bourses. Celle-ci a notamment permis de doubler la bourse d’excellence en la portant actuellement à 650 euros par mois, soit 430 000 FCFA, et d’augmenter également le montant des bourses de coopération. Dans ce cadre, nous avons signé, à l’Ecole Polytechnique de Paris, en présence du président Macky Sall, une convention d’accueil des bacheliers sénégalais dans les meilleures classes préparatoires aux grandes écoles françaises (Louis-le-Grand, Henri IV, Lycée du Parc), à laquelle s’ajoutent deux autres conventions (Lycée Watteau et Ecole Ensiame).
En outre, nous avons maintenu pour la plupart des autres bacheliers la possibilité d’avoir des bourses pédagogique ou sociale ainsi que des aides d’Etat. Notre réponse à l’enjeu que constitue l’amélioration de la qualité des services aux étudiants s’est basée sur une approche pragmatique. Premièrement, nous effectuons un paiement régulier de 100% des bourses tous les 1er de chaque mois même si ce jour tombe un week-end ou un jour férié. Deuxièmement, nous avons signé plusieurs conventions avec des bailleurs publics et privés, dont Adoma, pour la mise à disposition de logements décents et abordables pour les étudiants. Troisièmement, nous avons mis en place un serveur vocal interactif accessible 24h/24 et 7j/7 pour permettre aux étudiants boursiers d’accéder en temps réel à toutes les informations relatives à la gestion de leur cursus et au paiement de leur allocation. Ma conviction est que l’administration doit s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue des services rendus aux citoyens. C’est cette dynamique que j’impulse au quotidien au profit des étudiants.
Quel bilan tirez-vous de l’accompagnement des étudiants sénégalais à l’étranger au cours de l’année 2016/2017 ?
Nous avons aussi innové en élargissant l’éventail des types de bourses offerts. C’est dans ce sens que s’inscrit la nouvelle bourse de cotutelle de 600.000 FCfa/mois destinée aux étudiants en doctorat qui ont un directeur de thèse dans une formation doctorale sénégalaise et un directeur de thèse dans une formation doctorale dans une institution d’enseignement supérieur à l’étranger. Nous avons également mis en place une bourse de mobilité de 430.000 FCfa/mois destinée aux étudiants résidant au Sénégal qui souhaitent avoir une expérience à l'étranger ainsi qu’aux étudiants sénégalais à l'étranger qui souhaitent avoir une expérience au Sénégal. Grâce à cette bourse, de nombreux étudiants sénégalais de l’étranger peuvent désormais mieux préparer leur retour au Sénégal, là où leurs compétences auront sans doute le plus d’impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Notre ambition est de faciliter ainsi le retour des étudiants sénégalais dans notre pays, de permettre à notre nation toute entière de bénéficier du talent de ses enfants et d’amplifier le mouvement des « rapatriés » que l’on observe désormais à travers le continent africain. A côté de notre mission première qui consiste à gérer les cursus et le paiement des allocations, nous avons élargi la palette de services en y rajoutant des missions additionnelles telles que l’accompagnement dans la recherche de logement à travers le dispositif de caution solidaire et de dette locative ou encore l’appui dans la recherche de stage, etc. Par ailleurs, on a mis en place en 2017 une permanence juridique pour accompagner les étudiants en situation irrégulière.
7 Commentaires
Oustaze
En Août, 2017 (16:45 PM)Bo
En Août, 2017 (17:44 PM)Anonyme
En Août, 2017 (18:01 PM)Anonyme
En Août, 2017 (22:13 PM)Un Passant
En Août, 2017 (23:25 PM)Pascal
En Août, 2017 (00:54 AM)Domage
Anonyme
En Août, 2017 (05:55 AM)Participer à la Discussion