Percevoir l’aide de 60 mille francs
CFA octroyée aux étudiants non-boursiers est devenu, par les temps qui
courent, un véritable casse-tête à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD)
de Dakar, où il faut jouer des coudes pour être servi, a constaté l’APS.
Seuls
deux guichets sont ouverts pour les facultés de Droit, des Sciences et
des Lettres. Il s’y ajoute que le paiement se fait sur une courte durée
dans la journée.
Le manque d’organisation des étudiants et la limitation à 20 du nombre
de lots de bénéficiaires à payer par jour ne facilitent point les
choses.
Tout cela explique sans doute la grande bousculade qui règne devant le
guichet du pavillon H. En ce matin de jeudi, si certains étudiants sont
déjà en fille indienne, d’autres se regroupent pour constituer des
listes, suivant l’ordre d’arrivée des bénéficiaires.
‘’Vraiment, le comportement de certains de nos camarades est
inacceptable. Il y a certains camarades qui sont venus à 8 heures et
veulent coûte que coûte être servis avant nous, alors que nous sommes là
depuis 5 heures du matin. Nous n’allons pas accepter ça’’, prévient
Mamadou Niang, étudiant en première année à la faculté de Droit.
Mohamed Ndiaye de la même faculté laisse éclater son amertume envers
certains étudiants qui veulent jouer aux héros. ‘’Ils veulent paraître
pour des courageux, nous les attendons et nous sommes prêts à en
découdre avec eux’’, menace-t-il.
Il n’est encore que 8 heures. Mais devant le pavillon H, la dispute a
déjà commencé, entre les bénéficiaires de l’aide de 60 mille francs CFA
octroyée par l’Etat du Sénégal aux non-boursiers.
‘’C’est un calvaire pour nous. Voilà trois jours que je me lève à 5
heures du matin, espérant percevoir mes 60 mille francs CFA. Mais au
finish, je ne reçois rien. Aujourd’hui, mes amis et moi étions obligés
de passer une nuit blanche afin d’être les premiers à déposer notre
liste. Nous espérons que d’ici 12 heures, nous aurons peut-être notre
argent’’, déclare Mohamed Ndiaye.
A sa suite, Ibrahima Mendy, étudiant à la faculté des Sciences
juridiques et politiques, déclare : ‘’Nous n’avons pas fermé l’œil de la
nuit, rien que pour percevoir notre argent aujourd’hui. Vraiment, c’est
très dur.’’
Il est 8 heures passées de 45 minutes, mais les payeurs ne sont toujours
pas là. Certains esprits commencent à s’échauffer. La fatigue et la
colère se lisent sur les visages.
Certains étudiants, pressés de rentrer en possession de leur argent,
commencent à chuchoter et à exprimer leur colère après le retard des
payeurs.
‘’Je ne peux pas comprendre ces gens-là. Ils sont recrutés pour nous
payer et ils font ce qu’ils veulent’’, fustige Aliou Diallo, étudiant à
la faculté des Sciences.
Mais 9 heures passées, c’est la délivrance, car les payeurs sont enfin
là. Mais, une fois encore le désordre s’installe. Chacun veut être servi
le premier.
Ainsi, à chaque fois que le payeur prononce le nom d’un étudiant,
celui-ci est obligé de jouer des coudes pour accéder au guichet.
‘’Vous voyez, c’est comme ça tous les jours. Certains étudiants restent
devant le guichet sans percevoir. Ils ne cèdent même pas le passage à
celui qui doit immédiatement percevoir. C’est énervant’’, dénonce Daoud
Coly, étudiant en année de licence à la faculté de Droit.
Selon Amadou Sy Mal, étudiant en première année de licence à la faculté
de Droit, le manque d’organisation n’est pas imputable aux étudiants.
‘’Les autorités de l’université n’ont prévu que deux guichets répartis
dans deux pavillons, H et I, pour deux voire trois facultés. Et c’est là
que le bât blesse. Les payeurs aussi prennent 20 lots de 10 étudiants,
c’est-à-dire 200 étudiants qu’ils paient par jour, alors qu’il y a une
centaine de lots qui sont en souffrance’’, se lamente M. Mal.
La situation est compliquée par le fait que le paiement, qui a démarré le 10 août dernier, doit prendre fin le 24 août prochain.
‘’Les payeurs nous ont fait savoir que même si certains étudiants ne
perçoivent pas au-delà du 24 août prochain, l’argent sera retourné au
Trésor. Donc en 14 jours, ils veulent payer des milliers d’étudiants de
manière très mal organisée’’, se désole M. Mal.
‘’Les autorités doivent multiplier les guichets pour nous faciliter la
tâche, car nous ne comptons que sur ces 60 mille francs pour résoudre
nos problèmes’’, plaide-t-il.
EBY/ASG/AD/ESF
5 Commentaires
Dippydeupp
En Août, 2012 (11:51 AM)Baba
En Août, 2012 (13:42 PM)Kidme
En Août, 2012 (16:13 PM)Seneragots
En Août, 2012 (17:29 PM)Raoulm
En Août, 2012 (21:50 PM)Participer à la Discussion