Une seule production sénégalaise, Les feux de Mansaré, a été sélectionnée dans la section ‘long-métrage’ du prochain festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, Fespaco, prévu du 28 février au 7 mars 2009 à Ouagadougou. Encore que le film en question n'est pas encore tout à fait prêt. Selon son réalisateur, Mansour Sora Wade, qui s'exprimait jeudi dernier, lors du lancement à Dakar de la campagne internationale du Fespaco, ‘c'est une promesse non tenue du ministère sénégalais de la Culture qui est à l'origine de ce retard lié à des problèmes d'argent’. Sans avancer de chiffres, le cinéaste a déclaré qu’il était temps que la tutelle lui donne ‘ce qu'elle a promis’. Du côté des autorités sénégalaises, l’on déclare que le ‘dossier est en cours d'exécution’. Le directeur de la cinématographie, Tidiane Niagane croit savoir que ‘le film va se réaliser car Mansour Sora Wade a été reçu par les plus hautes autorités de l'Etat’. Dans les tous cas, le réalisateur a déclaré que son film sera terminé à temps pour le Fespaco.
Ce que déplore surtout l’auteur du Prix du pardon, c’est la non-implication des autorités sénégalaises dans les productions cinématographiques. ‘Je me suis toujours débrouillé pour faire mes films et représenter dignement le Sénégal dans plusieurs festivals, je n'ai jamais attendu un franc de l'Etat’, souligne le cinéaste.
En 20 éditions du Fespaco, aucun réalisateur sénégalais n’a emporté l’Etalon d’or du Yennenga, la récompense suprême de ce qui demeure le plus grand rendez-vous du cinéma africain. Et cette année encore, avec une seule fiction long-métrage sur les tablettes, les chances paraissant bien maigres.
Sur les 20 films publiés jeudi, les réalisations marocaines et sud africaines arrivent en tête. Chacun des deux pays fournit trois fictions, soit au total, ‘près de 30 % de la sélection long métrage’. Cette force représentativité du Maroc et de l’Afrique du Sud n’est pas le fait du hasard. ‘C’est le résultat de politiques cinématographiques hardies mises en places dans ces pays pour soutenir la production’, analyse le directeur de la cinémathèque africaine, Soma Ardiouna.
Le Burkina Faso et l’Algérie présenteront chacun deux fictions en long-métrage. Les autres pays africains inscrits sur la liste seront représentés à Ouaga par une seule réalisation dans cette catégorie.
Hormis la compétition ‘long-métrage fiction’, la sélection officielle du Fespaco, exclusivement réservée aux films africains et de la diaspora africaine, comprend les sections ‘court métrage fiction’, ‘documentaire’ - réservé aux documentaires vidéo et de 35 mm - et les ‘films de la diaspora’. Dans la sélection ‘long-métrage’, toutes les parties de l’Afrique sont présentes. ‘Cette large représentation, explique le délégué général du Fespaco Michel Ouédraogo, vise à intéresser toute l’Afrique à la manifestation’. Au défaut d’une récompense, le Sénégal pourrait se consoler de l’hommage qui sera rendu par le Fespaco à un de ses fils, le cinéaste Ousmane Sembène décédé en juin 2007.
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