Avec « Ndam » (le triomphe), le musicien sénégalais Omar Pène renoue avec l’acoustique après « Moom Tamit », sorti fin 2007, et « Myamba » quelques années plus tôt. Le disque sera bientôt disponible sur le marché.
Le nouvel album acoustique de Omar Pène, « Ndam » (produit par Aztec Music et qui sera bientôt disponible) est moins rythmé, mais plus ouvert, avec toujours ses thèmes de prédilection et son engagement panafricain. Il y évoque les difficultés que les gens rencontrent en Afrique et qui ont pour noms délestages, inondations, émigration clandestine, etc. « Cela fait cinquante ans que nous sommes indépendants et nous sommes toujours pauvres : il faut chercher d’autres solutions. Il faut que les Africains se réveillent. On dort beaucoup. C’est le peuple qui est souverain et c’est lui, maintenant, qui doit prendre conscience qu’il faut une certaine intégration, une union », dénonce-t-il dans entretien avec le site Rfi musique. Selon lui, tout cela ne se fera pas demain, mais il faut poser les jalons et essayer de travailler dans ce sens là « pour que nos petits-enfants, peut-être, aient une vie meilleure ».
Il explique que le nouveau disque « Ndam » est un album plus ouvert. « Je travaille avec des musiciens français qui ont amené une autre couleur : Thierry Garcia, Alain Genty, mais j’ai aussi deux percussionnistes sénégalais. C’est un mélange de couleurs, un album qui voyage ». Expliquant cette nouvelle orientation musicale, Omar Pène poursuit : « Myamba était 100% acoustique, il y a beaucoup plus de recherches dans Ndam. On a utilisé des instruments que je n’ai pas l’habitude d’utiliser dans ma musique, notamment l’accordéon, et cela a amené une autre couleur ».
A ceux qui lui reprochent d’avoir abandonné la kora pour l’accordéon, le lead-vocal du Super Diamono répond par la négative et précise : « C’est un instrument (l’accordéon, ndr) qu’on m’a proposé et je me suis dit : pourquoi pas... J’avais pensé au violon, mais ils ont préféré l’accordéon... et puis j’ai écouté et j’ai accroché. Pour les Sénégalais, cela sera une découverte puisqu’ils n’ont jamais entendu ce genre d’instrument dans ma musique. Pour moi, la musique est faite de rencontres. Je ne suis pas cantonné au mbalakh sénégalais, j’ai envie de découvrir d’autres choses, de me proposer aux autres ».
Pour lui, la particularité de cet album vient du fait qu’il est rentré en studio accompagné d’une guitare acoustique, et il a posé sa voix. Après avoir chanté toutes les chansons, il est revenu à Dakar en laissant sa voix aux musiciens français. « Ils ont travaillé à partir de cette voix. Ils l’ont habillée selon leurs perceptions, leurs sensibilités. Ils se sont sentis concernés, même s’ils ne comprennent pas toujours les paroles », précise Omar Pène qui révèle que son groupe, le Super Diamono, va fêter ses 35 ans de carrière en décembre 2010.
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