Trente-deux Rohingyas sont morts sur un bateau transportant des centaines de réfugiés "affamés", à la dérive dans le golfe du Bengale pendant 58 jours, ont annoncé jeudi les autorités du Bangladesh.
Les gardes-côtes ont secouru mercredi soir un chalutier convoyant 396 réfugiés, dont 182 femmes et 64 enfants, au large du pays d'Asie du Sud. "Ils étaient affamés", a déclaré à l'AFP Shah Zia Rahman, lieutenant des gardes-côtes.Les passagers ont rapporté que "32 Rohingyas sont morts à bord du bateau et leurs corps ont été jetés à la mer", a-t-il dit.
Près d'un million de Rohingyas vivent dans d'immenses camps de réfugiés du sud du Bangladesh après avoir fui des violences en Birmanie voisine, pays à majorité bouddhiste où cette minorité musulmane est persécutée depuis des décennies.
Chaque année, des milliers de Rohingyas tentent, depuis le Bangladesh ou la Birmanie, de fuir par la mer vers des pays d'Asie du Sud-Est à bord d'embarcations précaires et bondées, dans l'espoir d'une vie meilleure.Seule une petite partie des passagers détenait une carte de réfugié du Bangladesh, la majorité des personnes à bord avait embarqué depuis l'État Rakhine de Birmanie, a précisé Shah Zia Rahman.
“Extrêmement mal nourris et déshydratés”
Le bateau naviguait depuis près de deux mois et avait tenté sans succès d'accoster en Malaisie, pays à majorité musulmane que de nombreux Rohingyas espèrent gagner.La Malaisie a repoussé le bateau des réfugiés en raison des contrôles stricts dus à la pandémie de coronavirus, a affirmé un rescapé cité par la presse bangladaise.
Le Haut-commissariat pour les réfugiés de l'Onu a dépêché des équipes sur place pour porter assistance aux rescapés "extrêmement mal nourris et déshydratés", a indiqué une porte-parole.
Depuis la fin de l'année dernière, les forces de sécurité du Bangladesh ont interpellé un millier de Rohingyas attendant d'embarquer sur des bateaux en partance pour la Malaisie.
Les rescapés du bateau à la dérive sont actuellement en état d'arrestation pour avoir illégalement pénétré en territoire bangladais. "Ils sont maintenant en notre détention. Nous attendons une décision finale sur leur compte", a indiqué Hamidul Islam, un commandant des gardes-côtes.
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