Les lauréats ont l’air très contents. Et pas peu fiers. Lundi, dans un hôtel des Champs-Elysées à Paris, ils ont été conviés par «l’Institut Mandela» pour recevoir un prix auquel est accolé le nom du héros de l’Afrique contemporaine. A la tribune, ils se fendent d’un discours plein d’émotion : il y a un entrepreneur sénégalais, une Sud-Soudanaise qui se bat pour la paix, une athlète et un écrivain ivoiriens… Il y a ce magnifique «prix Mandela de la sécurité 2017» décerné au président tchadien, Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990 et confronté depuis plusieurs mois à une fronde dans son pays. Ou encore, ce must absolu : «Le prix Mandela du courage», attribué cette année à Pierre Nkurunziza.
Le président du Burundi, Ubu roi en son royaume, vient d’annoncer la date du référendum constitutionnel, le 17 mai, qui lui permettra de rester au pouvoir à vie. Déjà en 2015, il avait décidé de se représenter au-delà des deux mandats légaux, plongeant ce pays de l’Afrique des Grands Lacs dans un cycle de contestation et de répression. Laquelle se poursuit, selon la Fédération internationale des droits de l’homme, qui recense pour 2017 «456 meurtres, 283 victimes de tortures et 2 338 arrestations». Depuis trois ans, les opposants se cachent, quittent le pays. En octobre, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur les crimes au Burundi, soulignant l’implication des forces du régime et de leurs milices. Mandela doit se retourner dans sa tombe.
Mais d’où vient cet institut créé par un certain Paul Kananura, d’origine rwandaise, disposant d’attaches au Maroc et contacté sans succès par Libé ? Quant à la Fondation Nelson-Mandela, elle nous a certifié depuis Johannesburg ne pas avoir donné son accord pour l’utilisation de son nom.
Maria Malagardis
2 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2018 (23:50 PM)Anonyme
En Mars, 2018 (09:24 AM)Participer à la Discussion