L'Allemagne a annoncé lundi l'interdiction de territoire 18 ressortissants saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste assassiné Jamal Khashoggi. Des sanctions qui ont fait l'objet d'une "coordination étroite" avec la France et le Royaume-Uni.
Après les États-Unis, l’Allemagne. Berlin a ordonné, lundi 19 novembre, une interdiction de territoire pour 18 ressortissants saoudiens impliqués dans l'assassinat du journaliste et opposant Jamal Khashoggi, tué et démembré au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre. Cette décision vient s'ajouter à l'embargo imposé par Berlin sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite en attendant que soient éclaircies les circonstances de ce meurtre. "Il y a encore plus de questions que de réponses dans (...) cette affaire", a affirmé Heiko Maas, le ministre des Affaires étrangères allemand.
Les quinze membres de l'équipe qui s'est rendue à Istanbul pour assassiner Jamal Khashoggi figurent sur cette liste, ainsi que trois autres personnes soupçonnées de l'avoir organisé. Aucune identité n'a été précisée. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a ajouté que l'interdiction s'appliquait bien aux détenteurs de passeports diplomatiques, que possèdent de nombreux membres de la famille royale saoudienne.
La position de l'Allemagne n'engage pas les 25 autres membres de l'espace Schengen, qui restent maîtres des contrôles exercés à leurs frontières pour les ressortissants n'appartenant pas à un pays de la zone européenne de libre circulation. Elle exprime toutefois une volonté des Allemands d'inciter l'Union européenne à se montrer plus ferme à l'égard du régime saoudien. Heiko Maas a précisé que ces sanctions avaient fait l'objet d'une "coordination étroite" avec la France et le Royaume-Uni.
21 suspects détenus par Riyad
L'Allemagne va entrer les 18 identités concernées dans le système d'information Schengen afin de leur en interdire l'accès, a-t-on précisé au ministère allemand des Affaires étrangères. Pour ces personnes, l'entrée ne serait possible que si chaque État délivrait explicitement un visa national, selon des diplomates.
Jeudi dernier, les États-Unis avaient annoncé des sanctions financières ciblées, incluant un gel de leurs avoirs sur le sol américain, contre 17 responsables saoudiens soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre.
Au total 21 suspects sont détenus, a annoncé jeudi 15 novembre le bureau du procureur général à Riyad. Leur identité n'a pas été révélée. Onze de ces suspects ont été inculpés et le procureur général a requis la peine de mort à l'encontre de cinq d'entre eux, accusés d'avoir "ordonné et commis le crime" au consulat.
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Aba
En Novembre, 2018 (19:27 PM)Participer à la Discussion