Le général Abdul Rashid Dostum, chef de guerre redouté du nord de l'Afghanistan et premier vice-président dans le gouvernement d'union nationale est revenu ce dimanche à Kaboul, après un an d'exil en Turquie. A l'arrivée son arrivée, une forte explosion a été entendue près de l'aéroport. Le général Dostum était à bord d'un avion spécialement affrêté par le gouvernement et devait être accueilli avec tapis rouge et délégation d'officiels afghans. C'est le deuxième chef de guerre à regagner la capitale avec les honneurs, après Gulbuddin Hekmatyar, rentré triomphalement au pays après 20 ans d'exil. Retour sur le parcours du général Dostum.
Abdul Rashid Dostum est un seigneur de guerre et le leader charismatique et controversé de la communauté ouzbèke, majoritaire dans les provinces du Nord de l'Afghanistan.
Agé d'une soixantaine d'années, Dostum a combattu avec et contre les forces Soviétiques et a participé à la formation de l'Alliance du Nord contre les talibans à la fin des années 1990. Il collectionne depuis la fin des années 70, les faits de guerre comme les pires exactions. Il est responsable notamment de la mort de 2000 prisonniers talibans en 2001, morts étouffés dans des conteneurs dans lesquels ils avaient été enfermés en plein désert.
Candidat malheureux à la présidence lors du scrutin de 2004, il a occupé le poste de chef d'état-major de l'armée et est actuellement vice-président de l'Afghanistan et leader du Mouvement islamique national d'Afghanistan. Il lance, avec d'autres leaders d'opposition au président Ashraf Ghani une épéhmère alliance appelée le Triangle d'Ankara.
En 2017 une enquête est ouverte sous la pression des Etats-Unis, de l'Union européenne et du Canada suite à une affaire sordide de viol. Le général aurait ordonné à sa garde personnelle de capturer son rival Ahmad Ishchi, un ancien gouverneur. Ce dernier aurait été séquestré, torturé et enfin sodomisé avec le canon d'une kalachnikov.
Pour échapper à la justice, Dostum quitte son pays en mai 2017, se réfugiant en Turquie, officiellement pour raisons de santé. Après plusieurs semaines de troubles et de manifestations de ses partisans, le président Ashraf Ghani a finalement autorisé Abdul Rashid Dostum à regagner le pays.
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