Alain Juppé, 68 ans, a rejeté mercredi l'argument de l'âge mis en avant par ceux qui veulent l'écarter de la course à l'investiture de l'UMP pour l'élection présidentielle de 2017 et a jugé possible sa candidature à des primaires à droite.L'ancien Premier ministre, membre de la direction provisoire de l'UMP depuis la démission de Jean-François Copé pour cause d'affaire Bygmalion, fait figure de rival potentiel de Nicolas Sarkozy si celui-ci revient en politique en vue de 2017.
L'ex-chef de l'Etat, battu en 2012 par François Hollande, n'a pas encore dévoilé ses intentions mais multiplie les signaux laissant penser qu'il envisage un tel retour, voire l'étape intermédiaire d'une reprise en main de l'UMP en pleine crise.Selon la presse, Nicolas Sarkozy aurait jugé Alain Juppé trop âgé pour être un concurrent pour la présidentielle."Je ne suis pas encore septuagénaire. Je vais fêter mon 69e anniversaire dans deux mois. Il vaut peut-être mieux un sexa en forme qu'un quinqua amorti", a répliqué le maire de Bordeaux."Si c'est le seul argument qu'on trouve contre moi, ça me laisse serein", a-t-il ajouté.
"Les Français apprécieront. Je préfèrerais qu'on me critique sur mes idées ou sur mes projets."Il a rappelé que le socialiste Lionel Jospin, qui avait jugé en 2002 Jacques Chirac vieilli et usé, avait été éliminé dès le premier tour, tandis que le président sortant avait été réélu : "Vous vous souvenez de Jospin déclarant en 2002 que Chirac était un peu vieux : ça ne l'a pas beaucoup aidé.
"PRIMAIRES
L'ex-Premier ministre a rencontré Nicolas Sarkozy mardi mais a refusé de dévoiler le contenu de la discussion. Il s'est borné à dire que la situation de l'UMP avait été "le coeur du sujet".Selon plusieurs sondages, Alain Juppé est préféré par les Français pour prendre la présidence de l'UMP lors d'un congrès programmé pour la fin de l'année. Cette popularité fait dire au maire de Bordeaux que son âge ne joue pas aux yeux des Français.Il a par ailleurs réaffirmé son attachement à l'organisation de primaires ouvertes et pas seulement limitées aux adhérents de l'UMP, pour désigner le candidat de la droite pour 2017.
"Si nous allons au premier tour de l'élection présidentielle divisés, avec un deux, trois, quatre candidats de la droite et du centre (...) le Front national risque d'arriver en tête et je veux éviter ça à tout prix", a-t-il expliqué."Deuxièmement, je pense que l'attente des primaires est aujourd'hui dans la culture des Français."Il estime que l'UMP devrait les organiser dès le début de 2016. Prié de dire s'il y participerait, il a répondu qu'il se prononcerait quand la date en serait connue mais que c'était "évidemment" une possibilité à laquelle il réfléchissait.Prié de dire si Nicolas Sarkozy devrait aussi s'y soumettre, l'ancien Premier ministre a répondu :
"Je pense que oui (...) Nous avons voté des statuts à l'UMP l'année dernière et ils prévoient l'organisation de primaires."Il s'est quant à lui dit prêt à tendre la main au président du MoDem, François Bayrou, qui avait appelé à voter François Hollande au second tour de la présidentielle de 2012."Si nous voulons gagner en 2017, il faut rassembler. Pour rassembler il ne faut pas être tout seul (...) Donc il faut tendre la main et parler", a-t-il dit.(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)
0 Commentaires
Participer à la Discussion